Une incarcération vécue comme un soulagement
Le prévenu, un homme saint-martinois de 42 ans, a vécu comme un soulagement sa condamnation d’emprisonnement à trois années fermes, de peur des représailles de la part d’hommes de main d’un commanditaire envers lequel il aurait une dette.
Une dette de 14000 dollars qui serait à l’origine de la reprise du trafic de stupéfiants de T.S., quelques mois seulement après sa sortie de prison, en février 2017, suivie d’une mise en liberté conditionnelle avec le port d’un bracelet électronique qui s’est terminée en juin dernier. L’homme, trafiquant de stupéfiants depuis de nombreuses années aime l’argent gagné facilement. Il ne s’en cache pas et son business est florissant. Affable et plutôt sympathique, comme le relevait la cour du tribunal, il affichait encore la semaine dernière un portefeuille de plus de 200 clients. Sauf qu’il s’est fait pincer mardi de la semaine dernière, au cours d’une enquête menée par ailleurs qui avait conduit les autorités policières à mettre en place des écoutes téléphoniques. Des écoutes riches d’enseignement pour les services de l’ordre qui ont mis à découvert le trafic de T.S. qui conduiront à son interpellation mardi dernier au petit matin. Les perquisitions réalisées à son domicile de Sandy Ground ont permis aux forces de l’ordre de mettre la main sur 1.2 kilo d’herbes de cannabis, des sachets contenant d’autres substances illicites roses et bleus, 2000 euros/dollars. Un scooter et un véhicule utilisés pour faire les livraisons ont également été saisis.
Enlevé, séquestré et torturé par le gang NLS
Le prévenu a tout de suite reconnu les faits sans montrer aucun signe de contestation. Et pour cause, sa vie serait selon lui menacée par le gang de la partie hollandaise, No Limit Soldiers (NLS). Il aurait été enlevé en plein journée en octobre dernier, puis séquestré et torturé pour cette dette qu’il aurait envers ce gang de trafiquants. 14 000 dollars de dettes contractées lors de son interpellation pour trafic en 2015, la marchandise qu’il devait revendre ayant été saisie par les autorités. Condamné alors à 3 années d’emprisonnement, quand il est ressorti en juin dernier, il aurait été retrouvé par les hommes de main du chef du gang. Placé en garde-à-vue, puis déféré au Parquet détaché de Saint-Martin, il était jugé en comparution immédiate vendredi matin. Sa situation de récidive légale n’a pas joué en sa faveur, et il a été jugé coupable et condamné à une peine d’emprisonnement de 3 ans fermes (quatre années dont une année avec sursis), mais également à une interdiction de séjour sur les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy pendant cinq années, à l’issue de sa sortie. Le prévenu a accueilli avec soulagement cette condamnation. Un mandat de dépôt a également été ordonné et le prévenu a été déféré dans l’après-midi de vendredi vers la prison de Basse-Terre. S.T. a quitté le tribunal menotté, en remerciant la présidente.