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Coupures d’eau : la Collectivité tente de sortir de la crise

Par Swanee Ngo Kanga
23 janvier 2024

Alors que les avaries de fonctionnement se sont multipliées ces derniers mois et que l’état du réseau est jugé inquiétant, le Président Mussington a tenu une conférence de presse vendredi dernier en présence des différents acteurs concernés afin d’expliquer son plan d’action à la population.

AGRANDIR L’USINE DE GALISBAY

Système D. Pour beaucoup d’habitants et de visiteurs, les coupures d’eau à répétition de ces derniers mois ont transformé les gestes simples du quotidien en véritables parcours du combattant, parfois même pendant plusieurs jours. Une situation certes ancienne, mais qui témoigne de l’état alarmant de l’ensemble du réseau: «Il est primordial que nos résidents et visiteurs comprennent clairement que la présente mandature aborde un sujet que d’autres n’ont pas souhaité traiter à savoir la sécurisation de notre approvisionnement en eau potable, s’est défendu le président de la Collectivité en affirmant «déployer des efforts intensifs» avec l’Établissement des eaux et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM) pour sortir de la crise, tant l’impact sur la qualité de vie de la population est grand. Car en plus de la vétusté des infrastructures, les pluies intensives du mois d’octobre ont enfoncé le clou en provoquant des inondations, et en grillant au passage plusieurs moteurs de l’usine de production d’eau de Galisbay. Des pièces onéreuses dont le délai de fabrication et d’affrètement s’élève à 70 semaines.

Louis Mussington a ainsi profité de cette conférence de presse pour annoncer le lancement officiel du projet d’extension de cette usine qui peine à répondre à une demande toujours plus grande : 8000 m3 débités par jour pour un besoin réel estimé entre 12 000m3 et 14 000m3. Ce qui explique notamment les coupures lorsque la demande s’intensifie ponctuellement, en dehors des pannes aléatoires. Ce projet d’extension tente donc de répondre à deux urgences: accroitre significativement la capacité de production, et surtout, sécuriser coûte que coûte le réseau existant qui accumule les signes inquiétants d’épuisement.

COURSE CONTRE LA MONTRE

Pour ne rien arranger, les investissements financiers nécessaires à la réhabilitation de ces infrastructures sont colossaux. En 2023, la sécurisation de l’usine a coûté 2.4 millions d’euros à elle seule, financés à 100% par le fonds européen. Autre dépense financée cette fois-ci par la Collectivité :le remplacement de pompes à haute pression d’un montant de 800 000 €. Au total, ce projet d’extension est estimé à plus de 20 millions d’euros, à insérer dans une enveloppe globale incluant les dépenses de réseau ou de canalisations qui avoisine les 200 millions d’euros. Le président de la Collectivité devrait prochainement être reçu par le Ministère de la transition écologique en vue «d’échanger avec les financeurs sur ce projet (…), car il y a des urgences et nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous irons parler haut et fort de notre priorité et de la situation catastrophique que nous connaissons», a ajouté Louis Mussington. Après Paris, le président prévoit également de se rendre à Bruxelles afin de trouver d’autres financements.

C’est donc une véritable course contre la montre qui se joue du côté de la Collectivité et de l’EEASM présidée par Raphael Sanchez-Orozco pour garantir la continuité du réseau et mettre fin aux interruptions intempestives. D’autant plus que même si tout se passe bien, les travaux d’extension ne s’achèveront pas avant la mi-2027. Pendant ce temps-là, la Saur qui travaille en partenariat avec l’EEASM et qui est en charge de la production et de la distribution d’eau doit tenter l’impossible pour éviter la panne générale, alors même que sa directrice Mélissa Nicolas- Rembotte reconnait «tenir chaque caisse à bout de bras avec une panne imprévue tous les jours». Le directeur général de l’EEASM Sébastien Gallego souligne lui aussi que «La 1ère étape est de faire durer l’usine que l’on a aujourd’hui jusqu’en 2027 sans qu’elle ne soit à bout de souffle, en précisant que le risque inhérent à la sécurité du réseau peut aujourd’hui être qualifié de majeur.»

Autrement dit, avant cette date, toute défaillance sur un élément stratégique provoquerait une baisse de la capacité de production significative de 25 à 30% avec des coupures sectorielles inévitables. «Nous sommes en crise et la gestion de crise ne permet pas une exploitation normale pour faire durer les équipements», admet la directrice de la SAUR. Inquiétant donc.

Swanee Ngo Kanga

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