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Sécurité routière : se poser les bonnes questions

08 July 2019
Les événements dramatiques de ces dernières semaines posent, une fois encore, le problème de la sécurité sur les routes. Prévention ou répression, le sujet, maintes fois botté en touche par les autorités, doit cependant devenir une priorité. Et vite.

Entre 2015 et 2017, Saint-Martin et Saint-Barthélemy comptabilisaient 17 morts sur les routes. Un chiffre jugé trop important, à tel point que la Préfecture lançait en juin 2017 un appel à projets sur le thème de la sécurité routière avec comme axes principaux la formation, la communication, l’éducation et la sensibilisation. En milieu de cette année, on comptabilise déjà huit décès. Le politiquement correct impose de brandir le code de la route et d'organiser des actions de sensibilisation. Mais est-on sûr que cela suffise? 

SAVE LIVES, SAFETY MATTERS

C’est le nom de la campagne de prévention lancée par Aldric Benjamin et Hubert Fleming par le biais de leur association DR Fire Entertainment. Sur les réseaux sociaux, des vidéos tournées avec des personnalités locales invitent les internautes à la prudence et au respect des règles élémentaires de sécurité. Mais Hubert Fleming fait le triste constat que ces témoignages n’ont que peu d’impact et qu’il est difficile de changer les mentalités. « Les jeunes se considèrent comme des héros, leurs copines les voient comme tels et quand l’un d’eux ne revient pas de son dernier run, il est mort en héros … et ses potes n’ont qu’une idée en tête, faire encore mieux que lui ! ». 
Mais le comportement des jeunes n’est pas le seul en cause. Il faut aussi pointer du doigt le comportement des automobilistes, qui pour la majorité pensent que le clignotant est une option, que les lignes blanches sont faites pour centrer le véhicule sur la route, ou encore des piétons qui traversent planqués derrière leur téléphone, des touristes qui peuvent prendre les ronds-points à l’envers, les camions qui sèment le chargements de leurs bennes au gré du vent  … les incivilités ne se comptent plus. 

RÉFLÉCHIR À D’AUTRES SOLUTIONS

Selon Hubert Fleming, on ne va pas assez loin dans la réflexion du pourquoi : pourquoi cela est arrivé ?
Communiquer sur le fait que l’accident s’est produit parce que le scooter n’avait pas d’éclairage et qu’un conducteur, quel qu’il soit, ne peut deviner un véhicule sans feux sur une route non éclairée ou que l’accident est dû à un écart pour éviter une ornière, met en exergue plusieurs problèmes : le manque de contrôle sur l’état des véhicules, le problème de l’entretien des routes ou de la signalisation des dangers, … La ligne droite de l’aéroport de Grand Case est en passe de devenir un tronçon meurtrier, la moitié des victimes de ces trois derniers mois ont trouvé la mort à cet endroit. Quelles solutions sont envisagées ?
Sur le point des contrôles, comment expliquer qu’à deux heures du matin un camion puisse décharger une puissante cylindrée dans la ligne droite de Bellevue sans que personne n’intervienne ou que de jeunes motards puissent passer devant les véhicules de la gendarmerie sans casque et en roue arrière en toute impunité ? Impunité le mot est lâché ! 
Hubert Fleming estime, mais comme beaucoup d’autres usagers de la route, que la présence des forces de l’ordre sur le terrain  doit être plus importante et qu’il faut en finir avec la prévention pour passer à la répression. L’heure n’est plus à l’impunité et il faut désormais réprimer les défauts de permis de conduire ou d’assurance, les incivilités et tous les comportements dangereux.
Dans cette optique, les membres de l’association souhaitent rencontrer rapidement la Préfète afin de lui soumettre un cahier de doléances de manière à réfléchir sur le type de campagne le plus approprié pour vraiment alerter la population. D’autres associations ont par ailleurs émis le souhait de s’engager elles aussi dans ce mouvement … à suivre.
En pleine période de résultats des examens, au début de deux longs mois de vacances scolaires, avec tout ce que cela sous-entend - fêtes, boissons - les routes vont être de moins en moins sûres. Il est impératif pourtant qu’elles soient sécurisées. Pour cela il faut que les différentes institutions concernées se mobilisent : l’état à travers la préfecture et la gendarmerie mais aussi la Collectivité.

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