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Des étudiants de Guadeloupe sensibilisent les jeunes de Quartier d’Orléans aux dangers des écrans

Par Swanee Ngo Kanga
29 janvier 2024

Troubles du sommeil‭, ‬retard de langage‭, ‬harcèlement‭, ‬sédentarité‮…‬ Une dizaine d’étudiants de la filière Santé ont passé 3‭ ‬semaines auprès des écoliers de Quartier d’Orléans afin de les alerter sur les effets néfastes d’une consommation inadaptée des smartphones‭.‬

UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE

Pour leur stage obligatoire auprès d’un public jeune, des étudiants de 2e et 3e année de médecine et infirmerie ont fait le choix de venir à Saint-Martin. Objectif : les sensibiliser aux ravages silencieux des écrans dans un langage qu’ils peuvent comprendre. Eliane Clark, Jean Anselme, Omer Arrondell et Clair Saint-Maximum ont donc accueillis ces apprenants volontaires pendant 3 semaines pour cette intervention de santé publique :«Les écrans ne devraient pas être utilisés avant 3 ans, mais dans les faits, on voit bien que ce n’est pas respecté, explique Chrystelle Brule, infirmière à l’éducation nationale. Le vice-rectorat a mené une enquête parlante sur le sujet, ajoute-t-elle, et ces actions s’inscrivent donc dans une continuité, avec 4 écoles de REP+ particulièrement concernées».

Répartis en binômes, les futurs médecins et infirmiers qui doivent apprendre à travailler ensemble ont donc planché sur différents formats courts pour atteindre ce public, avec la collaboration active des enseignants. D’autant plus que les effets de cette surexposition sur les capacités sociales et cognitives sont dévastateurs: «Beaucoup ne savent pas qu’il ne faut pas excéder 2 heures par jour, 20 minutes à la fois», raconte une étudiante, «mon groupe ignorait qu’il n’est pas normal de jouer à «Call of Duty  avec ses grands-frères quand on est en maternelle ou que Tik Tok est réservé aux plus de 13 ans», rapporte une autre. Une inquiétude que partage Chrystelle, témoin de la violence record au sein de groupes WhatsApp dès la 6ème :«Les parents ne sont pas malveillants, tempère-t-elle. Ils ne se rendent juste pas compte des dangers. Le cerveau ne peut pas faire 1000 choses à la fois, donc quand on est devant un écran en tant qu’enfant, on développe des troubles d’apprentissage, de sociabilisation, de sommeil, et même d’alimentation puisque la distraction enlève le sentiment de satiété», énumère-t-elle. Pire encore, les jeunes enfants livrés à eux-mêmes sont aussi la proie de prédateurs sexuels qui n’hésitent pas à leur demander des photos dénudées dès la 5ème. Un constat alarmant que Chrystelle et les étudiants en stage ont tenté de partager avec les parents d’élèves lors de rencontres. Sans grand succès. Le dernier café a réuni 11 d’entre eux contre 37 attendus. 

Grâce à l’investissement des directrices des écoles concernées, ces enfants, malgré la barrière de la langue, ont donc appris à renouer avec le plaisir de jouer ensemble dans la cour, à développer la notion du temps en découvrant le principe des horloges, et même des méthodes de relaxation pour se calmer autrement qu’en se dissipant devant une tablette. Les étudiants se disent satisfaits et fiers d’avoir pu mener ce projet à bien, et une nouvelle opération sera reconduite l’année prochaine dans d’autres quartiers de l’île.

Swanee Ngo Kanga

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