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«La population de Saint-Martin vieillit et diminue»

Par Swanee Ngo Kanga
29 janvier 2024

L’association médicale‭ (‬R2C‭) ‬organisait une table ronde ce samedi pour aborder la question du mieux vieillir et de la prise en charge des personnes âgées par les professionnels de santé à Saint-Martin‭.‬

30% DE LA POPULATION ANTILLAISE AURA PLUS DE 60 ANS EN 2050

Devant une salle pleine, le professeur Teguo Maturin, praticien hospitalier responsable du pôle gériatrique au CHU de Martinique, a abordé samedi 27 janvier les problématiques liées au vieillissement de la population à Saint-Martin et dans la région. Car en effet, selon une projection, 30% de la population aura plus de 60 ans dans les Antilles d’ici 2050 :«La population de Saint-Martin vieillit et diminue, a-t-il souligné. En 2016, 17% des habitants avaient plus de 55 ans, ils sont 22% aujourd’hui». Au-delà de l’âge chronologique, c’est sur l’âge fonctionnel que le professeur a souhaité insister car «certains ont 60 ans mais ont tellement de maladies qu’ils en paraissent 80, alors que grâce au sport, des octogénaires ont un âge fonctionnel bien plus bas». 

Des comorbidités qui se traduisent ensuite par des visites médicales beaucoup plus longues, un rejet de certaines spécialités, de l’agisme, ou un épuisement des proches. D’où l’importance de la prévention en amont de la perte d’autonomie. Une prévention qui passerait par l’intelligence artificielle, la téléconsultation, ou la structuration d’une filière gériatrique territoriale, sans oublier de «décloisonner le champ du sanitaire et du médico-social pour faciliter la communication entre les acteurs grâce au guichet unique (DAC)», a ajouté le praticien. Le professeur Teguo a par ailleurs cité une étude de l’OMS qui précise que bien vieillir n’est pas vieillir sans maladie mais tout en étant capable de maintenir les fonctions classiques nécessaires pour faire ce que nous apprécions. Un vieillissement sain qui ne se concentre plus sur tel ou tel organe mais sur la personne dans sa totalité en rassemblant tous les acteurs concernés et en intégrant aussi la composante affective, puisque la solitude tue presqu’autant que le diabète de type 2. Une nécessité d’action d’autant plus grande que 10% des malades de plus de 75 ans mobilisent à eux tous seuls 90% des ressources pour cette tranche d’âge. D’où l’importance de cette table ronde pour rappeler le rôle fondamental dans la santé de la prévention.

Swanee Ngo Kanga

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