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Brevet d’initiation aéronautique : une formation de haut vol pour des passionnés

Par Ann Bouard
10 October 2024

Le Brevet d’Initiation Aéronautique fête cette année ses 50 ans avec un parrain prestigieux, l’astronaute Thomas Pesquet. Une trentaine de jeunes, suivent ce parcours à Saint-Martin, sous la houlette de Sébastien Ansquer, professeur au collège Mont des Accords. Enseignant et élèves sont des mordus d’aviation et de tout ce qui a trait à l’espace.

Le Brevet d’initiation aéronautique (BIA) est un diplôme de l’Éducation nationale, uniquement théorique, qui ne donne pas le droit de voler, mais qui permet d’acquérir les premières bases en vue de poursuivre dans les clubs aéronautiques et qui donne un petit coup de pouce notamment au moment des sélections dans les écoles de pilotage. Ouvert à tous les élèves des collèges et lycées, privés ou publics, on peut s’y inscrire dès l’âge de 13 ans. 

Pour les jeunes apprenants, il est un formidable vecteur de découvertes, un pont entre  passion et raison, savoir et pratique, qui ouvre les champs d’application des enseignements reçus dans le cadre scolaire. Sébastien Ansquer, professeur d’EPS au collège Mont des Accords, est lui aussi passionné par le sujet et, après avoir suivi une formation, a repris au lendemain d’Irma le flambeau de cet enseignement débuté sur le territoire il y a une dizaine d’années. 

Cinq domaines de compétences

L’âge des élèves, de 13 à 18 ans, ne conditionne pas le niveau de l’enseignement. Tous sont à la même enseigne et doivent ingurgiter des pages et des pages en plus de leur programme scolaire. Sur 60h de cours, ils vont en effet aborder en cinq domaines : l’histoire de l’aviation, des débuts à aujourd’hui, la connaissance des aéronefs, des moteurs, des turbo réacteurs, des rotors d’hélicoptères, etc, les instruments de vols mais également la  physique avec l’aérodynamique pour comprendre comment un avion se maintien dans l’air, ou comment agissent les forces dans les différentes phases de vol. Ils apprennent également la règlementation et la navigation, les différents types de cartes utilisées en aéronautique, le code international avec les règles de priorités, les zones de vol selon les modèles d’avions, la navigation à vue ou aux instruments. Tout cela peut sembler complexe, mais c’est sans compter sur la motivation de la trentaine d’élèves avides d’apprendre et qui assimilent en un an quelques 2000 nouveaux mots de vocabulaire et tous les contenus comme de si rien n’était. A tel point, que certains (adeptes de jeux vidéo en rapport avec le thème bien sûr), sont capables de répérer les coquilles dans les copies, sur l’histoire des avions notamment. Un comportement en peu déstabilisant, mais génial pour Sébastien Ansquer, qui admet qu’ils vont bien plus loin que lui !

Taux de réussite éloquent

A l’issue de leur formation, les élèves passeront un examen national (fin mai / début juin) de 2h30, avec un questionnaire d’une centaine de questions. Il leur faudra obtenir à minima 50 sur 100… ce qui laisse pas mal de chances. Spécificité du territoire oblige, le professeur impose à ses élèves l’option anglais, qui n’en est plus une (!), soit 30mn de plus lors de l’examen (1 QCM supplémentaire), mais au final cela avantage considérablement les petits saint-martinois par rapport à leurs homologues métropolitains d’autant que le vocabulaire aéronautique est à connaitre en anglais… une évidence pour les futurs pilotes de lignes. Le taux de réussite à Saint-Martin était de 95% en 2023 et de 100% en 2022. 

Seul bémol pour eux, ne pouvoir mettre en pratique tout ce savoir acquis. Les deux simulateurs de vols existants ont disparus (?), et le budget demandé pour un nouveau par Sébastien Ansquer n’a pas été accepté. De plus, la convention entre le lycée et l’aéroclub permettant de faire un vol d’initiation n’a pu être reconduite en raison de l’arrêt de ce dernier.

Des places convoitées

Les cours se déroulent le samedi matin, de 9h à 12h, au lycée Robert Weinum. Il est possible de s’inscrire tout au long de l’année, mais à la condition de rattraper ce qui a déjà été fait et de lire les documents de chaque thème, 100 à 200 pages à chaque fois ! Mais le bouche à oreilles aidant, les places sont vite prises. Le BIA est Financé par le rectorat en lien avec le comité d’initiation régional à l’aéronautique et spatial de Guadeloupe, donc entièrement gratuit pour les élèves. Pour s’inscrire : 06 90 26 38 53.

Ann Bouard