Skip to main content

18 mois de prison ferme pour l’auteur de la course-poursuite dans Marigot

Par Valérie DAIZEY
24 janvier 2023

Alors qu’il était parvenu mardi dernier à fuir les autorités françaises et hollandaises, l’auteur des faits s’est rendu à la gendarmerie le lendemain de son forfait, mercredi 18 janvier. Placé en garde à vue, il était à la suite présenté devant le tribunal pour y être jugé en comparution immédiate. La sentence est tombée : 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. 

Le jeune homme de 18 ans tout juste, qui a semé la panique mardi dernier dans les rues de Marigot, jusqu’à la frontière de Bellevue, puis en partie Hollandaise, dort à la prison de Basse-Terre depuis vendredi dernier. Telle a été la décision du tribunal devant la gravité des faits qui lui étaient reprochés, le jugeant coupable des faits de violence volontaire avec une arme (la voiture) sur plusieurs personnes, dont des gendarmes et de deux délits de fuite malgré les ordres d’obtempérer signifiés par les forces de l’ordre.

VENT DE PANIQUE DANS LES RUES DE MARIGOT

Il est aux environs de midi mardi dernier, quand, dans une résidence de Concordia située à proximité de la brigade de gendarmerie, le prévenu au volant d’un véhicule de location, un SUV Suzuki de couleur blanche, roule dangereusement et finit par emboutir le portail de la résidence. Plusieurs personnes de la résidence s’orientent alors vers lui et l’invectivent en lui demandant d’arrêter ces imprudences dans une résidence où il y a des enfants. Le prévenu s’énerve et tente de s’enfuir au volant de son véhicule en fonçant sur les personnes qui l’ont invectivé. Ces dernières ont le temps d’esquiver la voiture l'une d'elles sera légèrement blessée à la jambe. La gendarmerie est contactée et une patrouille s’oriente rapidement sur les lieux – la gendarmerie étant toute proche. En chemin, la patrouille croise le SUV blanc et se met à le poursuivre, toutes sirènes actionnées, et le somme de stopper. La course-poursuite s’engage alors dans Concordia, passant dangereusement devant le lycée professionnel, le collège Mont des Accords et l’Ecole Hervé Williams, aux heures de sortie des classes, puis se poursuit rue de Hollande et les véhicules s’engagent dans les rues du centre-ville de Marigot. Fonçant à toute allure, le prévenu emboutit au passage plusieurs véhicules qui étaient en stationnement. Alors que la circulation obligeait le véhicule en fuite à s’arrêter, le véhicule de la gendarmerie est venu à sa hauteur pour le bloquer. Le prévenu a réussi à forcer le passage, en emboutissant le véhicule des gendarmes. Il a continué sa route vers Bellevue puis la frontière. Une seconde fois coincé par une voiture de gendarmes à ses trousses et un autre barrage constitué par un autre véhicule de gendarmerie, le prévenu fait marche arrière en venant encore emboutir la voiture des gendarmes et forçant celle placée devant à s’écarter pour éviter de se faire foncer dessus. La course folle s’est poursuivie en partie hollandaise, avec les gendarmes aux trousses et les policiers hollandais appelés pour intervenir sur leur territoire. C’est après une folle course-poursuite sur un parcours long de 6 km, qui aura duré plus de 10 minutes, que le véhicule a été intercepté par la police hollandaise, à Union Road, et un homme a été interpellé, qui s’est avéré être le passager du véhicule. Le conducteur a quant à lui réussi à prendre la fuite. L’homme interpellé a été amené au poste de police de Philipsburg. Ses auditions révélaient qu’il n’était que le passager et qu’il n’avait eu de cesse de crier au conducteur de s’arrêter.

ACCOMPAGNÉ DE SA MÈRE, IL SE REND À LA GENDARMERIE LE LENDEMAIN

Le conducteur, quant à lui, est rentré chez lui à Concordia où il vit avec sa mère et cette dernière l’a emmené le lendemain matin à la gendarmerie, afin qu’il se rende aux autorités. Lors de son procès en comparution immédiate vendredi dernier la présidente du tribunal révélait un parcours judiciaire déjà long pour un jeune homme qui n’a atteint la majorité qu’en octobre dernier, dont la dernière condamnation en date de décembre dernier, le condamnait à 18 mois de prison avec sursis pour vol avec violence. D’autres condamnations antérieures prononcées par le tribunal pour enfants étaient inscrites sur son casier judiciaire, dont, déjà, des refus d’obtempérer aux forces de l’ordre.

18 ANS, PAS DE PERMIS DE CONDUITE ET EN ÉTAT DE RÉCIDIVE

Le procureur, dans ses réquisitions, indiquait consterné que « ces condamnations dont une qui date de moins d’un mois, n’ont semble-t-il, pas eu d’effet sur le prévenu qui apparait comme ancré dans une spirale de délinquance dangereuse ». Le procureur rappelait que l’individu n’est pas en possession du permis de conduire, qu’il a loué une voiture par le biais d’une autre personne, et a eu délibérément ce comportement dangereux qui aurait pu blesser, voire tuer, plusieurs personnes, dont des gendarmes. Il demandait au tribunal d’entrer en voie de condamnation et de prononcer une peine de prison de 2 ans ferme, sans l’assortir de sursis. L’avocat de la défense, tout en considérant la gravité des faits, plaidait quant à lui le désespoir d’une jeunesse qui n’a pas été protégée par sa famille et qui n’a pas eu d’éducation, pas de repère. Il insistait sur le fait que la prison n’est pas une solution pour cette jeunesse en dérive et demandait au tribunal qu’une partie de la peine soit assortie du sursis. Après en avoir délibéré, le tribunal jugeait le prévenu coupable et prononçait la peine d’emprisonnement ferme pour 18 mois, avec mandat de dépôt. En sus, une interdiction de conduire tout véhicule pendant 3 ans ainsi qu’une interdiction de détenir une arme ont été prononcées. Le tribunal a par ailleurs reçu la constitution de 4 parties civiles et a ordonné le paiement de 200€ pour chacune d’entre elles.

Valérie DAIZEY

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.