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Grenelle des violences conjugales : des « mesurettes » plus que de vraies mesures

Par Valérie DAIZEY
6 septembre 2019
Alors que s’est ouvert mardi dernier le Grenelle des violences conjugales, les mesures annoncées par le gouvernement semblent bien pauvres pour la grande majorité des associations confrontées au quotidien au fléau. Un sentiment également partagé par les équipes de l’association locale Trait d’Union- France Victimes que nous avons rencontrées.
 

« Parmi ces mesures, qui restent des « mesurettes », le gouvernement a annoncé débloquer les budgets pour la création de 1000 places supplémentaires d’hébergements d’urgence. 1000 places supplémentaires pour tout le territoire national, c’est dérisoire ! », commente Olivier Fatou, directeur de l’association Trait d’Union-France Victimes. Et Saint-Martin qui ne compte que douze places d’hébergement d’urgence, au Manteau de Saint-Martin, sera-t-elle bénéficiaire de places supplémentaires ? Trait d’Union qui a déjà vu son budget de cette année rogné de 25 000 euros par rapport à l’année précédente, en doute fortement… « Nous sommes chaque jour sollicités pour apporter notre soutien à des dizaines de personnes. Si nous n’avons fort heureusement pour cette année et à ce jour aucun féminicide à déplorer sur le territoire, alors que l’Hexagone dénombre 100 femmes décédées sous les coups de leur conjoint depuis le début de l’année, la situation reste très préoccupante à Saint-Martin eu égard aux faibles moyens qui sont à notre disposition. Moyens matériels et financiers. A ce jour, ce sont 20 dossiers que nous suivons au quotidien », continue le directeur de l’association. Le Procureur informait par ailleurs sur le sujet que 101 plaintes avaient été déposées depuis le 1er janvier.
 
Demande de financement d’au moins un logement
 
« Nous aurions besoin d’au moins un logement loué à l’année, ce qui nous permettrait dans l’urgence d’éloigner les femmes et enfants qui sont en danger du fait de la violence de leur conjoint ». Pour l’heure, l’association paie des nuitées dans les hôtels, quand le danger immédiat pour la femme est avéré ». D’ailleurs, Olivier Fatou se demande si on ne réfléchit pas à l’envers : « A l’heure actuelle, toutes les mesures sous-entendent que c’est aux femmes de quitter leur foyer. Pourquoi ne parle-t-on pas de logements d’urgence pour écarter les hommes qui représentent un danger, du fait de la difficulté à appliquer les mesures d’éloignement ? C’est un autre débat, mais un vrai sujet ! », insiste-t-il, tout en reconnaissant qu’aujourd’hui à Saint-Martin, la situation a évolué favorablement, la préfecture ayant marqué sa volonté de faire travailler en réseau les associations locales.
 
Création de l’application Fhand#SXM
 
Spécialement dédiée aux femmes victimes de violences, concoctée pour Trait d’Union par deux jeunes développeurs locaux et déclinée en trois langues, français, anglais, espagnol, l’application Fhand#SXM, F pour Friendly, sera opérationnelle dès la fin du mois. En la téléchargeant sur leur smartphone, les victimes auront accès à de nombreuses informations en live qui devra les aider dans leurs démarches, tant juridiques qu’auprès des associations. En outre, un « Chat » permettra d’avoir des échanges en direct, aux heures ouvrables.
Réflexe : le 17
Rappelons que le n° national d’urgence 3919 n’est pas accessible depuis Saint-Martin. Le numéro national gratuit 01 80 52 33 76 est joignable 24h/24h et 7j/7j. Toutefois, localement, le réflexe pour tous à avoir, dès qu’un danger est suspecté, c’est de contacter la gendarmerie au 17. Pour rappel, les services de la gendarmerie disposent d’une Intervenante Sociale auprès de la gendarmerie, dont la mission est principalement dédiée aux femmes victimes de violence. Et Trait d’Union bien sûr qui est joignable aux horaires d’ouverture, au 0690 37 84 01 ou sur sa page Facebook.
 
Valérie DAIZEY

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