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18 mois de prison ferme pour violence sur l'une de ses copines

Par Ann Bouard
16 avril 2021
Un homme de 32 ans était jugé en comparution immédiate mercredi matin pour avoir frappé violement une jeune femme. Celle-ci a eu la mâchoire brisée et a dû être évacuée en Guadeloupe pour y être opérée. Placé en garde à vue lundi, le prévenu est arrivé menotté et sous escorte au tribunal. Il a accepté d’être jugé le jour même.
 
Les faits se sont déroulés à Sandy Ground dans la soirée du 5 avril. La jeune femme lors d’une fête est interpellée par son ex petit-ami qui lui demande de venir sur son scooter. Elle refuse. Il quitte les lieux, mais revient cette fois accompagné de sa nouvelle petite amie. Une dispute éclate, il lui assène un coup de poing au visage, puis la frappe à trois reprises avec la crosse d’un glock. Elle tombe à terre la mâchoire en sang. Un ami commun la ramène chez ses parents. Ce sont eux qui la conduiront à l’hôpital.
 
Pas jalouse, mais amoureuse
 
Présente à la barre, la victime relate sa propre version des faits. Elle aurait passé la journée devant un bar, avec lui, entre deux va et vient de ce dernier. En fin de journée, elle rentre chez elle pour se reposer car elle avait bu et fumé et décide de se rendre à la fête dans la soirée. La relation dure depuis cinq ans, il l’appelle bébé d’amour, ils se voient chaque jour, mais elle sait qu’il a des aventures. A la fête elle le trouve assis avec une fille, sa nouvelle copine. Pour elle, un manque de respect. Elle s’adresse donc à la nouvelle élue pour lui dire la vérité. Il voulait que « je ferme ma bouche ». « Il m’a donné un coup avec la main, puis trois avec la crosse, j’ai senti que ma mâchoire était cassée, elle pendait, je devais la tenir. Aujourd’hui j’ai quatre plaques et quatre vis dans la mâchoire ». Elle avoue avoir connaissance de ses nombreuses aventures, mais qu’à chaque fois il revenait vers elle implorant son pardon. « Je ne suis pas jalouse, il fait sa vie, mais j’ai des sentiments ».
 
Coureur de jupons invétéré
 
Des faits que le prévenu récuse. Il admetl'avoir frappée, une seule fois avec son poing et nie détenir une arme, tout comme il nie leur relation suivie, pour lui une simple relation sexuelle. Lors de la dispute, elle agrippe son T-shirt et lui casse sa chaîne de cou. « je l'ai boxée, un réflexe quand elle m’a attrapé, je l'ai boxée une fois, un seul coup et elle est tombée » affirmera-t-il devant la cour. Il précise que c’est elle qui est venue jusque chez lui en hurlant et que certaines affirmations de la jeune femme sont fausses. Lors de son audition par les gendarmes, il dira « c’est sa faute » car cela ne serait pas arrivé si la jeune femme ne s’était pas présentée à son domicile. Il lui avait demandé à plusieurs reprises de partir, mais elle avait continué de crier. Il admet que les conséquences de son acte sont graves mais qu’il ne souhaitait pas la taper et qu’il est prêt à l’aider et à payer si besoin.
 
Déjà condamné pour violences
 
Comme l’a rappelé le procureur, le parquet traite tous les jours des affaires de violence : « la situation est préoccupante et il faut que cela cesse. Aujourd’hui, nous essayons de comprendre pourquoi une femme a été frappée. Peu importe les circonstances, elle s’en sort avec une mâchoire cassée. Qu’il ait un seul ou plusieurs coups, rien ne justifie une telle violence. Les faits sont d’une extrême gravité et il n’y a aucun intérêt à épiloguer sur ceux-ci. Au sein d’une société qui fonctionne, la violence n’a pas sa place, il y a d’autres moyens ». L’infraction est constituée et le prévenu a déjà un casier avec des faits de violence pour lesquels il a purgé des peines de prison à deux reprises. C’était il y a onze ans, semblait être intégré depuis et avait un travail fixe depuis quatre ans.
Au terme de son réquisitoire, le ministère public a réclamé une peine de deux ans de prison dont six mois avec sursis. Le tribunal suivra le procureur dans sa requête et a prononcé son maintien en détention. Le coupable a donc pris l’avion le jour même pour la Guadeloupe où il purgera sa peine de 18 mois de prison avant d’être suivi par le juge d’application des peines pour l’exécution des six mois de sursis probatoire. Il est également été condamné à une obligation de soins, à l’interdiction de port d’arme pendant cinq ans et à indemniser la victime. Celle-ci s’est constituée partie civile et demandera des dommages et intérêts ; sa demande sera examinée le 22 juin prochain.
 
Ann Bouard

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