Le temps qui file…

Votre spectacle s’intitule Time Lapse. Pourquoi ce thème du temps ?
Le temps passe… C’est un constat que chacun fait, parfois avec douceur, parfois avec vertige. Time Lapse, c’est une traversée. Un voyage dans le mouvement, la mémoire, le temps suspendu. On oscille entre l’ombre du passé et les bords du présent, pour créer un autre ailleurs. Cette thématique du temps, de ses ruptures, de ses cycles, m’habite depuis longtemps. Le spectacle en est le reflet.

Et ce rapport au temps, comment se manifeste-t-il dans la mise en scène ?
On a travaillé cette idée de continuité du temps. Un sablier ne s’arrête pas, sauf quand la course est terminée. Mais à la différence du sablier, la vie, elle, est faite de ruptures, de cycles, de recommencements. C’est ce que l’on a voulu explorer cette année et que l’on a essayé de développer, d’approfondir, lors des ateliers et dans le spectacle. Ce condensé en 1h20, s’apparente à un time lapse de ma propre vie. Une vie accélérée, mais que le spectateur pourra vivre pleinement, seconde après seconde, à chaque minute, au rythme du mouvement des danseuses 

Comment construisez-vous un tel spectacle avec vos élèves ?
Les ateliers ont lieu toute l’année, et ils concernent toutes les tranches d’âge. On travaille sur diverses créations et à partir de février, je commence à piocher à droite et à gauche dans les créations et j’assemble en fonction de l’écriture du spectacle, du thème, du propos, de la scénographie ou de la mise en scène que je voudrai mettre en place. Petit à petit le spectacle se construit. Cette année, nous avons construit avec les danseuses de la Company Ö & Co, un spectacle en quatre parties, avec 22 tableaux différents et toujours ce rapport au temps.

Justement, vous parlez de danseuses… Ce spectacle est uniquement féminin ?
En effet, cette année le spectacle sera féminin. Les danseurs que j’ai formés sont aujourd’hui partis, certains évoluent dans des compagnies à l’étranger. Il y aura plus de 40 danseuses sur scène. Elles ont travaillé dur toute l’année pour présenter un spectacle puissant, intense, qui je crois va être plein d’énergie, et bien sûr plein d’émotions.

Comment choisissez-vous les musiques ?
Le choix des musiques se fait au gré des tableaux. Parfois, elles s’imposent d'elles-mêmes, mais je cherche toujours à créer une résonance émotionnelle. Les styles sont très éclectiques, du hard rock à l’électro, du hip-hop à des choses très mélodieuses, des chants, des chœurs. Parfois, c’est le texte qui porte la danse, parfois c’est juste une ambiance, un accord, une texture sonore ou des harmonies vocales. Il n’y a pas de règle, juste un ressenti fort à chaque fois. Il y a vraiment différentes démarches de création et différentes utilisations musicales. 

Est-ce un spectacle tout public ?
La danse contemporaine parle à tout le monde. Dans ce spectacle, il y en a pour tous les goûts et tout le monde s’y retrouve. On explore le fil de sa propre vie avec des émotions différentes, parce que la vie n’est qu’émotions. La joie, la tristesse, la mélancolie, les petits et  grands bonheurs, le partage… parlent à tout le monde, petits et grands. Parce que c’est la vie, tout simplement !

Un mot sur la Company Ö & Co ?
Company Ö & Co, dont la présidente est Farah Viotty, ce n’est pas uniquement de la danse, c’est bien plus que cela. C’est un engagement, pour rendre accessible ou faire découvrir la culture de manière générale à Saint-Martin. On a eu divers projets au cours de l’année, notamment des conférences chantées dans une démarche liée au droit des femmes, et aux violences faites aux femmes. Nous essayons d’agir dans différents domaines et sur différents axes. Cette fois-ci pour Time Lapse vous venez voir de la danse, mais restez à l’écoute, car Farah a d’autres petites idées dans sa besace pour l’année à venir ! 

Time Lapse : vendredi 30 et samedi 31 mai à 20h, dimanche 1er juin à 19h au théâtre La Chapelle à la Baie Orientale. Billet (20 €) en vente sur place ou en ligne (www.theatresxm.fr).