Dans les coulisses du carnaval
Gaëlle Arndell est présidente du Carnaval de Saint-Martin, mais ce sera son baptême du feu cette année ; le Carnaval ayant fait partie des manifestations annulées durant deux ans. Son retour est plus qu’attendu et déjà la parade des enfants a attiré la foule dimanche dernier. Place maintenant à la suite des festivités dont les préparatifs battent leur plein. Derrière cette tradition, toute une équipe oeuvre une année durant.
Gaëlle aime la fête et l’esprit du carnaval. Son premier carnaval, elle s’en souvient. Elle était à la maternelle et défilait costumée en carte à jouer, l’année suivante en costume de clown … et elle a enchainé les défilés des deux côtés de l’île. Membre de l’association, qui fut créée en 2011, il lui semblait évident de s’investir un peu plus et lors des élections du bureau en juin dernier, elle a décidé de se présenter et de relever le défi. Car si la population voit la fête, les plumes et les paillettes, la tâche est lourde pour les organisateurs. Mais pour Gaëlle, « la satisfaction de voir les sourires illuminer les visages est la récompense ».
PRÉSIDENTE MULTI-TÂCHES
L’association compte une vingtaine de membres seulement qui oeuvrent tout au long de l’année à l’organisation du carnaval, une édition en chassant une autre. Les festivités requièrent en effet un an de préparation dont six mois intenses. La Présidente et une équipe de sept membres jonglent entre les rendez-vous avec la police territoriale, les écoles, l’association des premiers secours puis avec la Préfecture, la gendarmerie et les pompiers pour la commission de sécurité. Les mesures de sécurité sont en effet prépondérantes, et là encore les membres de l’association sont mobilisés : ils sont deux à ouvrir chaque cortège veillant à ce que tout se déroule au mieux. Pour les concerts, l’association lancent des appels d’offres auprès des sociétés d’organisation de spectacles. Reste à définir le parcours des parades, trouver le jury, et tous les imprévus qui ne manquent pas en pleine période de festivités.
LE VILLAGE DE GALISBAY : LIEU DE CONCERTS
Après deux ans d’arrêt, il s’agissait de reconstruire entièrement le village. C’est chose faite ! Il ouvrira au public ce vendredi et accueillera les carnavaliers, tous les jours de 12h à 17h. Ils pourront se restaurer sur place avec une vingtaine de stands qui proposeront grillages, plats de la caraïbe, boissons locales. Il fermera cependant un peu plus tôt ce vendredi (16h) pour accueillir samedi matin dès 4h le Jouvert Morning. Sur scène, une pléiade d’artistes et tout autant de DJ’s qui se relaieront pour l’ambiance musicale. Les concerts, qui débutent à partir de 20h s’enchaineront avec Clash of The Titans samedi soir, Reggae Night dimanche soir et un concert, entièrement gratuit lundi 20 février avec une dizaine d’artistes et groupes locaux de l’île.
PARADES : PLACE À LA FÊTE DES ADULTES
Six troupes participent cette année au carnaval. Dimanche 19 février la « Lighted Parade » s’élancera à partir de 16h de l’entrée du port de Galisbay pour illuminer les rues de Hollande, de la République, Saint-James, Bellevue, puis à nouveau la rue de Hollande avec retour au village du Carnaval en passant par le rond-point d’Agrément. Tout comme pour les enfants, les troupes seront jugées pour leur chorégraphie lors de leur passage devant Dauphin Télécom. Les festivités se poursuivront lundi avec le « We Showdown » à Galisbay puis le mardi 21 février avec la grande parade de mardi gras, en costumes. Des costumes que le public découvrira à la toute dernière minute, car s’il est un secret bien gardé, c’est bien celui des tenues. Et cette année, impossible de se faire une idée, car il n’y a pas de thème imposé, la surprise sera donc totale. Mercredi 22 février, le carnaval se clôturera selon la tradition par le « Burning Of Moomoo» à Marigot.
Focus sur Gaëlle Arndell, une présidente de carnaval atypique
Après son bac, elle intègre une école de communication et de marketing, puis s’installe durant cinq ans à Toulouse où elle est professeur contractuelle. Elle revient juste après Irma, avec le souhait de changer peut-être de métier. Saint-Martin était alors un chantier qu’il fallait déblayer. Elle aide les camionneurs dans cette tâche et trouve au final que cela n’est pas aussi difficile qu’il y parait. Elle passe alors tous les permis et depuis un an exerce comme monitrice groupe lourd : c’est elle qui enseigne la conduite des poids lourds ou des autobus. Et durant son temps libre, elle fait des livraisons en camion … parce qu’elle aime cela, presque autant que le carnaval !
