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Le préfet annonce des contrôles renforcés dans les restaurants de plage

Par Valérie DAIZEY
3 mars 2023

Constructions irrégulières, voire illégales, défaut d’autorisation d’occupation temporaire (AOT) pour installer les transats sur les plages et occupation illégale du domaine maritime… Le préfet Vincent Berton et ses services entendent réguler la situation des bords de mer, aux fins de préserver le littoral qui reste le bien commun de l’île. En premier lieu, c’est le village de Grand Case qui est dans le collimateur des services de l’Etat.  

«La situation des bords de mer à Grand Case est pour l’heure préoccupante. Certains établissements de restauration sont dans l’illégalité manifeste et s’autorisent des actions qui vont au-delà de ce que le droit leur accorde. Pour certains d’entre eux, nous avons constaté une occupation illégale du domaine maritime et nous allons renforcer les contrôles à leur endroit. Mais nous allons aussi contrôler les autres établissements, afin qu’ils restent vigilants et responsables. Le littoral est un bien commun à l’île, et chacun doit pouvoir en jouir en respectant le droit commun. Il faut permettre aux restaurateurs de travailler dans les meilleures conditions possibles mais dans le respect des règles ». C’est avec ces mots que le préfet Vincent Berton s’est adressé mardi dernier à la presse et il a par ailleurs précisé que c’est l’ensemble des établissements en bord de mer à Grand Case qui ferait l’objet de contrôle quant à leur situation face aux règles d’urbanisme et aux AOT. Le représentant de l’Etat entend également faire un débriefing avec la Collectivité sur ces dossiers.

PAS DE FUMÉE SANS FEU…

Sans pour autant vouloir stigmatiser un seul de ces établissements, plusieurs d’entre eux étant déjà dans le collimateur des contrôles pour illégalité, ces récentes décisions du Préfet sont survenues après qu’une interdiction ait été prononcée à l’endroit d’un restaurant de Grand Case pour l’organisation d’un événement programmé le week-end dernier, en l’espèce un concert musical d’un artiste de renom qui devait se dérouler sur une scène qui devait être installée sur la mer, face à l’établissement. Une installation dont le prérequis nécessite la délivrance d’une AOT. Sans cette autorisation, l’événement a quand même eu lieu, mais dans l’emprise même du restaurant, à la grande déception des organisateurs. S’agissant de ce même établissement, Vincent Berton indiquait avoir été surpris par l’organisation de cet événement qui « dépassait tout ce qu’il avait déjà pu voir ». Le préfet précisait par ailleurs que la construction d’une terrasse en bois en contrebas de l’établissement n’était de surcroît pas réglementaire puisque non-démontable, et « qu’il est formellement interdit de construire en dur sur le domaine maritime ». Et d’ajouter « une procédure est en cours ». Contactée, la direction dudit établissement nous indiquait, en effet, ne pas avoir obtenu l’AOT provisoire pour ériger la scène sur la mer et s’était donc retranchée en organisant le concert dans la salle du restaurant mais expliquait également être par ailleurs dans la parfaite légalité vis-à-vis des règles de l’urbanisme. Une légalité qui nous a été confirmée par les services de l’urbanisme qui nous affirmaient avoir délivré une autorisation d’urbanisme pour cet établissement. Un nouvel événement y est d’ailleurs programmé pour le 19 mars prochain, et la direction nous rapportait faire une nouvelle demande d’AOT pour cette soirée et espérait l’obtenir pour cette date. S’agissant de la terrasse construite en contrebas, la direction précisait que ce n’est pas une nouvelle construction, mais un abaissement du deck qui existait déjà auparavant, et qui permet de pouvoir y installer des transats en créant une délimitation avec la zone de restauration.

RESPECTER LES RÈGLES EN VIGUEUR

Pour mémoire, les restaurateurs, comme tant d’autres acteurs économiques de l’île, ont subi de plein fouet les crises successives, l’ouragan Irma, la crise sanitaire, les crises sociales, et tentent aujourd’hui de redorer le blason d’une île entière et du village de Grand Case en particulier, dont la vocation première est d’accueillir des touristes et de leur proposer des divertissements originaux. L’établissement de Grand Case qui est ici en question a ouvert ses portes en décembre dernier et a créé un décor magique pour sa clientèle, construit de bois, de plantes exotiques et de fresques colorées. Son personnel est composé de plus d’une vingtaine de personnes. Comme pour la majorité des établissements implantés dans le village, les leitmotivs restent de participer au développement économique de l’île, dans le respect des règles en vigueur.

Le préfet en convient, le village de Grand Case est l’un des fleurons de la partie française de l’île, et réitère que s’il souhaite permettre aux restaurateurs de travailler dans les meilleures conditions possibles, cela doit se faire dans le respect de la réglementation. Les contrôles sont donc renforcés, d’abord à Grand Case, et se poursuivront dans les autres quartiers touristiques où sont implantés des restaurants en bord de plage.    

Valérie DAIZEY

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