Une journée de sensibilisation sur la prostitution
Par La rédaction
12 juin 2023
La Croix-Rouge française organisait jeudi dernier à la Plénitude une journée de sensibilisation et d’information sur l’accompagnement des victimes du système prostitutionnel, en partenariat avec la délégation de Martinique de l’association Mouvement du Nid. Un évènement inédit à destination des professionnels des champs médico-social et associatif mais aussi des élus et des institutionnels.
A Saint-Martin, il n’existe pas de chiffres concernant la prostitution. Une absence de données « qui est une donnée en tant que tel », souligne Lavinia Ruscigni, membre du Mouvement du Nid venue de Martinique pour cette journée spéciale de sensibilisation. « Cela montre l’invisibilité de cette population. Saint-Martin a en plus cette particularité d’être liée à un territoire où la prostitution est reconnue comme un travail, alors que la loi française la considère comme une violence. » D’où l’importance de cet évènement inédit co-animé jeudi dernier par la Croix-Rouge et le Mouvement du Nid. Cette association nationale répartie en 26 délégations dans toute la France soutient et accompagne les victimes du système prostitutionnel pour les aider à en sortir. Suite à l’obtention par la Croix-Rouge de l’agrément « Parcours de sortie de prostitution » en Guadeloupe, les deux associations ont organisé une semaine de lancement du dispositif fin mai. L’agrément vise à proposer aux victimes un parcours d’accompagnement global pour les aider à sortir du système et à se réinsérer économiquement. Bien que la Croix-Rouge ne possède pas l’agrément à Saint-Martin, elle a souhaité élargir le public sensibilisé et formé en organisant une semaine spéciale avec la délégation martiniquaise du Mouvement du Nid. Après avoir passé trois jours auprès des équipes locales de la Croix-Rouge, la délégation a clôturé son déplacement par une journée d’information à destination des professionnels du médico-social et de l’associatif, des élus et des institutionnels. Assistances sociales, infirmières et membres d’associations se sont ainsi retrouvés à la Plénitude pour échanger sur le sujet.
Fortes de leur expérience, Lavinia Ruscigni et Louise Duchateau du Mouvement du Nid ont dressé le profil des personnes qu’elles suivent dans leurs missions en Martinique. « Ce sont principalement des femmes issues de la diaspora, de République Dominicaine, de Haïti et du Vénézuela. Elles sont entre 30 et 40 ans et ont souvent des enfants à charge », a détaillé Lavinia Ruscigni. Parmi ces victimes, deux fils conducteurs à souligner : « les violences subies dans l’enfance, qui continuent tout au long de leur parcours migratoire puis dans la prostitution, et une situation de précarité. Elles ont parfois jusqu’à 10 personnes qui comptent sur elles dans leur pays d’origine ». Les échanges ont ensuite porté sur l’organisation du système prostitutionnel, les facteurs d’entrée dans la prostitution ou encore les impacts et conséquences sur les victimes. Les sujets de la prostitution des mineurs et du développement de la prostitution par les nouvelles technologies ont également étés abordés. Autant de points essentiels pour informer et sensibiliser le public présent, à qui Coline Robin, responsable du service d’aide aux victimes de Martinique, a également expliqué l'accompagnement proposé par la Croix-Rouge en Martinique et en Guadeloupe à travers le « Parcours de sortie de prostitution ». À Saint-Martin, le chantier ne fait que commencer.
Fortes de leur expérience, Lavinia Ruscigni et Louise Duchateau du Mouvement du Nid ont dressé le profil des personnes qu’elles suivent dans leurs missions en Martinique. « Ce sont principalement des femmes issues de la diaspora, de République Dominicaine, de Haïti et du Vénézuela. Elles sont entre 30 et 40 ans et ont souvent des enfants à charge », a détaillé Lavinia Ruscigni. Parmi ces victimes, deux fils conducteurs à souligner : « les violences subies dans l’enfance, qui continuent tout au long de leur parcours migratoire puis dans la prostitution, et une situation de précarité. Elles ont parfois jusqu’à 10 personnes qui comptent sur elles dans leur pays d’origine ». Les échanges ont ensuite porté sur l’organisation du système prostitutionnel, les facteurs d’entrée dans la prostitution ou encore les impacts et conséquences sur les victimes. Les sujets de la prostitution des mineurs et du développement de la prostitution par les nouvelles technologies ont également étés abordés. Autant de points essentiels pour informer et sensibiliser le public présent, à qui Coline Robin, responsable du service d’aide aux victimes de Martinique, a également expliqué l'accompagnement proposé par la Croix-Rouge en Martinique et en Guadeloupe à travers le « Parcours de sortie de prostitution ». À Saint-Martin, le chantier ne fait que commencer.
La rédaction
