Annoncé et en préparation depuis plusieurs mois, la seconde édition du Parcours du Cœur organisé par le Club Cœur et Santé de Saint-Martin et Saint-Barthélemy a été annulé, suite à une décision prise mercredi par la Fédération Française de Cardiologie (FFC) duquel le Club Cœur et Santé local est affilié : « Dans le cadre de la propagation du coronavirus, la Fédération Française de Cardiologie a pris la décision de suspendre l’ensemble des activités susceptibles d’exposer les populations à risque et d’annuler Les Parcours du Cœur grand public, scolaires et en entreprises initialement prévus au premier semestre 2020 », a expliqué le président du FFC, le professeur Alain Furber, demandant à tous ses membres affiliés d’arrêter toute activité. Une décision motivée par la fragilité et donc la vulnérabilité au Covid-19 des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, de maladies chroniques, telles que le diabète ou l’obésité ou encore de personnes âgées, public entre autre ciblé par l’événement. Le docteur en cardiologie Marjorie Boulogne, présidente du Club Cœur et Santé de Saint-Martin, nous indiquait également que Le Parcours du Cœur étant un événement national fédéré par la FFC, c’est Santé Publique France, l’Agence nationale de santé, qui représente son autorité suprême. « Malgré l’avis favorable qui nous avait été donné par l’ARS de Guadeloupe, si nous maintenons l’événement localement, nous contrevenons aux préconisations faites par la FFC, alors que nous y sommes affiliés. De même, nous ne pourrions plus prétendre aux assurances pendant l’événement », commente le docteur Boulogne qui déplore cette situation et remercie vivement l’ensemble des partenaires qui se sont investis depuis plusieurs mois dans la préparation du Parcours du Cœur.

 

 

Une annulation qui pour autant semble excessive au regard de la première édition qui en mars 2019, avait réuni dans le décor champêtre de Bellevue quelque 200 personnes issues exclusivement du territoire, alors que dans le même temps, les autorités locales ont maintenu le SXM Festival qui doit rassembler cette année encore entre 5000 et 6000 personnes provenant de multiples pays du monde, avec une probabilité plus forte d’importer le Covid-19 sur le territoire.
Pour mémoire, dans la décision de maintenir le SXM Festival, la préfète Sylvie Feucher nous indiquait en début de semaine que malgré les mesures prises par le gouvernement français interdisant toute manifestation regroupant plus de 1000 personnes, y-compris dans les territoires d’outre-mer, les représentations locales de l’Etat conservaient une marge de manœuvre au regard de la contamination présente sur le territoire.
Et en dépit du stade 2 dans lequel nous étions placés, stade impliquant d’éviter toute propagation du virus, seuls 3 cas étaient avérés et placés en confinement pour les deux Iles du Nord (1 à Saint-Barthélemy et 2 à Saint-Martin). Depuis, d’ailleurs, l’un des deux cas isolés à l’hôpital de Marigot a révélé des analyses négatives, et a pu sortir de l’hôpital. Une situation qui ne nécessitait donc pas pour la préfète et la directrice générale de l’ARS Guadeloupe d’annuler la tenue du SXM Festival.

 

 

Le SXM Festival bat donc son plein jusqu'à dimanche, alors que l’OMS a déclaré mercredi le stade de pandémie, considérant que des « niveaux alarmants de propagation » ont été atteints dans le monde et dénonce l’inaction des gouvernements pour lutter contre la maladie. Des déclarations de l'OMS qui ont certainement influencé les mesures prises par le gouvernement français, dont la fermeture des écoles sur l'ensemble du territoire national et de ses territoires d'outre-mer.

Depuis l’apparition du coronavirus Covid-19 en décembre, près de 120 000 cas d’infection ont été recensés dans 110 pays et territoires, causant la mort d’au moins 4 351 personnes, selon un bilan établi hier par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles.