Grand-messe de la saison cyclonique : Le Centre Opérationnel Départemental (COD) est prêt !
En début de saison cyclonique, les services de la Collectivité et de l’Etat font une mise au point sur la préparation, mais aussi sur les rôles, les missions et les responsabilités de chacune des autorités partenaires, les services de l’Etat, la gendarmerie, les services de secours, les infrastructures vitales (hôpital, aéroport, port), la Collectivité de Saint-Martin, ainsi que les autorités de Sint Maarten. Les acteurs socio-professionnels et bien sûr la population sont également dans la boucle du schéma partenaires regroupés autour du directeur des opérations, le préfet délégué.
ETRE PRÊT DÈS À PRÉSENT POUR FAIRE FACE À TOUTE ÉVENTUALITÉ
Alors que la saison cyclonique est ouverte depuis 1 mois, qu’elle a déjà montré des signes de soubresauts, avec trois tempêtes tropicales nommées courant du mois de juin, dont deux en une semaine, Bret et Cindy, un point sur l’état de préparation des différentes autorités partenaires était fait vendredi matin en lieu et place de l’abri cyclonique situé dans l’enceinte de l’établissement hôtelier Grand Case Beach Club, à Grand Case.
EL NINO ET TEMPÉRATURES ANORMALEMENT ÉLEVÉES DANS L’ATLANTIQUE
L’occasion a été donnée au responsable de Météo France Guadeloupe, Thierry Jimonet, de confirmer que la configuration actuelle des données, avec l’installation d’El Nino qui a pour vocation de réchauffer la température de l’eau, combinée à des anomalies relevées dans les températures de l’eau dans l’Atlantique ces dernières semaines (en sortie d’Afrique + 3° à 4° par rapport aux températures habituelles en ce mois de juin) provoquent des incertitudes dans les modèles de prévisions météorologiques, et sont des éléments importants à prendre en compte dans l’intensité des phénomènes. Thierry Jimonet a toutefois relativisé son propos en affirmant « qu’un Nino modéré à fort pourrait contribuer à une activité inférieure à la normale, même avec une anomalie positive de la température de surface de l’Océan Atlantique ».
LES RETOURS D’EXPÉRIENCE IRMA
Toutefois, quels que soient les niveaux d’incertitude, les modèles des prévisionnistes n’étant pas des sciences exactes, tous se sont accordés à dire que les différents acteurs partenaires du COD, mais aussi les socio-professionnels, les médias et la population devaient, chacun à leur niveau, se tenir prêts pour faire face à toute éventualité qui pourrait survenir dans les prochaines semaines. Les retours d’expérience d’Irma ont permis de peaufiner certains postes, et notamment celui de la communication. On se souvient en effet après le passage de l’ouragan Irma, de catégorie 5 (voir 5++) en septembre 2017, de la rupture totale des moyens de communication. Le préfet Vincent Berton a indiqué l’acquisition en cours d’une antenne mobile de secours qui permettrait de rétablir rapidement les moyens de communication. De même, des conventions ont été établies avec des radios locales, Radio Saint-Martin et SOS Radio, afin qu'elles soient intégrées dans le COD et relaient les informations à l’instant T à la population. Outre les alertes SMS mises en place par la Collectivité, l’Etat informait du dispositif « FRALERT » qui donne également les informations en temps réel. De nouveaux équipements ont par ailleurs été installés, un houlographe à Tintamarre (pour calculer l’amplitude des vagues), un radar météo à Sint Maarten (financé par les fonds européens INTERREG), ainsi qu’un marégraphe qui permet de mesurer le niveau de la mer, rendant le territoire de Saint-Martin leader dans les Caraïbes quant à ces niveaux d’équipement. Par ailleurs, le préfet demande instamment à l’établissement du port de Galisbay de veiller à ce qu’il n’y ait pas de « bateaux-clochards » dans les eaux territoriales. De même, le nettoyage de l’île et l’enlèvement des épaves de véhicules doivent être réalisés dans les meilleurs délais.
PLAN ANTI-PILLAGE
S’agissant du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile), l’accent est mis sur les moyens permettant d’éviter les pillages, avec la mise en place d’un plan « anti-pillage », notamment des patrouilles renforcées des forces de l'ordre avec un focus intensifié sur les zones d'activités, ainsi que la pré-définition de points de blocages. Les objectifs ici, comme l’a rappelé Christophe Lieb, de la direction de la prévention et de la gestion des risques majeurs de la Collectivité, sont de faire en sorte que « la vie redémarre », dans les meilleurs délais après un éventuel impact cyclonique. Toujours dans le même sens, les entreprises du BTP associées au COD, devront être opérationnelles dans les 4 heures après le retour au niveau de vigilance gris, afin de déblayer les voies d’accès principales et urgentes (port, aéroport, écosite, hôpital…). Pour rappel, après Irma, les opérations de déblayage de la voie publique ont débuté 96 heures après l’impact. Une consigne qui a fait réagir Franck Viotty du BTP, qui signalait que les engins de travaux publics pouvaient avoir été endommagés par des impacts et que par ailleurs, les perquisitions d’hommes et de matériels faits par l’Etat les empêchaient d’être parfaitement opérationnels dans les délais impartis.
QUID DES ANIMAUX DE COMPAGNIE ? QUELLE QUANTITÉ DE BAGAGES AUTORISÉE EN CAS DE DÉPART PRÉCIPITÉ ?
S’agissant des départs précipités des personnes qui pourraient avoir tout perdu lors du passage d’un cyclone, Christophe Lieb a évoqué la question des animaux de compagnie et celle de la quantité de bagages autorisée par les compagnies aériennes : les personnes quittant le territoire sont-elles autorisées à emmener leurs animaux de compagnie ? Quelle quantité de bagages les personnes peuvent-elles prendre avec elles ? Des questions importantes et qui pour l’heure sont toujours sans réponse. Quoi qu’il en soit, les différents services de l’Etat, de la Collectivité et des autres partenaires impliqués dans la boucle de la cellule de crise se disent aujourd’hui prêts si un épisode cyclonique devait survenir. Et demandent à la population et aux socio-professionnels qu’il en soit de même pour eux.
Samedi 8 juillet : exercice d’armement des abris cycloniques
C’est une première pour la Collectivité, un exercice qui va permettre de chronométrer le temps nécessaire pour armer complètement les 7 abris cycloniques de la partie française de l’île. Ainsi, samedi 8 juillet au matin, les containers chargés sortiront du port, escortés par la police territoriale, pour aller armer chacun des abris cycloniques de tout le matériel nécessaire : 7 palettes de bouteilles d’eau, un matériel souple contenant 30m3 d’eau de ville, des tentes, des lits, des trousses de secours et de groupes électrogènes. Pour rappel, les abris cycloniques ouvrent leurs portes quand le niveau de vigilance rouge est déclenché. Ces abris devront donc être déjà armés à ce moment-là, et l’exercice programmé va permettre de savoir précisément le temps qu’il faut pour ce faire, pendant le niveau de vigilance orange.