Skip to main content

A l’arrêt depuis le début de l’année, l’abattoir reste en attente de son agrément définitif

Par Valérie DAIZEY
24 novembre 2023

A l’arrêt depuis le début de l’année, faute d’obtention de l’agrément définitif nécessaire pour fonctionner dans les conditions de sécurité sanitaire réglementaires, l’espoir est mis dans une réouverture courant du premier trimestre 2024. Collectivité et services de l’Etat travaillent main dans la main pour que le sésame puisse être délivré dans les meilleurs délais. 

Pour les représentants de l’Etat à Saint-Martin, ce dossier est devenu une priorité. Fabien Sésé, secrétaire général de la préfecture l’a annoncé mercredi matin lors d’une conférence de presse tenue en présence de Nicole Hum, chef du service territorial de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF), et de Valérie Fonrose, élue territoriale et présidente de l’Etablissement de gestion et d’exploitation de l’abattoir, EGEA : « Nous serons fermes quant à la validation de la demande d’agrément, qu’il coche bien toutes le cases de sécurité sanitaire et de respect de la chaîne alimentaire, mais à travers la DAAF nous sommes présents aux côtés des services de la Collectivité pour apporter un soutien technique et qu’ils parviennent à ces fins », a-t-il commenté, insistant sur la prégnante nécessité d’avoir un abattoir en fonctionnement sur le territoire, seul outil indispensable pour développer la filière de l’élevage agricole.

DE FERMETURE EN FERMETURE

Pour mémoire, l’établissement avait rouvert en 2021, après qu’il ait été réhabilité des suites du passage de l’ouragan Irma et remis aux normes, à grands renforts de subventions d’Etat et européennes (plus d’1M€ financés à 54% par les Fonds européen d'orientation et de garantie agricole et 20% par les fonds d’Etat). Après l’arrêt de la gestion par la coopérative Sicasmart, l’outil ne s’avérant pas rentable, l’abattoir fermait à nouveau ses portes cette même année. La Collectivité décidait la reprise de l’activité d’abord en régie puis créait un Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC), l’Etablissement de Gestion et d’Exploitation de l’Abattoir (EGEA). Un agrément provisoire était alors attribué courant 2022 et l’établissement rouvrait en septembre de cette année 2022. Toutefois, cet agrément provisoire devait être suivi d’un agrément définitif. Un dossier était déposé par l’EGEA en début d’année 2023. Pour autant, et malgré les travaux de réhabilitation entrepris, des inspections inopinées des services de la DAAF ont mis en exergue des points non conformes, d’autres à améliorer, et même certains manquements d’équipements, empêchant la délivrance du fameux agrément définitif, sésame pour une ouverture pérenne de l’établissement. L’abattoir arrêtait à nouveau son activité au cours du 1er trimestre 2023, après avoir procédé à l’abattage de 8 bêtes seulement.

UNE DEMANDE D’AGRÉMENT DEVRA ÊTRE DÉPOSÉE EN JANVIER

Fabien Sésé a insisté auprès de la présidente Valérie Fonrose pour que la demande d’agrément définitif soit déposée auprès de services de la DAAF au mois de janvier prochain, s’engageant alors à ce que ces derniers instruisent dans les meilleurs délais (environ 2 mois) cette nouvelle demande d’agrément, afin que l’abattoir puisse rouvrir avant la fin du 1er trimestre 2024. Selon le secrétaire général de la préfecture, les points à corriger ne sont pas insurmontables (des procédures à compléter, des formations à diligenter auprès des 2 agents travaillant dans l’établissement, des équipements à acquérir…), mais ils doivent impérativement être réalisés pour que l’ouverture soit actée par un agrément. Il a assuré que les services de la DAAF travailleraient main dans la main avec l’Etablissement de Gestion et d’Exploitation de l’Abattoir pour que les corrections soient réalisées en bonne et due forme afin que le dossier de demande d’agrément soit recevable. Pour rappel, dans son budget voté en mars dernier, la Collectivité fléchait 700 000€ pour une remise à niveau de l’abattoir.

L’ABATTOIR, L’ARLÉSIENNE DEPUIS PLUS DE 20 ANS …

Déposé sur la table des autorités depuis le début des années 2000, le projet de création d’un abattoir qui n’était alors pas sous les bons auspices d’une volonté politique, voyait enfin le jour en 2009, avec les aléas que l’on connaît, entre autres une erreur fatale de l’avoir construit trop proche de l’entrée de la Cuisine Centrale. Erreur rédhibitoire d’un point de vue sanitaire, empêchant absolument son ouverture. Ce n’est qu’en 2015, après la construction d’un mur entre les deux structures, abattoir et Cuisine Centrale, que l’abattoir a enfin pu ouvrir ses portes, alors géré par une coopérative agricole locale, la Sicasmart. Après le passage de l’ouragan Irma venant détruire partiellement le bâtiment, l’outil a rouvert en 2021, mais est toujours resté non-rentable pendant ces quelques années d’exploitation, avec une moyenne mensuelle d’abattage de 5 bêtes, générant un chiffre d’affaires d’environ 10 000€ pour 2021, alors que les charges d’exploitation s’élevaient à 93 000 €. La Siscamart jetant l’éponge, l’exécutif de l’époque décidait de changer de cap pour l’établissement en créant d’abord une régie puis l’EGEA, devenu donc dès lors un organisme satellite de la Collectivité.

Quant aux projets d’extension d’activités, prévoyant notamment un atelier de découpe et un module pour l’abattage des volailles, qui avaient été annoncés courant 2021, Valérie Fonrose a indiqué qu’ils étaient toujours d’actualité et seraient réalisés dans un second temps, une fois l’agrément définitif obtenu. A noter que les poulets peuvent être achetés directement auprès des éleveurs de volailles, autorisés à les abattre sur place, dans une limite de 500 têtes par semaine.  

Valérie DAIZEY

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.