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Un nouveau coup dur pour l’économie locale

31 juillet 2020
Comme le destin qui s’acharne, force est de constater que les entrepreneurs locaux se doivent d’être très solides, psychologiquement et financièrement, pour se maintenir à flot. La décision, brutale et sans concertation avec les socioprofessionnels, prise par les autorités d’Etat de procéder à un nouveau contrôle aux frontières à compter de ce jour, représente un nouveau coup dur pour les entreprises qui vont à nouveau subir de plein fouet un ralentissement de leur activité. Mais le contrôle de cette frontière pourrait bien s’annoncer quelque peu plus compliquée…
 
A compter de ce vendredi 31 juillet, à midi, de nouvelles mesures de contrôles aux points de frontière de Bellevue et de Belle Plaine seront en vigueur par les autorités françaises. Des barrières infranchissables, en l’occurrence des containers, seront positionnées sur la frontière, au niveau d’ Oyster Pond et des Terres Basses. Cette décision a été prise par la préfète déléguée Sylvie Feucher, mercredi dernier, au vu des bulletins sanitaires communiqués à cette date, faisant état de 7 nouveaux cas de Covid-19 à Saint-Martin, de 45 à Sint Maarten, et d’un nouveaux cas à Saint-Barthélemy, lié avec un cluster de personnes de Guadeloupe ayant séjourné à Saint-Martin et fréquenté les établissements de Sint-Maarten. La préfecture indique également une circulation active du virus qui serait aussi à l’origine de la contamination de 6 personnes de Guadeloupe ayant séjourné sur l’île et engendré un cluster toujours en cours d’investigation en Guadeloupe.
Des constats sanitaires, certes alarmants, qui ont conduit la préfecture et l’ARS à prendre cette décision de remettre en place des mesures de contrôle aux frontières, et indiquent en avoir discuté avec le président Gibbs de la Collectivité et en avoir informé les autorités de Sint Maarten.
 
Un contrôle qui semble plus complexe qu’en avril dernier
 
Ainsi, le franchissement de la frontière entre les deux parties de l’île n’est autorisé à compter de ce jour, midi qu’aux seuls personnes munies du pass délivré par la préfecture et sur les seuls motifs professionnel, médical ou encore les voyageurs arrivant à l’aéroport international Juliana en provenance de pays autorisés à fouler le sol français. La préfète indiquait lundi dernier en conférence de presse qu’aucun Pass supplémentaires à ceux délivrés en avril dernier ne serait édité. A ce stade, rappelons toutefois que pour cette nouvelle fermeture de la frontière, le contexte n’est plus le même qu’en avril dernier, où à cette période l’ensemble des activités, sauf les activités essentielles, était à l’arrêt. Aujourd’hui, les entreprises ont rouvert et ont repris leurs activités. La gestion du passage à la frontière risque d’être beaucoup plus compliquée, avec un nombre beaucoup plus important de personnes amené à circuler de part et d’autre, pour raisons professionnelles…
 
Quid des américains devant séjourner en partie française ?
 
Le gouvernement de Sint Maarten et l’aéroport Juliana avaient annoncé depuis le 15 juillet dernier, prévoir rouvrir les vols commerciaux en provenance et vers les Etats-Unis, à compter du 1er août. Cette date de réouverture était encore susceptible d’être modifiée au regard de la situation sanitaire de ce pays. Or, malgré une épidémie de Covid-19 toujours bien en prise aux Etats-Unis, Sint Maarten n’a pas souhaité repousser cette date de reprise des vols, créant légitimement l’inquiétude du côté des autorités françaises, d’autant que la France n’a toujours pas donné son feu vert pour la reprise des vols américains sur son territoire.
Les premiers avions en provenance de Miami, New-York ou encore Charlotte, sont donc programmés à compter de samedi 1er août. Des voyageurs en provenance des Etats-Unis devraient donc débarquer dès demain à Sint Maarten, et parmi ceux-ci certains ont prévu de rejoindre leur lieu d’hébergement, des villas louées ou encore leurs propriétés… en partie française. La question se pose de savoir ce qu’il va advenir d’eux au moment de passer la frontière… Nous avons posé la question à certains prestataires de voyages devant les prendre en charge à leur arrivée, et aucun n’était en mesure d’apporter une solution au problème. Ils déploraient avoir été pris de cours et surtout de ne pas avoir été concertés par la préfecture dans cette prise de décision brutale et rapide et de l’avoir appris par la presse, 48 heures avant le jour J.
 
De nouvelles pertes sèches pour les entreprises locales
 
Les restaurants, les prestataires d’activités, les commerces, les lieux d’hébergement, qui péniblement tentent de remonter la pente, après tous ces longs mois pénibles, vont devoir à nouveau subir une perte franche de leur activité. En effet, la fermeture de la frontière va les couper non seulement d’une part de la clientèle du sud de l’île, mais également d’une clientèle de visiteurs, même régionaux, qui envisageaient de venir séjourner quelque temps à Saint-Martin, et qui préfèreront peut-être d’autres destinations que la nôtre.
 

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