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Drones professionnels : Saint-Martin à l’heure de la modernité

Par Swanee Ngo Kanga
16 janvier 2024

Peu développés sur l’île, ces appareils pouvant survoler des environnements hostiles et les cartographier à l’aide de caméras thermiques et de vision nocturne pourraient bien changer la donne en termes d’environnement, de construction, ou de sécurité à Saint-Martin. Décryptage. 

4kilos. C’est le poids du drone spécifique au BTP manœuvré par Michel Alpha, télépilote professionnel répertorié dans l’aviation civile. Loin du modèle de loisir de 200 grammes que l’on téléguide dans son jardin, cet appareil d’1,20 mètre de diamètre utilisé à des fins techniques et scientifiques rivalise de performances. Sa technologie lui permet en effet d’inspecter les infrastructures et d’en repérer les défauts structurels, de collecter des données comparatives dans le cas d’études environnementales, et même de jouer un rôle d’inspection, de surveillance et de sécurité. Une efficacité qui a un prix, l’équivalent du coût d’un petit 4X4 selon Michel : «Avec ce type de drone, je recueille des données d’une précision centimétrique avec une marge d’erreur infime, très utiles pour l’observation, la recherche ou le génie civil », explique-t-il. J’ai aussi un drone Mavic 3 Pro qui me permet de proposer des photos HD, ainsi que des vidéos 4K et 5.1K dans le cadre évènementiel ».

QUELLE UTILITE A SAINT-MARTIN ?

Captation aérienne de données, cartographie, relevés topographiques… Cette technologie est-elle intéressante pour le territoire ? Oui, à un croire le professionnel :«J’ai déjà effectué plusieurs missions scientifiques à Tintamarre avec la Réserve naturelle, rapporte-t-il. Le Conservatoire du littoral a fait appel à mes services pour une prise de vue aérienne, et le gérant de l’écosite Verde Sxm a également sollicité mes services dans le cadre de relevés topographiques précis. Le 7 octobre 2023, poursuit-il. J’ai aussi eu l’opportunité de participer à des exercices avec la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM), la gendarmerie, l’identité criminelle et les pompiers».

Modélisation 3D, vitesse de relevés (10 hectares en 10 minutes), précision… Cette technologie a aussi des choses à offrir au secteur du BTP : «L’appareil peut repérer des défauts d’isolement, l’enlisement d’un terrain, ou même faire de la captation d’images dans des zones hors d’accès», lors des cyclones notamment :«Mon matériel est d’ores et déjà réquisitionnable sur ordre préfectoral », poursuit le télépilote.

UN USAGE REGLEMENTE

Détenteur de l’autorisation de voler et d’une responsabilité civile professionnelle, l’homme de 61 ans insiste sur l’importance de la réglementation en la matière. L’usage des drones de loisirs et professionnels est en effet toujours plus encadré, et filmer des personnes de près sans leur autorisation est formellement interdit, sous peine d’amende: «Il n’y a pas très longtemps, un propriétaire de drone a été verbalisé sur la plage à Orient bay parce qu’il faisait des prises de vues sans demander l’avis du public», se souvient Michel.

Respect de la vie privée donc, mais aussi sécurité, car en fonction de sa position géographique, faire voler ce type d’engin nécessite là aussi une autorisation spécifique des aéroports de l’île, garants de la sécurité dans le ciel.

Grâce à sa technologie avancée, le titulaire d’une licence de pilote professionnelle, familier de Saint-Martin depuis 1993 et récemment installé sur le territoire, souhaite faire souffler sur l'île un nouveau vent de modernité.  

Swanee Ngo Kanga

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