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Dans les coulisses du Festival de la Gastronomie : Interview d’Alain Warth, coordinateur des chefs

Par Valérie DAIZEY
21 novembre 2023

La clôture de la 3e édition du festival se déroulera demain, mercredi 22 novembre, lors d’une soirée originale sur le front de mer de Marigot, où chaque chef invité va devoir régaler les convives avec 200 portions d’une de leurs recettes. L’occasion également de dévoiler les noms des grands gagnants des différentes compétitions qui ont eu cours pendant ces 10 jours ainsi que le nom de la meilleure table de l’île. L’apothéose d’un festival grandiose qui est l’aboutissement d’un travail de longue haleine mené par les équipes de l’Office de tourisme, en complémentarité avec des équipes venues de l’extérieur. Rencontre avec Alain Warth, l’une des chevilles ouvrières de l’événement et coordinateur des chefs invités. 

Le 97150 : Alain Warth, bonjour. Votre nom est désormais bien connu dans le cercle des restaurants du territoire et de la gastronomie locale. Depuis quand remonte votre rencontre avec Saint-Martin ?

Alain Warth : Oui, ma première visite à Saint- Martin remonte déjà à plusieurs années… Dans le cadre de mes missions au sein de l’Association Française des Maîtres Restaurateurs, je suis venu plusieurs fois pour rencontrer les chefs des restaurants, parler projets avec eux… Et puis il y a eu Irma en 2017, l’année où j’avais repris la licence du Gault et Millau Antilles Guyane dont le guide devait sortir courant du 4e trimestre de cette année. Après concertation avec l’Office de tourisme, la présidente Valérie Damaseau et la directrice Aïda Weinum, nous avons alors dû prendre la douloureuse décision de réviser la copie du nouveau guide qui était prêt à sortir, en retirant les rubriques de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy puisque les îles et leurs restaurants avaient été dévastés. Ce n’est qu’en 2020 que les pages du Gault et Millau Antilles Guyane étaient complétées par les restaurants des deux îles soeurs.

Le 97150 : S’agissant du festival de la gastronomie de Saint-Martin, quels ont été les prémices de sa création ?

Alain Warth : La présidente de l’Office de Tourisme, Valérie Damaseau, avait ce projet en tête depuis plusieurs années. Et courant août 2021, alors que j’étais en Guadeloupe avec un restaurateur et ami Jimmy Bibrac, j’ai reçu un appel de l’Office de tourisme qui m’annonce son projet imminent d’organiser la première édition du festival de la gastronomie, en novembre de cette même année. Et l’Office me précise qu’ils veulent le chef guadeloupéen Jimmy Bibrac… Je leur réponds : pas de problème, je vous le passe ! L’office souhaitait également la présence de Michel Portos (2 étoiles Michelin). Ce dernier était d’accord à la condition de pouvoir faire de la plongée sous-marine ! L’office répond « of course » ! Chefs Laurent Huguet (3 étoiles), Serge Gouloumès (1 étoile), se sont également portés volontaires pour cette nouvelle expérience dans les Caraïbes… Bref, tout s’est bien déroulé, et cette première édition du festival en 2020 qui a duré 3 semaines, a été montée en 2 mois seulement, lors qu’en temps normal, mes délais sont de minimum 6 mois pour un festival !  

« L’UN DES PLUS GROS FESTIVALS DE L’HEXAGONE ET DES OUTRE-MER »

Le 97150 : Parlez-nous de vos missions, de votre rôle, dans l’organisation d’un tel événement ?

Alain Warth : Depuis plus de 30 ans j’évolue professionnellement dans le secteur de la gastronomie. Je me définis comme « un spécialiste de communication et d’événementiels culinaires ». J’ai été directeur partenariat de l’Association Française des Maîtres Restaurateurs, directeur du Pôle Gastronomie Guides et événementiel gastronomiques pour la Métropole et les Outremer, j’ai évolué au sein des guides Gault et Millau… Bref, j’ai un important réseau dans le monde de la restauration, au national comme à l’international. Pour le festival de la gastronomie de Saint-Martin, ma mission principale est la coordination des chefs en fonction des attentes de l’Office. Je reste en effet à l’écoute du projet de l’Office de tourisme et j’organise mon travail en fonction de ses attentes. Avant tout il me faut définir une liste de chefs potentiels à à inviter, les contacter puis les convaincre. Ce qui n’est pas chose simple car ils ont tous des activités très prenantes et tous doivent pouvoir se rendre disponible pour une période de 2 semaines, définie en novembre chaque année. L’Office de tourisme doit aussi me donner son aval à chacune de mes propositions. Pour cette 3e édition, sur les 19 chefs invités, j’en ai amené 12. Chaque chef doit proposer à l’Office de tourisme des recettes qu’ils devront confectionner pour 2 personnes, pour 6 personnes, puis pour 200 personnes (pour la soirée de clôture). C’est compliqué. Pour cette 3e édition de grande ampleur, l’Office de tourisme a montré une ambition « high level» du festival et plusieurs nouveaux événements et compétitions ont été créés. Et là, nous avons travaillé pendant une année complète pour sa réalisation. Au final, en termes de logistique, de budget, de durée, du nombre de chefs invités..., c'est devenu l’un des plus gros festivals de la gastronomie de France et de la Caraïbe!

Le 97150 : Vous êtes en fait l’une des chevilles ouvrières de l’événement.

Alain Warth : On peut résumer cela ainsi, mais nous ne sommes pas le seul maillon à travailler en collaboration avec l’Office de tourisme. Il y a également Crop L’Agence qui est présente sur le festival et qui gère toute la logistique technique et dont les équipes font un boulot remarquable. Il y a aussi la société SCR Prod, dont je suis directeur du pôle gastronomie, qui a mis en place une application et tous les événements sont regroupés dessus au jour le jour, comme par exemple les notations des chefs qui sont en live sur cette application. Oui, cette année, le festival a pris une ampleur incroyable et les résultats sont là !

Le 97150 : Comment voyez-vous l’avenir de ce festival de Saint-Martin ?

Alain Warth : L’événement a pris et dans les Caraïbes, dans le monde de la gastronomie, on ne parle que de lui ! Le festival va se pérenniser tout seul et de notre côté, nous souhaiterions peut-être à l’avenir être encore plus associés à l’Office de tourisme dans la programmation des différents événements au sein du festival, ce qui permettrait de faciliter en amont notre mission de coordination avec les chefs.   

Valérie DAIZEY

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