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Nette diminution des vols de véhicules en 2020

01 février 2021
Le nombre de vols de véhicules aura été en 2020 significativement inférieur à celui de l’année précédente. Ce sont en effet 350 vols qui ont été enregistrés ces 12 derniers mois, contre 480 en 2019.
 
Comprendre le mode opératoire pour le neutraliser
 
Outre les effets positifs sur ce fléau dus au confinement et en l’occurrence à la décision conjointe des deux parties de l’île de procéder à la fermeture des frontières courant avril et mai 2020, ces résultats positifs enregistrés par les services de la gendarmerie de Saint-Martin sont surtout le fruit d’un travail d’investigation mis en place dès le mois de février, par les forces de l’ordre. « Suite à l’ouverture d’une information judiciaire pour lutter contre ce fléau en nette recrudescence ces dernières années de vols de véhicules, une cellule d’enquête dédiée a été mise en place. Cinq enquêteurs exclusivement rattachés à cette cellule d’enquête, encadrés par deux directeurs opérationnels, ont fait un travail considérable et sont parvenus à décrypter les modes opérationnels des filières de vols de voitures », commente le commandant Stephan Basso, accompagné de son second, le capitaine Arnaud Gérard.
 
Un système bien rodé
 
Un mode opérationnel comparable à celui des trafics de stupéfiants, où l’on retrouve les « petites mains », ceux qui dérobent les véhicules, généralement en partie française, et les conduisent à un point donné où d’autres individus les récupèrent et les conduisent ensuite à d’autres qui ont pour mission de les maquiller et falsifier les numéros de séries. Ainsi modifiés, ces véhicules peuvent être réinjectés dans le parc automobile de la partie hollandaise, en passant par la case ré-immatriculation où « les services de la partie hollandaise sont peu regardants à la véracité des documents », selon le commandant Basso. « Immatriculer un véhicule en partie hollandaise est relativement aisé. Seuls suffisent le certificat de vente, le « bill of sale », dactylographié ou même manuscrit par le vendeur, et une adresse en partie hollandaise ». Un jeu d’enfant, d’autant que le passage au contrôle technique de Sint Maarten est beaucoup moins contraignant qu’en partie française. Une fois maquillés et ré-immatriculés, ces véhicules peuvent être revendus, et la plupart d’entre eux reviennent en partie française où ils peuvent être ré-immatriculés en plaque française.
 
Association de malfaiteurs
 
Après plusieurs mois d’enquête, d’observation et de surveillance, les forces de l’ordre de la partie française, en collaboration avec celles de la partie hollandaise, ont pu appréhender une trentaine d’individus, dont dix en flagrant délit. Sept ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en bandes organisées. Des individus qui se retrouvent à différents niveaux de la chaîne opératoire. Mardi matin encore, deux individus ont été interpellés, l’un résidant en partie française, à Sandy Ground, l’autre en partie hollandaise. Les enquêteurs de la partie française ont pu, accompagnés des hommes de la KPSM (police hollandaise), aller perquisitionner le domicile de ce dernier et ont découvert un véhicule volé. Il a été « invité » à se rendre à la gendarmerie en partie française, pour y être placé en garde-à-vue. « Nous avons une très bonne collaboration avec la partie hollandaise, le bémol réside avec les autorités judiciaires où nos deux systèmes fonctionnent de façon très différente… mais en règle général, on avance bien dans la coopération », précise Stephan Basso.
 
Un fléau en régression mais pas encore réglé
 
Ce sont ainsi une quarantaine de véhicules qui ont été dernièrement saisis, et les propriétaires ont été inquiétés pour recel de biens : « des particuliers qui avaient acheté ces véhicules d’occasion en toute bonne foi », commentent Basso et Gérard, mettant toutefois en garde les particuliers face à l’achat d’un véhicule d’occasion à un prix beaucoup trop intéressant par rapport à l’état et l’âge du véhicule. Nettement en régression, ce fléau de vols de véhicules n’est toutefois pas réglé, et les forces de l’ordre invitent les propriétaires de voitures à rester très vigilants quant au lieu de stationnement, et à installer des dispositifs qui permettent d’allonger le temps nécessaire au délit de vol : système d’alarmes, bloc-volants, etc…
Connaître précisément le mode opératoire utilisé dans les vols de véhicules a permis aux enquêteurs de faire un grand pas en avant, mais cela ne suffit pas, d’autant qu’il n’existe pas qu’une seule filière comme, par exemple, lorsqu'une mafia a la mainmise sur un secteur. « Nous sommes en présence de dizaines de réseaux organisés qui officient, des réseaux horizontaux et non pas verticaux», précise le capitaine Arnaud Gérard.
 

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