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Le maintien des contrôles à la frontière exacerbe les tensions

22 mai 2020
La décision unilatérale prise par le gouvernement néerlandais de lever les contrôles à la frontière, suite à des discussions entre les autorités de part et d’autre de l’île qui n’ont pas trouvé de consensus, provoque des tensions sur toute l’île. Et exacerbe encore des divisions entre communautés.

Depuis le 4 avril dernier, et pour des raisonsdes raisons de gestion de la crise sanitaire et de santé publique, des filtrages avaient été mis en place à la frontière, d'un commun accord entre les autorités des deux côtés de l’île. L’heure étant à la mise en place des premières phases de déconfinement, la partie hollandaise à souhaité lever ces contrôles, pour permettre à chacun de reprendre au plus vite ses activités professionnelles. Les autorités françaises souhaitent quant à elles y aller plus progressivement et s’assurer que le Covid-19 circule dans une moindre mesure sur le territoire. L’exécutif local, bien que n'ayant pas la compétence en la matière, a tenté de jouer les médiateurs entre les deux parties qui s’opposaient, et se disait également favorable à la levée des contrôles. D’autant que, comme l’a relevé le président Gibbs dans ses dernières interventions, ces contrôles avaient dérapé ces derniers jours, avec des fouilles des véhicules, des contrôles d’identité et des contrôles des véhicules. Inacceptable selon lui, ces contrôles n’avaient que pour seul but de laisser passer les personnes autorisées pour des raisons professionnelles ou impérieuses.
Depuis dimanche dernier, la frontière n’est donc plus que sous le seul contrôle des forces de l’ordre françaises. Une situation qui ne manque pas d’enflammer les réseaux sociaux, opposant ceux qui approuvent et ceux qui désapprouvent. Les premiers trouvant leurs arguments dans la psychose sanitaire relayée depuis 3 mois au niveau mondial, les seconds exprimant leur colère vis-à-vis du non-respect du traité de Concordia qui régit les relations entre le sud et le nord de l’île depuis près de 400 ans, et par ailleurs sur l’entrave à la reprise économique que provoque cette fermeture pour les deux côtés de l’île.
 
Réouverture du dossier du « United Congress French & Dutch »
 
L’occasion pour le président Gibbs et son équipe de remettre sur la table des dossiers urgents à mettre en oeuvre, le « United Congress French/Dutch », une création d’instance qui faisait partie du programme électoral de la Team Gibbs et qui permettrait d’éviter des situations comme celle vécue actuellement qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt collectif. « Nous ne sommes plus du tout, ni dans le texte, ni dans l’esprit de notre traité de Concordia. Et je pense que refuser de le considérer n’est pas acceptable. Dès lors, je vous propose, une fois que cette crise sanitaire s’éloignera, de tenir un Conseil territorial extraordinaire qui portera sur les éléments fondateurs de notre coopération, sur notre mode de vie, notre destin commun. Le United Congress French and Dutch que j’appelle de mes vœux depuis tant d’années est devenu une impérieuse nécessité. Nos territoires sont trop petits, trop fragiles et vulnérables pour faire fi de la force que notre Unité peut générer. En attendant de construire cette instance, qui mobilise France, Pays-Bas, Sint-Maarten et Saint-Martin, nous devons ouvrir ce débat en invitant nos voisins à y prendre toute leur place. Le slogan « one island, one people, one Destiny » n’est pas une incantation ! Et il ne doit pas le devenir pour les nouvelles générations de ce territoire. Nous aurons à être inventifs et à tirer toutes les conséquences de cette crise » a-t-il tempêté lors du Conseil territorial de mercredi tenu en visioconférence.  

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