Skip to main content

Affaire du vétérinaire Turquin : L’épouse innocentée

Par Valérie DAIZEY
12 juin 2020
Nadine Turquin, la veuve du vétérinaire, Jean-Louis, retrouvé mort par balle à son domicile de Mont Vernon 2, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2017, avait été mise en examen pour l’assassinat de son mari, en avril 2017, puis placée en détention provisoire pendant 4 mois et libérée en conditionnelle. Elle a finalement été innocentée par la justice le 26 mai dernier, qui a rendu une ordonnance de non-lieu.
 
Une histoire qui s’écrit de rebondissement en rebondissement
 
Une affaire qui n’en finit pas de défrayer la chronique depuis près de 30 ans maintenant, et toujours pas résolue. Le couple, était venu s’installer à Saint-Martin, à Mont Vernon 2, en 2010, où Jean-Louis Turquin avait repris son activité de vétérinaire, après avoir passé près de 10 ans derrière les barreaux. Il avait en effet été condamné en 1997 à une peine de 20 ans de réclusion, pour le meurtre en 1991 de son fils, Charles Edouard, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Clamant toujours son innocence, Jean-Louis Turquin avait été libéré pour bonne conduite en 2006. Nadine avait rencontré Jean-Louis alors qu’elle était visiteuse de prison et ils s’étaient mariés pendant qu’il purgeait sa peine.
 
Un non-lieu logique pour l’avocat de la veuve
 
Dans la nuit du 6 au 7 janvier 2017, après avoir fêté son anniversaire en compagnie d’amies dans un restaurant de Cul de Sac, Nadine rentrait chez elle vers minuit et faisait la macabre découverte de son mari, allongé sur le sol, mort, tué par balle dans le dos. D’abord innocentée par son alibi pour cette soirée passée dans un restaurant, elle était ensuite inquiétée par les enquêteurs, qui avaient découvert le soir du drame, des traces de poudre sur ses mains, dont plus d’une dizaine sur sa main droite, alors qu’elle est droitière. En avril 2017, Nadine était placée en garde à vue, puis mise en examen pour assassinat. Elle était placée en détention provisoire en Guadeloupe et y restait quatre mois, avant d’être libérée et placée sous contrôle judiciaire, avec un bracelet électronique.
Pour le procureur de Pointe-à-Pitre de l’époque, Xavier Bonhomme, ces traces de poudre sur ses mains prouvaient sa présence sur les lieux pendant le drame. Or, Nadine Turquin a toujours nié son implication dans le meurtre de son mari, expliquant les traces de poudre sur ces mains, par la manipulation de différents objets le soir où elle a découvert le corps. « Un collège d’experts a confirmé qu’en touchant ainsi des objets et le corps de Jean-Louis Turquin, les mains de ma cliente avaient pu être contaminées par des traces de poudre. Si vous y ajoutez le témoignage de ses amies qui ont confirmé qu’elle n’avait pas quitté le bar de la soirée, ce non-lieu était logique », explique son avocat, Me Morice.
 
Nadine Turquin souhaite porter plainte contre le procureur
 
Désormais lavée de tout soupçon, Nadine Turquin envisagerait d’ engager un recours pour faire valoir son préjudice de près d’un an de privation de liberté et compterait porter plainte contre Xavier Bonhomme devant le conseil supérieur de la magistrature, et devant le doyen des juges d’instruction, en Guadeloupe, pour atteinte au principe de la présomption d’innocence, a encore indiqué Me Morice.
 
Sans nouvel élément, l’affaire reste en stand-by
 
Contacté, le procureur de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, nous confirmait qu’au vu des éléments du dossier et des charges insuffisantes, la décision prise de prononcer le non-lieu était conforme aux réquisitions du parquet, et que pour l’heure les enquêteurs étaient allés au bout de toutes les investigations. « Il faudrait un nouvel élément pour que le dossier soit rouvert », confiait-il.
Nadine Turquin innocentée, le mystère reste donc entier sur l’identité du tireur qui a ôté la vie du vétérinaire, et dans le cas d'un nouvel élément, l'enquête devra repartir de zéro.
 
Valérie DAIZEY

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.