Une formation spéciale pour les pompiers de Saint-Martin

A Saint-Martin, 87% des interventions des pompiers concernent les secours à des victimes, mais en cas d’événements majeurs, tels que cyclones ou séismes, ils doivent être prêts à intervenir. C’est dans cette optique qu’était organisé toute cette semaine un stage USAR (unité de sauvetage appui et recherche).
L’objectif de cette semaine d’apprentissage était de former 12 sapeurs-pompiers saint-martinois aux nouvelles techniques de sauvetage et déblaiements, nécessaires en cas de catastrophes naturelles ou d’explosion pour retrouver des personnes ensevelies ou piégées. Car si les équipes locales sont aptes à secourir les victimes accessibles, l’unité sauvetage d’appui de relais est la seule à pouvoir intervenir pour trouver celles qui ne le sont pas.
Le site de la Belle Créole a été mis à disposition du Service Territorial d’Incendie (STIS) par le propriétaire pour qu’ils puissent effectuer durant cinq jours des simulations d’interventions. Quatre formateurs ont fait le déplacement depuis la Guadeloupe, dont le lieutenant Francis Trival, référent adjoint pour la spécialité USAR.
Des techniques bien spécifiques
Ils étaient 18 à postuler à cette formation. Douze ont été retenus sur leurs états de service, mais surtout pour leur motivation. Le stage n’est pas de tout repos et les exercices se sont enchaînés avec en premier lieu la brigade cynophile du STIS, qui renforce et complète le dispositif. Les chiens jouent un rôle essentiel pour localiser les victimes, dans toutes les situations, avec un flair infaillible et des techniques qu’ils travaillent avec leur maître. Les secours à la personne interviennent ensuite, avec là encore des techniques bien précises, pour extraire les victimes ensevelies, en créant des accès, en utilisant du matériel de géostéréophonie (micros), en envoyant des caméras par les interstices, en utilisant des manœuvres de sauvetage différentes de celles habituellement pratiquées.
Un stage de même nature avait été organisé en 2016, et trois pompiers avaient pu être formés. Avec cette nouvelle session, ils seront désormais 15 à être rompus aux techniques de sauvetage dans des conditions extrêmes. Cette formation, ardemment souhaitée par le capitaine Anthony Arnould, chef du STIS, est également un moyen de faire monter en compétence les équipes locales et de mieux les préparer face aux risques majeurs.
C’était également l’occasion d’analyser les risques, mais aussi les moyens dont ces sapeurs-pompiers spécialisés pourraient avoir besoin notamment en termes de renforts de la Guadeloupe ou de la Martinique.
Appelés à intervenir hors du territoire
Cette première formation locale a également pour vocation d’évoluer vers l’international. Leur stage comportait également un volet « aguerrissement » avec une nuit sur site… afin d’être dans les conditions pouvant être imposées lors d’interventions dans d’autres pays.
En effet, si cette formation constitue une spécialité chez les sapeurs-pompiers français, pour pouvoir intervenir aux côtés d’autres groupements, étrangers notamment, ils doivent obtenir une accréditation INSARAG (International Search and Rescue Advisory Group), un label en quelque sorte, qui reconnaît les sapeurs-pompiers intervenants avec des techniques internationales imposées par l’ONU. Concrètement, lors d’événements majeurs, les sapeurs-pompiers de tous les pays doivent être capables de travailler selon les mêmes méthodes.
Le lieutenant Trival se déclarait plus que satisfait de la motivation des stagiaires « des Saint-Martinois au top qui veulent apprendre ! ». En poursuivant cette formation, les pompiers saint-martinois pourront alors intervenir dans le monde entier en cas d’événements majeurs.
