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Un homme de 53 ans encourt jusqu’à 10 ans de prison pour violences et menaces de mort contre sa famille

Par Swanee Ngo Kanga
27 décembre 2023

Pas de remise en liberté provisoire pour le prévenu. L'homme qui a déjà été écroué 6 mois pour violences ayant entrainé 8 jours d’ITT sur son fils mineur vient d’être placé en détention préventive pour de nouveaux faits. 

« Vous allez tous crever», «Vous allez me le payer», «Cette pute mérite d’être enterrée vivante». Voilà le type de menaces proférées par l'individu contre sa compagne et leurs 6 enfants. L’homme qui était convoqué vendredi au Tribunal de Marigot en comparution immédiate est arrivé menotté et sous escorte policière, eu égard à la gravité des faits qui lui sont reprochés. En 2020, le père de famille mis en cause avait déjà écopé de 6 mois de prison pour violences sur son fils de 15 ans ayant causé 8 jours d’ITT. Ce qui ne l’a pas empêché de s’en prendre à nouveau à son mineur le 15 décembre dernier, ce qui lui a valu 1 jour d’ITT.

UN CYCLE DE VIOLENCES

Tout commence par une dispute conjugale entre l’accusé et sa compagne à leur domicile. Lorsque celle-ci part travailler à l’issue du conflit, une altercation éclate entre le père et le fils. Les deux hommes sont d’abord séparés par la soeur aînée qui tente de s’interposer. Mais le jeune homme reçoit un coup de poing au visage et se rend précipitamment sur le lieu de travail de sa mère qui, exténuée, décide d’aller porter plainte.

A 12h, les gendarmes débarquent au domicile de l'individu violent et le placent en garde à vue. Addictions, tentative de suicide, hospitalisation psychiatrique… Le passé de l’accusé est quelque peu sulfureux. Raison pour laquelle la justice lui a imposé une mesure d’éloignement de son domicile afin de protéger sa famille suite aux faits de violences. Des décisions parfois difficiles à respecter pour sa compagne eu égard à leurs 26 ans de vie commune. Après une réconciliation en octobre, elle demande une levée de l’interdiction, avant de se rétracter le mois d’après.

De son côté, même lorsqu’il est hébergé au Manteau, le prévenu continue de proférer des menaces de mort contre sa famille par l’intermédiaire de sa fille, en charge de lui apporter des affaires. Lors de l’audience de jeudi, le père de famille a nié en bloc les accusations portées contre lui et s’est présenté en victime : «C’est mon fils qui m’a frappé, je n’ai fait que le repousser», a-t-il affirmé. L’accusé a demandé un renvoi de l’affaire pour pouvoir préparer sa défense, et espérait être placé sous contrôle judiciaire ou bracelet électronique afin d'éviter la case détention.

MULTIRÉCIDIVISTE ET MULTI CONDAMNÉ

Présent sur l’île depuis le mois d’août seulement, l'homme qui a déjà eu affaire à la loi à Montpellier, en Martinique et en Guadeloupe ne peut plus travailler depuis deux ans en raison de ses déboires judiciaires et vit désormais du RSA. Pour autant, ses démêlés avec la justice ne datent pas d’hier. Depuis 1998, il accumule les affaires en tous genres sans jamais se présenter aux audiences : stupéfiants, falsification, préparation d’un incendie, outrage contre une personne dépositaire de l’autorité de l'Etat, circulation sans assurance et fausse plaque, violences…

L’accusé affirme voir un psy «pour faire plaisir à sa femme» et suivre un traitement pour dépression. «Je veux passer un diplôme de bateau pour quitter le territoire pour les Etats-Unis ou le Mexique si l’on ne veut plus de moi», a-t-il déclaré. La Procureure a demandé une détention préventive face au risque de réitération et dans l’attente de son jugement:«Son fonctionnement indique qu’il ne se rend pas compte de toute cette violence et du climat de terreur décrit par sa famille. Il mélange antidépresseur, cocaïne et alcool plusieurs fois par semaine, et devient ensuite hors de contrôle. Rien ne l’arrête, insiste -t-elle, y compris dans les locaux des gendarmes où il se pose en victime en disant:ma femme la pute me trompe, et c’est elle qui me met dans ses états. Le prévenu ne montre donc ni réflexion, ni remise en cause, et je demande donc qu’il soit incarcéré avant qu’il ne commette l’irréparable.» Le plaidoyer de la défense consistant à souligner le caractère exceptionnel de la détention préventive et «la peine d’un homme qui essaie difficilement de se reconstruire, seul face à sa famille qu’il a toujours aimé», n’a pas convaincu le tribunal. L’homme a été transféré à la Maison d'arrêt de Basse Terre jusqu’à son procès le 10 janvier prochain en visio-conférence. Il risque jusqu’à 10 ans de prison. 
Swanee Ngo Kanga

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