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Le gouvernement de Sint-Maarten veut lutter contre le blanchiment d’argent

11 avril 2019
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment adopté la résolution 2462 sur la lutte contre le financement du terrorisme, et l’UNOCT (Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme) a déclaré que les groupes terroristes continuaient d’avoir accès à des sources de financement légales et illégales. Le vendredi 5 avril 2019, le ministre de la Justice de la partie hollandaise, Cornelius de Weever, a annoncé que Sint-Maarten était également en train de faire sa part avec trois lois, dont l’ordonnance nationale sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Le ministre Cornelius de Weever estime que « Sint-Maarten, en tant que pays, a la responsabilité de respecter les obligations internationales (…) Nous devons nous conformer aux 40 recommandations du GAFI (Groupe d’action financière) et j’attends avec impatience que la Chambre du Parlement adopte les trois ordonnances ou leurs amendements ». Conséquences directes ou indirectes de ces résolutions, le gouvernement de Sint-Maarten a envoyé, à toutes les banques de la partie hollandaise, des instructions pour fermer tous les comptes des clubs de divertissements, des bordels ainsi que des casinos.

A partir de cette décision, les responsables de ces établissements n’ont plus que quelques mois pour trouver une solution, avant que ne soient clôturés leurs comptes en banque. Si le gouvernement ne veut pas de blanchiment d’argent, les gérants des entreprises de divertissement estiment qu’avec la clôture des comptes bancaires, la situation sera encore pire puisqu’il n’y aura que du cash qui circulera. Or, les impôts, les charges sociales et autres taxes qui sont payées ne peuvent être réglées que par chèque, « ça va être compliqué pour payer les charges sociales et autres », assure un responsable d’établissement de plaisir. Une décision qui ne facilite pas du tout le fonctionnement des affaires, et certains considèrent que le gouvernement leur met des bâtons dans les roues.

DIFFICULTÉS D’OBTENTION DES VISAS POUR SINT-MAARTEN

« Ca fait des années que ça dure. Ils avaient arrêté d’établir des permis de travail, il y a trois ans. On avait fait une procédure que l’on a gagnée », précise un chef d’entreprise. Une cabale, pour plusieurs d’entre eux, car le gouvernement ne donne plus de visa hollandais à ceux qui veulent venir travailler à Sint Maarten. Jusqu’à dire que « dans le monde entier, toutes les ambassades des Pays-Bas ont l’ordre de refuser les visas concernant Sint Maarten ».

Et de se poser la question de savoir si ce ne sont pas les Etats-Unis, avec la venue des bateaux de croisière, qui imposent au gouvernement hollandais de fermer les clubs. Des rencontres ont eu lieu avec le ministre de la Justice, Cornelius de Weever, et des responsables de lieu de divertissements pour adultes ont mis l’affaire dans les mains de leur avocat, qui ont notamment écrit au ministre de la Justice des Pays-Bas, au Premier ministre… Car à Curaçao, Saba, et autres îles néerlandaises, « il y a des clubs et les permis de travail sont délivrés en l’espace d’une semaine », alors qu’en partie hollandaise, le délai est d’environ un mois et demi, « et ça coûte 1300 US$. On est racketté à Sint Maarten ! ».

UNE PERTE D’ARGENT CONSIDÉRABLE POUR LE GOUVERNEMENT

Une situation qui peut durer très longtemps, d’autant que le gouvernement de Sint Maarten risque de changer d’ici peu, remarque une personne, qui précise que « si on ne peut pas utiliser les banques, on ne pourra pas travailler longtemps ». Une perte de revenus énorme qui échappera au gouvernement de Sint Marteen, car si ces établissements ferment, il ne pourra pas récupérer les diverses taxes d’exploitation. Ainsi, lorsqu’une fille arrive sur le territoire, son employeur paye 1250 US$ pour un permis de travail de six mois, ce qui représente régulièrement une somme rondelette pour les établissements, qui ne rentrera plus dans les caisses du gouvernement.
Au niveau de l’ensemble des clubs et des maisons closes, cela représente une centaine de personnes, avec tout ce que cela génère autour ; les restaurants, les vendeuses qui proposent des vêtements, les médecins et les laboratoires d’analyses, « car les filles lorsqu’elles arrivent, elles voient un médecin. Ça génère pas mal d’argent ». 
Le chiffre d’affaires global de tous ces établissements est difficile à connaître, mais il y a trois ans, une plainte avait été déposée contre le gouvernement, et chaque établissement avait réclamé 500 000 US$ de dédommagement… Les commerçants assurent également que s’ils n’ont plus de compte bancaire, ils ne prendront que des espèces et subiront une perte de plus de la moitié de leur chiffre d’affaires, car la plupart des clients viennent avec leur carte de crédit. Un soir, un établissement avait fait le test de ne pas prendre de carte bleue, « on a perdu presque 70 % du chiffre d’affaires ». Le paiement des impôts et taxes ne peut se faire avec des espèces, « ça les arrange », conclut un responsable d’établissement, « parce que c’est la seule façon de nous bloquer. C’est facile… ! »

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