Jennifer Mourot : l’aventure sciences Pô
Elle faisait partie des six candidats qui postulaient pour intégrer Sciences Pô. A l’issu du grand oral de sélection qui s’est tenu cette année exceptionnellement en visioconférence depuis Paris, Jennifer a été la seule élue. Elle avait dix minutes pour se présenter devant un jury de trois personnes et développer ses arguments pour être choisie. Se sont enchainées ensuite dix minutes de questions portant à la fois sur sa culture générale et sur ses motivations. Un exercice que Jennifer a su relever haut la main, charmant le jury avec son aisance et son sourire. Elle « s’est bien vendue » comme elle le dit, mettant en avant son désir d’intégrer le prestigieux Institut d'études politiques. C’est ce qu’elle voulait, bénéficier de cet enseignement pluridisciplinaire et d’un cursus en anglais, langue dans laquelle elle se sent plus à l’aise. Elle a su défendre également une vision du monde plus large en présentant un dossier de presse sur les manifestations à Hong Kong, totalement d’actualité, ou comment des manifestations pacifiques ont pu dégénérer. Malgré tout, elle n’y croyait pas vraiment. Elle se trompait, car son dossier scolaire, synonyme d’excellence depuis son plus jeune âge avec une moyenne qui a toujours plafonné au-dessus de 17/20 la prédisposait à continuer dans une voie elle aussi d’excellence. Hier, elle a finalisé son inscription. Les dés sont jetés et à la rentrée prochaine elle intègrera le campus de Sciences Pô à Reims, avec beaucoup d’excitation et un peu d’appréhension. Elle a d’ores et déjà en tête son parcours : deux ans à Reims, une année à l’étranger avec une prédilection pour Columbia aux États-Unis pour son Bachelor, puis retour sur les bancs de Sciences Pô pour décrocher un master … au bout du parcours elle aimerait bien être Procureur de la République ! Jennifer a effectué toute sa scolarité dans l’enseignement public, et cette petite dernière d’une fratrie de cinq enfants a de quoi rendre ses parents très fiers.

 

 

Élue en mars dernier pour un mandat de deux ans de première vice-présidente du conseil territorial des jeunes, mais aussi élue en décembre 2018 pour deux ans également représentante des lycéens de l’Académie de Guadeloupe, cette jeune fille a d’ores et déjà un agenda de ministre. Cela s’explique par un engagement sur tous les fronts, qu’elle gère déjà comme une pro, organisant ses réunions en fin de journée pour avoir le temps de suivre son cursus scolaire à distance (elle passe en terminale générale à la rentrée). Elle n’a de cesse que de vouloir s’investir pour améliorer les conditions de vie des lycéens, de porter la voix de ceux-ci jusqu’au ministre de l’éducation pour négocier un baccalauréat plus adapté, lui demander plus de spécialités d’enseignement pour éviter les choix par défaut ou l’obligation de quitter l’île. Elle passe sans complexe d’une fonction à l’autre avec toujours un seul objectif, œuvrer pour développer les projets en faveur des jeunes. Mais elle le reconnait aussi, les jeunes doivent être plus mobilisés pour porter eux-mêmes de nouveaux projets. Tout cela semble constituer un bon entraînement, car Gabrielle vise aussi une entrée à Sciences Pô Paris. Le cas échéant elle fera de toutes les façons du droit ou un cursus en économie, parce qu’elle voudrait être juge.
Voilà deux destins qui pourraient bien un jour se croiser, sur les bancs du tribunal de Saint-Martin … côté cour bien sûr !