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Transport aérien : pour Air Caraïbes, la ligne directe Paris/Juliana n’est pas rentable

Par Valérie DAIZEY
9 octobre 2023

Ouverte en 2009, la ligne directe Sint Maarten / Paris-Orly opérée par Air Caraïbes a été abandonnée en août 2022. Une ligne a priori pas rentable pour le groupe Dubreuil qui indique désormais scruter à la loupe les nouveaux indicateurs de rentabilité pour envisager une éventuelle reprise des rotations.

Invité par la FIPCOM au Petit-déjeuner des entrepreneurs de samedi dernier, le directeur régional Antilles d’Air Caraïbes, Eric Michel, était bien évidemment attendu sur le sujet de la reprise de la rotation directe entre Sint Maarten et Paris. Une reprise de ligne qui viendrait empêcher l’actuelle position de monopole de la compagnie Air France, avec la hausse des tarifs que l’on connait. Vantant la bonne situation économique de la compagnie, selon lui « la seule compagnie aérienne française rentable, avec 0 euro de dette en sortie de crise sanitaire et un prêt garanti par l’Etat entièrement remboursé sur les fonds propres », Eric Michel bottait quelque peu en touche sur la question de la reprise de la ligne transatlantique directe. « La compagnie Air France avec son partenaire KLM ont misé massivement sur cette ligne et Air Caraïbes n’est pas en mesure de les concurrencer, eu égard à la taille du marché qui est majoritairement franco-français, d’autant que sur cette ligne, seuls 5 mois peuvent être excédentaires, alors que 7 mois sont déficitaires. Le nerf de la guerre d’une entreprise, a-fortiori 100% privée, c’est la rentabilité ! » a-t-il commenté, précisant toutefois que la rentabilité de la ligne directe est scrutée à la loupe pour qu’Air Caraïbes puisse s’y repositionner. A la suite de ces propos, le préfet Vincent Berton a insisté sur l’attente impatiente du territoire pour une reprise de la ligne transatlantique d’Air Caraïbes, s’interrogeant cependant sur les indicateurs de rentabilité argumentés par le directeur régional : « Compte tenu des charges structurelles d’Air Caraïbes, le point mort de la société doit être très inférieur à celui de la compagnie Air France… » a-t-il commenté.
 
Hausse des tarifs, absence d’offre pour la reprise d’Air Antilles…

S’agissant du non-positionnement d’Air Caraïbes dans les offres de reprise d’Air Antilles, le directeur régional a indiqué que le Groupe Dubreuil a connaissance de l’ampleur des dettes du groupe Caire : « En reprenant le groupe Caire, nous aurions dû reprendre leur certificat de transport aérien (CTA) qui impliquait également la reprise du passif et de l’ensemble des salariés ».
Quant à la flambée des prix sur les lignes régionales, entre Grand Case et Pointe-à-Pitre ou Fort de France, Eric Michel l’explique par l’augmentation généralisée des prix dans le monde entier, par des contraintes techniques et environnementales imposant notamment l’utilisation d’autres huiles dans les moteurs qui coûtent 4 fois plus chères, ainsi que par l’étroitesse du marché local. Il se félicite de l’arrivée d’un nouveau concurrent sur ces lignes régionales, avec New Air Antilles qui, par la concurrence induite, fera pression sur l’offre et a souhaité bonne chance à la Collectivité de Saint-Martin et son partenaire EDEIS. 
Valérie DAIZEY

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