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Sécurité : une accalmie toute relative

26 mai 2020
Cette période de confinement, particulière pour tous, a changé les comportements dans bon nombre de domaines. En matière de sécurité, également, les priorités furent différentes. Les forces de l’ordre se sont vu confier de nouvelles missions et les délits habituels, en baisse, ont été relégués au second plan. Entretien avec Stephan Basso, commandant de l’unité de gendarmerie de Saint-Martin.

Durant le confinement les gendarmes étaient sur le terrain chaque jour, sans exception, pour veiller au respect de celui-ci par la population. Plus de 48 900 personnes ont été contrôlées entre le 18 mars et le 11 mai.
1178 infractions ont été relevées, essentiellement des défauts d’attestations, ce qui est finalement peu sur une durée de plus de deux mois selon l’aveu même du commandant Basso. Des infractions commises uniquement sur les routes de la partie française, puisqu’aux trois points frontaliers, il n’y a eu aucune sanction : en l’absence d’autorisation de circuler, le passage était simplement refusé et les conducteurs devaient faire demi-tour.
Enfin concernant les mesures de distanciation sociale sur les plages, dont l’accès est autorisé depuis le 8 mai dernier, les forces de l’ordre avaient une mission plus pédagogique que répressive afin surtout d’éviter tout rassemblement de plus de dix personnes (mesure toujours d’actualité).
 
Violences intrafamiliales en hausse
 
La situation était prévisible et effectivement les gendarmes ont été appelés, plus que de coutume, pour des faits de violences intrafamiliales et dans la majorité des cas pour des violences faites aux femmes. Paradoxalement, ce nombre accru de faits constatés n’a pas été suivi de dépôt de plainte de la part des victimes ; elles sont mêmes en nette baisse par rapport à l’année dernière sur la même période. Un constat qui pourrait s’expliquer par l’effet du confinement, la peur de se déplacer, ou l’absence de masques. Mais selon le commandant Basso, ces faits demeurent inquiétants et surtout risquent de continuer à se développer notamment dans les foyers les plus modestes qui vont prendre de plein fouet la crise économique. Avec le chômage et la précarité financière, il y a en effet de fortes probabilités que ces violences augmentent.
 
Vols de voiture … CQFD !
 
S’il fallait trouver un effet positif au confinement, ce serait peut-être la baisse significative des vols de véhicules (hors deux roues). Le patron de la gendarmerie identifie clairement deux étapes.
Entre le début du confinement, le 16 mars, et la fermeture des frontières entre les deux parties de l’île, le 6 avril, il y a eu quelques vols résiduels, mais à peine une quinzaine. Après la fermeture des frontières, soit entre le 6 avril et le 22 mai, les gendarmes ont comptabilisé cinq vols. Visiblement plutôt des « emprunts » pour effectuer un déplacement et tous les véhicules, restés sur la partie française, ont été retrouvés.
Depuis le début du mois de mai, seuls trois véhicules ont été volés … en 2019 sur la même période il y en avait eu 23 !
 
Quid de l’après ?
 
La problématique des véhicules volés en partie française et disparaissant côtés hollandais est donc bien réelle et prises en compte par les forces de l'ordre des deux côtés de l'île.
Le commandant Basso a d’ailleurs créé un nouveau groupe de travail qui intervient à temps plein sur ce fléau.
Cette unité dédiée collabore avec un groupe du même acabit en partie néerlandaise, la « task force ». Un contact permanent entre ces deux cellules, permet entre autres d’effectuer des contrôles communs à la frontière et de collaborer sur les mêmes enquêtes. D’autre part, chaque semaine, une réunion entre la gendarmerie et la police néerlandaise (KPSM) est organisée pour aborder la problématique des vols mais aussi celle la délinquance. Des dispositifs qui ont continué pendant le confinement mais qui devraient s’intensifier dès le retour de la libre circulation sur l’île.

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