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2025 : l’année de la Mer

Par Ann Bouard
02 January 2025

L’année 2025 s’annonce riche en symboles et en initiatives internationales : consacrée à la préservation des glaciers, aux sciences quantiques ou encore marquée par le jubilé décrété par le pape François, elle sera aussi en France « l’Année de la Mer ». Cet événement a officiellement débuté le 1er janvier 2025 et a pour objectif de faire prendre conscience de l’importance capitale des océans dans l’équilibre planétaire.

Plus qu’un simple espace naturel, qui couvre 71% de la planète, l’océan est la source de vie pour tous les habitants. Il joue un rôle vital dans la production d’oxygène, l’absorption du carbone et l’atténuation du réchauffement climatique. Pourtant, cet écosystème crucial est souvent méconnu ou négligé. En 2025, l’Année de la Mer, portée par le ministère chargé de la mer et de la pêche, vise à sensibiliser le grand public à l’importance de protéger cet immense réservoir de biodiversité et de ressources. La France, avec le 2e plus grand espace maritime du monde grâce à ses territoires d’outre-mer répartis sur quatre océans, a son rôle à jouer.

3e conférence des Nations Unies sur l’Océan

Sous le label « La Mer en commun », l’Année de la Mer 2025 rassemblera des événements majeurs, des actions locales et des projets nationaux pour encourager une prise de conscience collective.
Mais, le point d’orgue de cette année sera la 3e conférence des Nations Unions sur l’Océan, organisée conjointement par la France et le Costa Rica xà Nice du 9 au 13 juin et dont le thème sera « accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan».
Tous les pays du monde sont conviés à ce sommet international, mais malheureusement tous les états ne visent pas les mêmes objectifs de développement durable 14 (ODD14), dédié à la conservation et à l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines, même si la France et le Costa Rica appellent à rehausser le niveau d’ambition et à accroître collectivement les efforts. Tout l’enjeu de cette 3e édition sera de convaincre un maximum d’États à prendre en compte les défis imposés par le changement climatique en protégeant la biodiversité marine, en luttant contre la pêche illégale et les pollutions plastiques, en préservant les grands fonds marins, tout en prenant en compte la transition énergétique.

Entre réalité et utopie

La Conférence sera précédée du 4 au 6 juin du « One Ocean Science Congress ».  Le CNRS et l'IFREMER (qui fête ses 40 ans !) ont été chargés de fournir aux chefs d'État, aux gouvernements et à la société en général, des informations scientifiques complètes sur la santé et la trajectoire future de l'océan. Les décisions fondées sur la science devraient permettre la conservation et l'utilisation durable de l'océan, optimiser les solutions qu'il offre et préserver les services et les avantages qu'il fournit à l'humanité. Les 7 et 8 juin, ce sont les financiers qui se pencheront sur la problématique.
Les dirigeants du monde auront en main les clés pour agir, et une mobilisation collective est nécessaire, mais cependant pas acquise. Tout l’enjeu est de trouver le juste équilibre entre l’urgence climatique, une dégradation programmée et la survie économique de certains territoires, qui dépendant d’activités polluantes pour vivre, comme les croisières. Chaque bateau de croisière émet du dioxyde de carbone, de l’oxyde d’azote ou de l’oxyde de soufre à grande échelle…  un seul bateau expulse la même quantité de soufre que l'équivalent d'un million de voitures par jour.

Quid des sargasses ?

Les sargasses sont devenues au fil des ans le fléau commun de l’ensemble des îles de la Caraïbe. Lors de la Conférence de Coopération Régionale qui s’est tenue en mars 2024 à Saint-Martin, leurs représentants avaient exprimé le souhait que la lutte contre les sargasses soit à l’ordre du jour afin d’en faire une cause internationale. Les algues brunes ne feront pas l’objet d’une séquence dédiée, mais on peut espérer que le sujet soit abordé le 2e jour de la conférence lors du débat sur les actions envisagées pour « prévenir et réduire de manière significative la pollution marine de toutes sortes, en particulier celle provenant des activités terrestres ».

Ann Bouard