« Nous sommes une Collectivité d’Outre-mer à part entière, et non plus une commune de Guadeloupe depuis maintenant 15 ans. Or, depuis cette date, les visites ministérielles sur notre territoire ont été intercalées dans des déplacements prévus en Guadeloupe et en Martinique, et ces visites ont toujours été très courtes, de quelques heures et au pas de course, du fait des avions à reprendre. Lors de mon déplacement à Paris en septembre dernier, j’ai demandé au ministre Carenco de prévoir un déplacement exclusif pour les Iles du Nord et il a accédé favorablement à ma demande », expliquait le président Mussington lors d’un « micro-tendu » accordé à la presse samedi dernier, au cours des visites de terrain. Des visites qui ont débuté immédiatement après la descente de l’avion du ministre et de sa délégation, arrivés par le vol d’Air France et accueillis à l’aéroport Juliana par le préfet Vincent Berton et le président Louis Mussington. Avec en premier lieu le quartier d’Oyster Pond, précisément où l’épineux problème du partage de la frontière entre la France et les Pays-Bas persiste depuis le traité de Concordia, en 1648. Un problème qui serait en passe d’être réglé : « un traité clair, le premier depuis 1648, sera signé prochainement entre les deux nations et le travail pourra être enclenché pour favoriser les investissements pour les promoteurs », a indiqué le Ministre délégué chargé des Outre-mer. Une signature qui devrait intervenir en juin prochain, et pour laquelle Le président Mussington a là-aussi insisté pour qu’elle ait lieu à Saint-Martin, « puisque c’est ce territoire qui est concerné ».

Les visites de terrain se sont succédé toute l’après-midi de samedi et c’est à l’embarcadère de Cul de Sac que le ministre Carenco a découvert l’ampleur du fléau des sargasses qu’il faut traiter en urgence. Là encore, le ministre a demandé aux techniciens de faire des propositions de solutions pour dans un premier temps traiter au plus vite les arrivages de sargasses qui nuisent aux habitants et à l’économie touristique, et dans un second temps, voir comment ces algues brunes pourraient être valorisées. L’installation de barrages déviants comme annoncé précédemment par le directeur du service environnement de la Collectivité, Laurent Guillaume, semble la solution pour l’heure dans un premier temps adoptée, avant d’entamer la prochaine « saison de sargasses », en mai prochain.
S’agissant de l’aménagement du Galion par le Conservatoire du littoral et des conflits sociaux qui en découlent, Jean-François Carenco a sans détour fait comprendre au président Mussington qu’il fallait qu’il entame un dialogue avec sa population pour se mettre d’accord sur les termes de ces aménagements. Un sujet pour l’heure clos pour le ministre tant que ce dialogue n’aura pas en lieu.
Les délégations ont ensuite retrouvé les acteurs socioéconomiques du tourisme lors d'une rencontre organisée au Grand Case Beach Club, après avoir fait une rapide visite de l’abri cyclonique récemment construit dans l’établissement hôtelier. Au sortir de cette table ronde, ministre et président se sont accordés à dire que certes, la saison dernière avait été plutôt bonne, mais qu’il fallait à moyen terme mettre en œuvre des moyens pour augmenter la fréquentation touristique, économie majoritaire de l’île, notamment pour augmenter la capacité d’accueil des touristes : « Je rappelle qu’il y a encore quelques années, Saint-Martin comptait 4000 chambres ; il n’en reste plus que 1000 à l’heure actuelle », a constaté le ministre.

Après la matinée de lundi passée en Collectivité (détail de la journée du lundi), les officiels se sont rendus à la Centrale EDF, où Jean-François Carenco qui était avant d’être ministre, président de la Commission de la Régulation de l’Energie (CRE) tenait à se rendre afin d’évaluer les solutions pouvant être envisagées pour verdir la production d’énergie à Saint-Martin et en optimiser la consommation. Passage ensuite au lycée professionnel Daniella Jeffry, pour d’abord un déjeuner au restaurant pédagogique d’un repas concocté et servi par les élèves de la filière restauration de l’établissement, puis une visite des ateliers charpente et bois. Après une rapide visite de la mission locale, les délégations ont ensuite poursuivi leur route à la CCISM afin d’y rencontrer à nouveau les socioprofessionnels.

Ce mardi 18 octobre, le ministre Carenco se rend dans le quartier de Sandy Ground pour y rencontrer la population. Après une séquence « Logement » en préfecture, les officiels rencontreront les acteurs culturels lors d’un déjeuner dans un restaurant de Marigot. Avant de reprendre l’avion direct Paris, le ministre Carenco aura une audience avec la première ministre de Sint Maarten.

A noter que la plupart des séquences prévues dans le déroulement de cette visite ministérielle qui se clôture ce mardi 18 octobre, se sont déroulées hors presse, le Ministère des Outre-mer ayant cloisonné les séquences « questions au ministre » et n’avait pas prévu de conférence de presse. Les journalistes n’ont été autorisés qu’à prendre quelques images et glaner quelques informations lors de très courts « micro-tendus ». Toutefois, le déplacement du ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco doit se comprendre comme ayant été avant tout des séances de travail entre le préfet délégué Vincent Berton représentant de l’Etat dans les Iles du Nord, les élus, les parlementaires et les acteurs socioéconomiques afin d’asseoir les problématiques et travailler ensemble sur les mesures à mettre en œuvre pour y remédier, et tracer l’avenir. Avec ce très large tour d’horizon réalisé sur ces trois jours, le ministre chargé des Outre-mer n’est pas venu à Saint-Martin avec quelques mesurettes, comme certains autres ont pu le faire auparavant, mais véritablement pour trouver le bon axe d’accompagnement à opérer auprès de la Collectivité de Saint-Martin pour asseoir son développement. « Je suis venu pour écouter les questionnements, tâter le pouls du territoire physiquement, rencontrer les élus et les acteurs économiques, et voir comment tous ensemble nous allons travailler pour le développement de l’île. C’est un travail que nous devons mener tous ensemble », a-t-il insisté. A noter également que des réunions de travail avec nos parlementaires, la sénatrice Annick Pétrus et le député Frantz Gumbs, sont programmées à Paris, à raison de deux séances par an.