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La veuve du vétérinaire Turquin placée sous statut de témoin assisté

Par Valérie DAIZEY
2 juillet 2019
Les charges pesant sur Nadine Turquin, la veuve du vétérinaire retrouvé mort par balles à son domicile de Mont-Vernon, début janvier 2017, ont été levées le 20 juin dernier. Elle n’est plus considérée comme étant mise en examen et a été placée sous statut de témoin assisté.

En avril 2017, à l’issue d’une garde-à-vue, Nadine Turquin avait été mise en examen pour assassinat de son mari, Jean-Louis Turquin et placée en détention provisoire à Pointe-à-Pitre. Les résultats des expertises de la police technique et scientifique menées sur la scène de crime révélaient dix-neuf prélèvements compatibles avec des résidus de tirs identifiés sur les mains de Nadine Turquin, dont douze sur la main droite et sept sur la main gauche. Alors placée en détention provisoire en Guadeloupe, Nadine Turquin recouvrait 4 mois plus tard une liberté relative, avec le placement d’un bracelet électronique. La veuve du vétérinaire a, depuis toujours, nié avoir eu toute implication dans le meurtre de son époux. 

UN 3E RAPPORT D’EXPERTS

C’est à la faveur d’un 3e rapport d’experts, remis en février dernier, « que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Basse Terre a par arrêt en date du 20 juin 2019, octroyé le statut de témoin assisté à Nadine Turquin, qui n'est donc plus à ce stade considérée comme mise en examen », nous confirmait le Procureur de Ponte-à-Pitre, Xavier Bonhomme.
En effet, ce nouveau rapport est venu invalider les conclusions du juge d’instruction en indiquant que les traces de poudres sur ces mains pouvaient venir par contamination au contact de son époux abattu. La thèse selon laquelle les résidus de tirs retrouvés sur les mains de la veuve proviendraient du fait qu’elle ait tiré ou bien été présente au moment des tirs, est ainsi déboutée. Et la veuve Turquin n’a jamais nié avoir touché et manipulé son mari quand elle l’a retrouvé sans vie dans son lit, alors qu’elle rentrait à son domicile après être allée fêter son anniversaire en compagnie d’amies, dans un restaurant de Cul de Sac. 

PREUVES INSUFFISANTES

« Les preuves sont donc insuffisantes pour que ma cliente soit considérée comme l’auteur ou une complice de l’assassinat de son mari », indiquait l’avocat de Nadine Turquin, Me Morice, à des confrères métropolitains. 
La cour d’appel de Basse-Terre a donc considéré qu’ "il n’existe plus d’indices graves ou concordants rendant vraisemblables qu’elle ait pu participer, comme auteur ou comme complice, à la commission de l’infraction" et lui a octroyé le statut de témoin assisté dans cette affaire. 
Le procureur Xavier Bonhomme en charge de cette affaire nous confirmait toutefois qu’une instruction est toujours en cours et qu’ « une partie civile a formé un pourvoi contre cet arrêt ». 
Pour mémoire, c’est dans la nuit du 6 au 7 janvier 2017, peu après minuit que le vétérinaire Turquin avait été retrouvé mort à son domicile, dans son lit. C’est sa femme, Nadine, qui, en rentrant d’une soirée passée en compagnie d’amies dans un restaurant de Cul de Sac, avait retrouvé le corps de son mari, « gisant au sol dans une mare de sang, avec un orifice au niveau du dos ». L’enquête de voisinage menée alors par les gendarmes rapportait des coups de feu qui auraient été entendus entre 21 heures et 22 heures, ainsi que du bruit inhabituel. 
Jean-Louis Turquin avait quant a lui été condamné par la Cour d’Assises de Nice en 1997 à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de son fils, Charles Edouard qui avait huit ans à la date des faits, en 1991.  Un fait qu’il avait toujours nié et le corps de l’enfant n’a jamais été retrouvé. Bénéficiant d’une liberté conditionnelle en 2006, le vétérinaire niçois sortait de prison en 2006 et, en compagnie de sa femme, Nadine, rencontrée et épousée pendant qu’il était derrière les barreaux, était venu s’installer à Saint-Martin en 2010. 

Valérie DAIZEY

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