Grève des agents de la Collectivité : le point de non-retour ?
Alors que les discussions avaient débuté début juin entre les syndicats et la direction de la Collectivité, un nouveau désaccord a mis le feu aux poudres entre les deux parties. Depuis le vendredi 14 juin, les agents ont durci la grève et demandent la démission du Directeur Général des Services; la Collectivité est quant à elle totalement fermée au public.
C’est un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose syndicats et Collectivité. Depuis vendredi 14 juin, les agents se mobilisent devant les locaux de la Collectivité, cette dernière étant par conséquent fermée au public. « La Collectivité de Saint-Martin informe ses administrés qu’en raison du durcissement de la grève, les services publics sont actuellement bloqués », a annoncé la Collectivité ce vendredi dans un communiqué. «La continuité du service public est entravée et il n’est donc pas possible d’accueillir du public ». Une situation catastrophique, à une dizaine de jours du premier tour des élections législatives. Pourtant, les échanges avec les syndicats semblaient s’être apaisés ces dernières semaines avec le début de négociations, le 4 juin dernier. «Les négociations ne sont pas toujours faciles, il y a des sujets complexes et des débats houleux », explique Hubert Flemming. «Cependant, chaque partie jouait le jeu, nous avions des retours, des propositions, nous arrivions à nous entendre ».
LA GOUTTE DE TROP
Mais alors, que s’est-il passé ? Pour le comprendre, il faut remonter au jeudi 13 juin, date à laquelle les deux parties devaient de nouveau se réunir. À la table des négociations, les représentants du personnel étaient présents, en compagnie du vice-président Alain Richardson et de la directrice des ressources humaines, Nabila Benrached. Néanmoins, la chaise du Directeur général des services (DGS), Albert Holl, est quant à elle restée vide. «On nous a demandé d’attendre qu’il arrive, nous avons attendu presque une heure », expliquent les syndicats. «Nous voulions le voir afin de discuter de certains recrutements que nous avions du mal à comprendre, ce sujet nous pose des problèmes depuis des semaines », poursuivent-ils.
Soudain, ces derniers ont appris que le DGS n’était autre qu’à l’étage, au-dessus de la réunion, occupé à faire passer… des recrutements ! « Dans l’idée, nous ne sommes pas contre les recrutements, mais comment expliquer que le président ait annoncé il y a deux semaines ne plus pouvoir recruter ? », s’étonnent les syndicats, pointant le fait qu’il s'agissait ce jeudi d’un débauchage. «Ces personnes-là ont déjà un travail. Pourquoi ne pas s’intéresser aux agents actuels de la Collectivité ? Est-ce impossible de les faire monter en compétences ? », poursuivent-ils.
UNE DISCUSSION AVEC LOUIS MUSSINGTON
« Alors que nous attendions le DGS pour parler des évolutions de carrières, ce dernier était dans son bureau à faire passer des entretiens, c’est une claque pour nous et un profond mépris». Ce lundi 17 juin, les syndicats sont formels, tous demandent la démission immédiate d’Albert Holl.
Face à eux, le président de la Collectivité, qui a donné une interview le matin même à la radio a annoncé que les fonctions d’Albert Holl ne seront pas reconduites. Une affirmation qui ne convainc pas les syndicats. «Nous ne voulons pas attendre la fin de son contrat, nous exigeons son départ immédiat. Nous resterons devant les locaux tant que nous n’aurons pas obtenu ce que nous demandons ». Le président Louis Mussington est arrivé devant les locaux de la Collectivité vers midi, avant d’entrer pour s’entretenir avec les syndicats. Affaire à suivre.