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Deldevert, une histoire since… 1947

06 July 2018

Il n’aura échappé à personne les palissades de chantiers arborant le sigle du Groupe Deldevert qui ont fleuri un peu partout sur le territoire de la partie française de l’île. Le Groupe Deldevert est plus que jamais dans la place pour participer à la reconstruction de l’île. Histoire d’une entreprise familiale locale qui a su amorcer le virage imposé par Irma.

Plus qu’un nom, Deldevert représente sept décennies d’histoire d’une entreprise familiale qui a œuvré dans la construction de Saint-Martin. C’est au milieu des années 1940, peu de temps après la fin de la 2e guerre mondiale,  que le père Deldevert, Jacques, ébéniste de formation, débarquait sur l’île de la Guadeloupe après une traversée de l’Atlantique sur un bateau cargo.  Un aventurier qui souhaitait fuir les horreurs vécues pendant la guerre et conquérir cette autre partie du monde située de l’autre côté de l’Atlantique. 

Posant ses valises en Guadeloupe, il y fait alors la rencontre d’un prêtre qui lui demande de venir avec lui à Saint-Martin pour la construction du presbytère. Sa femme le rejoint, jetant-là les premières fondations de l’enracinement des membres de cette famille sur l’île de Saint-Martin, avec la naissance des quatre enfants, trois filles et un fils, Guy. 

A CHAQUE ÉPOQUE SON HISTOIRE

A cette époque, Saint-Martin où vivaient quelque 4000 âmes, suivait son évolution à son rythme, lentement mais sûrement. Jusqu’au début des années 1980 où le territoire connaissait un premier boom touristique. La population doublait dès la fin de cette décennie. Déjà bien en place dans le secteur du bâtiment, le père Deldevert a ensuite su profiter d’une nouvelle manne apportée par les lois successives de défiscalisation. Il recrute son personnel. 

Il bâtit des maisons, des immeubles. Il participe à la construction du Saint-Martin d’aujourd’hui. Et transmet en même temps les valeurs à son fils Guy. Les valeurs de l’entreprise et de la famille. 

 

GUY, SUR LES TRACES DE SON PÈRE

Après avoir fait ses armes avec son père, Guy reprend le flambeau de l’entreprise. Pour lui, prévaut l’importance des valeurs de la transmission : « l’entreprise Deldevert permet de prolonger l’histoire d’antan ». Saint-Martin a évolué et l’entreprise a su évoluer avec l’île, mais en gardant toujours un esprit de famille et de partage. Par un apport financier d’investisseurs arrivé au moment opportun, mais surtout par la rencontre avec un homme du métier, Alexandre Koenig, devenu associé à parts égales avec Guy, la petite entreprise Deldevert est devenue Le Groupe Deldevert. Et tout groupe qu’il est, Guy souhaite avant tout préserver cette marque, celle de la famille qui met en son cœur l’humain : « Oui, nous avons su attraper le coche ! Avec le passage de l’ouragan Irma, nous avions deux voies ouvertes devant nous : soit nous nous organisions et nous battions pour rester présents, soit nous nous faisions enterrer par toutes les entreprises extérieures qui ont bien compris l’enjeu de la reconstruction de l’île. Alors nous nous sommes organisés et battus et sommes fiers aujourd’hui, dix mois après le passage de l’ouragan dévastateur, d’être bien en place et de pouvoir affirmer que la reconstruction de Saint-Martin va devoir compter avec nous. Ainsi, nous prolongeons l’histoire. Deldevert a jusqu’alors traversé le temps avec l’île, et Irma ne pouvait mettre fin à cela ! », raconte Guy.

 

SORTIR LA TÊTE DE L’EAU

Mais avant cette embellie, et comme pour beaucoup d’autres entreprises tous secteurs confondus, la crise intervenue depuis le milieu des années 2000  est venue perturber la vitesse de croisière de l’entreprise Deldevert. Malgré de fortes turbulences, Guy Deldevert est fier de dire: "je n'ai jamais licencié mon personnel le plus ancien. Certains qui étaient déjà là sous les commandes de mon père, une dizaine de salariés, sont toujours là, parfois depuis près de 30 ans. Nous avons pu maintenir le cap », continue celui qui s’est démené pour préserver l’honneur du nom et la pérennité de l’entreprise. 

 

EN BON PÈRE DE FAMILLE

Alors que l’entreprise ne comptait encore que 12 salariés avant le 6 septembre 2017, Le Groupe Deldevert, c’est aujourd’hui 100 salariés, dont 80% de saint-martinois. Face à un défaut de formation, certains postes reviennent pour l’heure à du personnel embauché depuis l’extérieur. Toutefois, le Groupe qui veut jouer la carte de l’embauche locale a formulé ses besoins aux centres de formations locaux, dont celui géré par Lévy Tony, FAC. Deux personnes, des femmes, issues de ces formations viennent tout juste d’être recrutées par le Groupe pour des postes d’encadrement. Et d’’autres embauches sont à venir. En effet, devenue la seule entreprise locale tous corps d’état dans le bâtiment, le Groupe Deldevert a souhaité dans sa nouvelle organisation calquer les grands groupes du bâtiment, en fonctionnant par filiations. Chaque corps d’état du bâtiment est constitué en filiale du groupe. Electricité, maçonnerie, plomberie, carreleur… le maillage est parfait. Et Saint-Martin peut assurément compter sur cette entreprise locale qui a su rapidement rebondir pour faire partie du train de la reconstruction. 

C’est avec cet état d’esprit de bon père de famille que Guy Deldevert organisait en fin de semaine dernière au Mercure Hôtel un barbecue pour l’ensemble du personnel. Une journée conviviale dont l’objectif affiché était que les nouveaux et les anciens se rapprochent, apprennent à se connaître, pour continuer à former cette grande famille. Le Groupe Deldevert c’est aujourd’hui une équipe solide autour de Guy, le patriarche, de père en fils.    V.D. 

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