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Passer du bricolage à la réalité

Par Ann Bouard
14 janvier 2019
Jeudi dernier, l’essentiel des affaires traitées par le Tribunal de grande instance de Saint-Martin concernaient des abandons de famille et toujours et encore des violences conjugales. Un mal qui ne cesse de gangréner le tissu social de notre île et qui malheureusement s’est vu amplifié depuis septembre 2017.

Le passage de l’ouragan Irma n’aura pas eu que des conséquences matérielles. La destruction des habitats, la promiscuité, la précarité et les difficultés économiques auront été également des déclencheurs de violences dans les foyers. Au 31 octobre, on dénombrait pour 2018, cent cinquante femmes victimes de violences, trois viols et sept harcèlements sexuels pour un territoire de seulement 35 000 habitants. 
Cette même année, en mai, tous les socio-professionnels de l’île s’étaient réunis autour de tables rondes pour tenter de trouver des solutions. Force est de constater, sept mois plus tard, que les choses peinent à avancer. Livrées à elle-même les associations dédiés à l’aide aux victimes font ce qu’elles peuvent et avec peu de moyens. C’est le cas de « Trait d'Union France-Victimes 978 » qui multiplie les initiatives pour faire évoluer les choses car il y a urgence.

UN PROJET D’APPLICATION TÉLÉPHONIQUE DÉDIÉE

Cette semaine, Trait d’Union pour qui les violences conjugales demeurent une priorité, dépose un dossier de demande de financement auprès de la Fondation de France. Si le projet est entériné, il permettrait de développer une application, gratuite et inédite à Saint-Martin. 
Simple et intuitive, elle répondra aux principaux besoins d’assistance et de soutien des personnes ayant été victimes de violence, des simples démarches juridiques et administratives en passant par les soins et l’aide pour retrouver une estime de soi. Concrètement, elle permettra de lancer un appel à l’aide, de gagner du temps et de géolocaliser la personne. Le souhait des responsables de Trait d’Union est que chaque femme qui fera la démarche de porter plainte télécharge l’application sur le champ, à la demande des gendarmes. 

DES FAMILLES D’ACCUEIL

L’insularité et a petitesse du territoire rendent également compliquées les mesures d’éloignement ou tout simplement la mise en sécurité des victimes. Seule structure à Saint-Martin, le Manteau avec ses douze places ne peut subvenir à tous les besoins. Dans les projets de Traits d’Union, la mise en place d’un réseau de familles d’accueil, susceptibles de pouvoir héberger en urgence sur une courte durée, trois/quatre nuits maximum, les femmes en situation de danger ou ayant subi un traumatisme. Une dizaine de familles d’accueil pourrait offrir une première solution, temporaire.
A terme, l’association, si elle obtient les financements demandés, pourrait louer un appartement à l’année dédié à l’accueil de ces victimes. En attendant, les personnes qui voudraient se porter volontaires pour figurer dans la liste des familles d’accueil bénévoles peuvent d’ores et déjà contacter Trait d’Union au 06 90 37 84 01.

Ann Bouard

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