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Apnée du sommeil : pourquoi il faut se faire dépister

Par Ann Bouard
11 avril 2023

Méconnue et souvent ignorée par les personnes qui en souffrent, l’apnée du sommeil peut avoir des conséquences graves sur la santé. Pour la première fois, l’hôpital Louis Constant Fleming proposait une journée de dépistage le 30 mars dernier en partenariat avec la société Sos Oxygène. Simple et rapide, cette démarche avait pour objectif de faire de la prévention mais aussi de proposer des solutions aux personnes qui souffrent de ce dysfonctionnement.

L’apnée du sommeil touche 4% de la population mondiale mais 7% de la population française. A Saint-Martin le chiffre grimpe à 10% avec une prévalence chez les femmes et les enfants. Un score qui s’explique par des pathologies plus développées sur le territoire comme le diabète ou l’obésité (un enfant sur cinq est déclaré obèse en Guadeloupe, c’est 1 sur 3 à Saint-Martin) explique le docteur Steve Colonneaux, médecin généraliste ayant suivi une formation spéciale sur le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS).

QUELS SYMPTÔMES ?

Les raisons diffèrent chez les hommes et chez les femmes et les causes peuvent être multiples : problèmes anatomiques rhinopharyngés, obésité, insuffisance rénale, etc, Les femmes enceintes peuvent être sujettes à l’apnée du sommeil et les bébés prématurés également. Tout le monde peut, parfois sans le savoir, faire des pauses respiratoires ou connaitre une diminution du débit respiratoire durant quelques secondes pendant son sommeil, ce qui entraine une baisse de l’oxygénation du sang.

Cela se traduit par des ronflements, des maux de têtes matinaux, des réveils multiples, la sensation d’étouffer parfois, une nycturie (se lever plusieurs fois pour aller faire pipi), une fatigue persistance dans la journée, des troubles de la concentration ou plus grave de l’hypertension artérielle, des troubles du rythme cardiaque ou des AVC au petit matin.

Un simple questionnaire établit sur la probabilité de s’assoupir dans certaines situations (en lisant, devant la TV, dans une réunion, arrêté au feu rouge, après un repas, etc) et sur la qualité du sommeil permet de déterminer si ces symptômes sont anodins ou révélateurs d’une somnolence excessive. Quelques minutes de consultation ensuite avec un médecin seront utiles pour savoir si une recherche plus approfondie doit être menée ou un traitement mis en place.

QUELLES SOLUTIONS ?

On ne peut soigner à ce jour l’apnée du sommeil par une solution médicamenteuse mais plusieurs solutions permettent de la corriger. Pour savoir laquelle est la plus appropriée, le patient porte un boitier pendant une nuit ou 48h pour enregistrer ses apnées (pris en charge aux 2/3 par la sécurité sociale, environ 25 € à charge du patient ou de la mutuelle). Il mesure le nombre d'apnées/hypopnées par heure de sommeil : entre 5 et 15, l'apnée du sommeil est dite légère ; entre 16 et 30, elle est dite modérée et au-delà de 30, c’est une apnée sévère.

En fonction des résultats peuvent alors être envisagés des appareillages (mais uniquement la nuit) comme une orthèse d’avancée mandibulaire ou un appareil respiratoire (l’envoi d’air en permanence permet de maintenir les voie aériennes ouvertes). La perte de poids, l’arrêt du tabac et de l’alcool peuvent également contribuer à diminuer les apnées.

45 personnes ont pu bénéficier de ce premier dépistage gratuit et personnalisé et d’autres séances devraient être organisées prochainement. En cas de doute, quatre médecins généralistes sont spécialisés dans le domaine sur l’île pour établir un diagnostic.  

Ann Bouard

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