Outre le projet annoncé de créer prochainement les assises de la santé pour les Outre-mer, André Atallah, président de la FHG, compte sur la campagne des présidentielle pour faire entendre la voix des systèmes de santé des Outre-mer en général et de la Guadeloupe en particulier. La FHG a ainsi établi une plateforme de propositions à l’endroit des candidats à l’élection présidentielle dont l’objectif affiché est de réduire les inégalités existantes dans l’offre de soins, entre l’Hexagone et les Outre-mer, notamment la Guadeloupe. « Nos territoires connaissent des risques, des contraintes, des retards, dont la prise en compte est un devoir d’égalité régalienne », indique André Atallah, pour qui un travail de rattrapage sanitaire est indispensable alors que les systèmes de santé sont étranglés par les surcoûts du fait de l’insularité, voire la double insularité pour les Iles du Nord ou d’autres dépendances de la Guadeloupe, mais également par le manque d’équipements permettant d’offrir un accès aux soins équivalents que pour les patients de l’Hexagone. « Quand sur le territoire métropolitain, un hôpital ou une clinique manque d’un équipement spécifique, les patients peuvent être redirigés vers d’autres établissements a proximité. Dans nos territoires ultramarins, cette possibilité n’existe pas et il faut forcément prendre l’avion pour aller se faire soigner ailleurs, ce qui génère des coûts élevés. Détenir des plateaux techniques suffisants et de qualité permettrait également d’exercer une plus grande attractivité sur les équipes médicales et irait dans le sens d’une meilleure stabilité des personnels soignants et permettrait également une réduction des coûts de fonctionnement », insiste le président Attalah.

 

 

Entre une amélioration de l’attractivité et une meilleure prise en considération des retards structurels existants dans les différents systèmes de santé de la Guadeloupe, qui passe par des mises de fonds supplémentaires par l’Etat et par l’Europe, la plateforme de propositions n’a pas oublié les Iles du Nord, dont l’hôpital de Saint-Martin, qui souffre également d’un manque de moyens et dont les déficits récurrents sont chaque année alourdis. Le président Atallah prenait à titre d’exemple la nouvelle unité de chimiothérapie mise en place en début de cette année à l’hôpital LC Fleming qui indubitablement affichera un déficit annuel de 400 000 €, des coûts supportés par l’hôpital. Idem pour les évacuations sanitaires dont les coûts en théorie sont supportés par la Sécurité sociale, mais dans la réalité par le budget de l’hôpital, car dans la majorité des cas et pour garantir de meilleures chances de survie aux patients, il faut faire appel à des transporteurs privés. « Cela représente un surcoût annuel de 2.5M€ pour l’hôpital de Saint-Martin. Dans ce sens, dans nos propositions, il est fait état qu’un hélicoptère soit affecté à Saint-Martin », poursuit le président de la FHG.
Réunis en sept grands thèmes, les propositions chiffrées établies dans la plateforme évoquent également la nécessité que le gouvernement puisse avoir un secrétaire d’Etat à la santé pour l’Outre-mer, lequel, sous l’égide de plusieurs ministères de tutelle créerait une convergence vers l’égalité réelle pour une mission d’intérêt général.
Autant d’arguments insérés dans cette plateforme de propositions qui sera remise aux différents candidats à la présidence de France, afin que la prochaine mandature prenne la mesure des rattrapages à mettre en œuvre dans le domaine de la santé des citoyens français des Outre-mer. Quant à savoir si ces propositions seront retenues et suivies par la nouvelle mandature, l’avenir nous le dira…