« Meurtre à… » : histoire d’un tournage
Après plus d’un mois de présence sur l’île et 19 jours de tournage effectifs, les équipes de « Meurtre à … », opus Saint-Martin, ont tourné les dernières scènes la semaine dernière à Marigot. Rencontre avec France Zobda, la productrice de la série.
Pour rappel, la série était à ses débuts tournée dans les différents départements de l’Hexagone. France Zobda déjà très impliquée dans le milieu du cinéma, puis de la télévision, avait envie de montrer les départements d’Outre-mer et leurs diversités. À la tête de Eloa Prod avec son mari Jean- Louis Monthieux, elle démarche la directrice de la fiction de France Télévision pour lui proposer la France qui ne se voit jamais et qui ne rentre pas dans les codes existants.
GENÈSE DES MEURTRES EN OUTRE-MER
Cet opus de 90mn est dans la ligne éditoriale de ce qu’a toujours voulu France à savoir, un mélange des cultures à l’écran, une visibilité de la diversité et cela à une heure de grande écoute. Elle veut montrer des gens qui ressemblent à la société française, au monde dans lequel on vit, cosmopolite. Elle trouvait que le paysage audiovisuel français ne présentait pas assez cette diversité et avait à coeur d’intéresser les gens à ses territoires éloignés, tout en les divertissant et surtout en leur faisant partager ce fameux vivre ensemble qui caractérise si bien les territoires ultramarins. D’origine martiniquaise, mais issue de cultures différentes, elle se sent concernée par ces différences. Eloa Prod a donc débuté avec un premier opus à la Martinique, et a enchaîné depuis avec la Guyane (Meurtre à Cayenne), la Réunion (La malédiction du volcan), Marie Galante, les Saintes et la Guadeloupe. « Meurtre à… » est devenu un rendez-vous de France Télévision et une collection qui est entrée dans le cœur des gens avec comme fil rouge, les codes et légendes du territoire où se déroule l’intrigue.
SAINT-MARTIN … UN TOURNAGE A PART
France l’admet, Saint-Martin se distingue des autres destinations, car il y a justement cette dualité, le côté multiculturel exacerbé, le multilinguisme… autant de spécificités qui lui sont propres et qui la distinguent des autres Outre-mer.
Si l’intrigue est basée sur la coopération entre un gendarme de Saint-Martin, Tom Firmin interprété par Fabrice Deville, et une enquêtrice de Sint Maarten, Merlène Van de Voort jouée par Aude Legastelois (un duo inédit), toutes les scènes ont été tournées sur la partie française de l’île, entre décors naturels ou fictifs.
Aéroport de Grand Case, Golden Grove Farm, îlet Pinel, Tintamarre, marina Fort Louis, Front de mer, Grand Case, Baie Orientale, commissariat entièrement reconstitué au West Indies… c’est toute l’île que l’on pourra redécouvrir à travers le prisme de la caméra. Meurtre à Saint-Martin aura mobilisé 150 figurants et petits rôles recrutés à Saint-Martin, 2 acteurs principaux, 60 techniciens et 12 acteurs de Martinique, de Guadeloupe et de métropole.
On le sait, plus que le cinéma, la télévision, plus accessible entre directement chez les gens. « Meurtre à Saint-Martin » devrait donc, lors de sa diffusion d’ici la fin de l’année (un samedi en prime time), conférer à la destination une visibilité nationale, puis internationale avec le relais des plateformes de streaming. Pour les figurants et acteurs saint-martinois qui ont vécu cette expérience, comme Kate Richardson ou Yajahira Fleming, ce sera sans nul doute un évènement que de se voir dans le petit écran, mais gageons que depuis la métropole, cela donnera certainement l’envie à beaucoup de venir découvrir le territoire pour de vrai !
Le tournage aura également eu d’autres incidences, comme la création d’un futur bureau des tournages… à suivre !