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Le handicap en milieu scolaire : de nettes avancées sur le territoire

Par Ann Bouard
27 mai 2022
Le droit à l'éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. Le principe de l’école inclusive a été initié avec la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République en 2013. Depuis cette date, la politique en faveur des enfants en situation de handicap n’a cessé d’évoluer et sur le territoire les avancées sont également notables.
Il aura fallu cependant une loi pour que l’égalité soit de mise entre les personnes valides et celles qui ne le sont pas. L’utilisation du mot « inclusif » encore aujourd’hui démontre qu’il reste des progrès à faire remarque Agnès Farin, enseignant référent pour la scolarisation des élèves en situation de handicap pour les îles du nord au sein du vice-rectorat. Chargée de garantir la mise en œuvre des parcours personnalisés de scolarisation des élèves en synergie avec tous les acteurs scolaires (médicaux, sociaux, éducatifs …), elle reconnait que des actions comme Handisplash ou la journée para-olympique dernièrement, contribuent à réduire ses inégalités, mais que le manque d’information des familles est bien souvent un frein pour la prise en charge des enfants.
 
Une hausse des effectifs
 
A la rentrée 2021, les îles du Nord comptaient 234 élèves en situation de handicap soit une hausse de 14,1% par rapport à la rentrée précédente. A Saint-Martin ce sont 95 élèves du premier degré qui sont en situation de handicap dont près de la moitié sont scolarisés dans les classes ordinaires et 98 collégiens dans le second degré. Le taux de scolarisation en ULIS s’élève à 79,6%.
Dans les Îles du Nord, la part des effectifs ULIS par rapport aux effectifs de l’élémentaire est 1,3 fois plus élevée qu’au niveau académique et 1,5 fois plus élevée qu’au niveau national et il est également plus élevé au collège (+2,5 points par rapport à l’académie et +2,9 points par rapport à la moyenne nationale). Face à ces chiffres, il s’agit de déterminer les besoins particuliers de chaque élève afin de mettre en œuvre un projet d’adaptation de la scolarisation pour chacun.
 
Une aide dans le parcours à la reconnaissance du handicap
 
Ce projet prévoit de privilégier l’affectation de l’élève en école ordinaire tout en intégrant des moyens humains, matériels ou une organisation particulière de la scolarité de l’élève. Le rôle d’Agnès Farin est d’accompagner les familles dans ces démarche ; des familles, dit-elle, qui redoutent que leur enfant aille dans une classe pour handicapé, mais cela est rarement le cas. La majorité des enfants en situation de handicap est désormais scolarisée dans sa classe d’âge. L’enfant est alors accompagné d’une aide AESH et en cas de retard de développement ou d'acquisition, peut bénéficier en complément du dispositif ULIS. Ceux qui suivent un cursus normal ont droit à du matériel adapté ; une paire de béquilles pour pouvoir quitter le fauteuil roulant, un ordinateur avec un logiciel spécial dyslexiques, une tablette, etc … autant de choses qui sont fournies par l’Éducation nationale, dans le cadre du suivi médical après acceptation du dossier, mais qui changent radicalement la vie de l’enfant.
En parallèle, l’éducation nationale conçoit également des aménagements dans le temps scolaire pour ceux qui nécessitent des soins ou un suivi particulier. Cette synergie commune, entre le système éducatif et le système médical, a pour objectif la prise en charge localement de l’enfant et éviter une admission dans un centre spécialisé, d’autant qu’une telle structure est inexistante sur l’île. Le fameux IEM tant attendu, une fois opérationnel, devra faire face à un nombre de prises en charges important car malgré tout certains enfants, du fait d’handicaps lourds, ne peuvent être scolarisés. Mais là encore des dispositifs existent pour que les familles bénéficient d’aides et de prises en charge.
 
L’insertion dans la vie adulte
 
Une fois sortis du lycée, la problématique est autre. Il s’agit de les insérer dans la vie active en tenant compte de leurs capacités. Si l’Éducation Nationale est chargée de suivre les personnes en situation de handicap jusqu’à vingt ans, au-delà ils basculent dans le système adulte avec un taux de handicap défini cette fois par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (ex-Cotorep).
L’Éducation Nationale travaille actuellement avec une cinquantaine d’entreprises sur les Iles du Nord dans des domaines aussi variés que mécanique, carrosserie, pompe funèbres, restauration, blanchisserie, ou les services de l’EDF. Ces entreprises intègrent les jeunes lors de leur stage au cours de leur parcours scolaire ; stages qui peuvent ensuite déboucher sur un emploi. Certaines personnes, qui ont pu grâce au parcours scolaire sortir du handicap s’insèrent ainsi dans le monde du travail ; d’autres bénéficient d’aménagement du poste de travail en milieu ordinaire ou en milieu protégé.
Seul bémol, il manque d’entreprises volontaires et il n’y a pas de structures en milieu protégé. Pour rappel, tout employeur d'au moins 20 salariés doit employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6 % de l'effectif total de l’entreprise … mais sur l’île les entreprises préfèrent bien souvent payer plutôt que d’y satisfaire.
 

« Déclarer son handicap, ce n’est pas rien, mais ça change tout » : une campagne pour le personnel de l’Éducation Nationale
Depuis 2019, certaines maladies invalidantes sont reconnues par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Le ministère de l'Education nationale mène une politique active afin d’accompagner ses personnels tout au long de leur carrière : accueil de la personne, recrutement spécifique, aménagement du poste de travail …
 
La majorité des handicaps survient en cours de carrière (toutes activités confondues, 85% des personnes handicapées le sont devenues au cours de leur vie). Au niveau national 3,6% du personnel de l’Éducation Nationale est déclaré en situation de handicap. La politique académique en faveur du handicap vise à les informer et à les aider à adapter et garder leur emploi.
Les personnes ayant une maladie invalidante ou subissant un handicap doivent adresser une demande auprès de la MDPH qui délivrera une reconnaissance de travailleur handicapé permettant l’obtention de certaines aides comme une pension ou allocation, une carte de mobilité, mais aussi de bénéficier de l’obligation de l’emploi.
Lorsque l'inaptitude est dûment constatée, plusieurs possibilités peuvent être examinées par l'équipe des ressources humaines : l’affectation sur un autre emploi du même grade, le reclassement, la définition du projet professionnel de l’agent, l’aménagement matériel du poste de travail, l’allègement de service, l’affectation sur un poste plus adapté.
Visible ou non, connue au sein de l’établissement ou pas, la reconnaissance de handicap peut être transmise, confidentiellement, à la correspondante handicap de l’académie, Yannick Auguste Plumain par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Plus d’informations sur : education.gouv.fr/handicap-tous-concernes.
Ann Bouard

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