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Theo Heyliger derrière les barreaux

Par Valérie DAIZEY
21 février 2019
Figure politique de la partie sud de l'île, Theo heyliger a été arrêté mardi matin à son domicile après une perquisition menée manu militari par les agents de l’unité anticorruption de Sint Maarten (Anti-Corruption Task Force/TBO). Il serait soupçonné d’avoir participé à des affaires de corruption, de blanchiment d’argent et d'avoir perçu et versé des pots dans le cadre de marchés publics.

L’information a été donnée par le bureau du procureur de Sint Maarten, Theo Heyliger, a été arrêté ce mardi 20 février. Outre être l’un des suspects dans l’affaire LARIMAR dont l’enquête est en cours, il serait également inquiété dans l’affaire CATFISH. Corruption, pots-de-vin perçus et versés ainsi que blanchiment d'argent sont les principaux chefs d’accusation contre l’homme politique de 48 ans. 
Dans l’affaire LARIMAR, il est soupçonné d’avoir en 2011, alors qu’il était ministre du logement, de l’aménagement et de l’environnement (VROMI), reçu des pots-de-vin de l’ordre de 300 000 dollars des mains d'un consultant afin d’intervenir dans le choix des entreprises du BTP pour l’attribution d’un marché. 
Et dans l’affaire CATFISH, Theo Heyliger serait soupçonné d’avoir, entre 2012 et 2013, proposé des pots-de-vin à un membre du Parlement afin qu’il démissionne, faisant éclater la majorité. Dans cette seconde affaire, le procureur avance les montants de 135 000 dollars à 350 000 dollars, ainsi qu’un terrain. Une nouvelle place politique aurait également été proposée au parlementaire. Ce dernier aurait alors décidé de porter plainte pour tentative de corruption. 

« CRÉER UNE POLITIQUE PROPRE ET HONNÊTE »

A la Haye, certains se félicitent de cette nouvelle arrestation qui fait suite à d’autres, notamment celle de l’ancien Premier ministre de Curaçao, Gerrit Schotte : « Éliminer les hommes politiques corrompus de St. Maarten est dans l'intérêt du pays et du peuple, ont déclaré des membres de la deuxième chambre du Parlement néerlandais, André Bosman du parti libéral démocrate VVD et Ronald van Raak du parti socialiste ( SP) mercredi, un jour après l’arrestation du chef du parti démocrate uni (UD) de St. Maarten, Theo Heyliger ».Et d’ajouter : « L’enquête anticorruption ouverte il y a plusieurs années a pour objectif de créer une politique propre et honnête à Sint Maarten. C'est le seul moyen de donner un avenir à l'île. 
Il est inacceptables que tant de politiciens soient impliqués dans la corruption, mais le seul moyen de s'en débarrasser consiste à procéder à un nettoyage », a déclaré Van Raak à nos confrères du Daily Herald et du journal Amigoe Curaçao. Bosman a quant à lui commenté : « L'ancien Premier ministre Gerrit Schotte de Curaçao est déjà derrière les barreaux et Theo Heyliger est le suivant. Le temps viendra pour tous ceux qui seront impliqués dans des transactions louches. Rien ne sera négligé dans cette enquête anti-corruption. Theo Heyliger est le premier et d'autres suivront ». 
Van Raak et Bosman sont les membres du Parlement des Pays-Bas qui, il y a quelques années, avaient demandé au gouvernement néerlandais de mener une vaste enquête sur le lien entre le monde souterrain et l’élite politique de Sint Maarten. Une demande qui avait été suivie par la création d’un groupe de travail sur la lutte contre la corruption spécifiquement pour les îles de Sint Maarten et de Curaçao. 

DES CONDITIONS DE DÉTENTION DÉNONCÉES PAR LA FEMME DE HEYLIGER

La femme de Theo Heyliger aurait porté plainte contre les conditions de détention de son mari, qui serait incarcéré dans une cellule impropre à la détention. A cette plaine, Bosman et Van Raak auraient rétorqué : « Si des personnes sont enfermées dans des cellules de police qui ne respectent pas les droits humains, c'est la faute du gouvernement de Sint Maarten et de son ministre de la Justice qui n'ont pas suffisamment investi dans le système répressif ! » 
Le bureau du procureur indiquait que l’enquête suivait son cours et c’est au tour du tribunal de première instance d’intervenir en donnant l’autorisation de poursuivre le suspect.

(Source The Daily Herald)

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Les deux parlementaires des Pays Bas, Ronald Van Raak et André Bosman se félicitent de cette arrestation.

Valérie DAIZEY

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