30 ans de réclusion pour le commanditaire des homicides de Patrick et Françoise Lescuyer

Le procès qui a débuté lundi a rendu son verdict mercredi. Malgré le repenti et les excuses réitérés du prévenu devant les jurés, invoquant le fait qu’il n’avait pas souhaité ce qui s’était passé, mais qu’il avait « été débordé » par l’emportement du tueur, l’avocate générale considérait que ces regrets étaient purement « stratégiques » et requérait à nouveau la peine de réclusion à perpétuité. Les avocats de la défense ne plaidaient cependant pas l’acquittement et mettaient en exergue que leur client reconnaissait sa responsabilité. Des arguments qui auront sans doute convaincu les jurés qui ont allégé la peine de réclusion de la perpétuité à 30 ans. Ce qui change ici la donne, c’est qu’en cas de réclusion criminelle à perpétuité, aucune libération conditionnelle avant 18 ans ne peut être accordée. Alors qu’avec une condamnation à 30 ans de prison ferme, le condamné peut demander une libération conditionnelle à l’issue de 15 années derrière les barreaux. Une libération qui ne sera pas obligatoirement accordée, cependant si tel est le cas, le commanditaire de cette sordide affaire qui a déjà fait 5 années de réclusion sera libérable d'ici 10 ans.

 

 

Pour rappel des faits, le 10 mai 2016, le corps de Patrick était découvert dans son véhicule par un promeneur, aux abords de la plage de Grandes Cayes, à Cul de Sac. Il présentait deux balles dans la tête. Le 13 Juillet 2016, c’est sa mère, Françoise qui est abattue de trois balles en pleine matinée, sur le parking du Leader Price à Hope Estate. Alors que celle-ci descendait de sa voiture pour aller faire des courses, un individu est arrivé par derrière pour l'abattre de plusieurs coups de feu avant de prendre la fuite sur un scooter. Une information judiciaire était rapidement ouverte et les investigations, diligentées par l’antenne de la Section de Recherches de Saint Martin permettait d’identifier deux individus. L’un aurait été, pour des raisons financières, le commanditaire de ces deux meurtres, le second, le tireur des deux homicides. Ces deux suspects étaient interpellés à leur domicile en octobre 2016 et étaient placés en garde à vue. Confrontés aux différents éléments de l’enquête, ces deux personnes confirmaient rapidement leur culpabilité dans les faits reprochés.
Le motif serait un banal conflit de voisinage qui opposait les victimes, membres bénévoles du syndic de la résidence, au commanditaire présumé.