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Réunion préfecture : Quelles décisions pour débloquer en urgence la situation ?

Réunion préfecture : Quelles décisions pour débloquer en urgence la situation ?

09 November 2021
Face à la situation de crise sociale, le préfet Serge Gouteyron décidait vendredi dernier de réunir les élus, territoriaux et parlementaires, ce lundi 8 novembre à 16 heures. Treize élus, 9 de la majorité, 3 de l’opposition et la sénatrice en visioconférence, y ont pris part. Plus qu’une réunion devant trouver des solutions d’urgence pour calmer la situation, et libérer les habitants, notamment de Quartier d’Orléans, des blocages qui perdurent depuis près d’une semaine, le préfet et les élus ont surtout parlementé sur des projets sur du moyen et plus long terme à l'endroit de la jeunesse.
 
Une réunion en préfecture qui aura duré plus de 2 heures. Si l’ensemble des participants ont tous fermement condamné ces situations de blocages, utilisant de surcroît des pratiques illégales, en l’occurrence le racket, aucun n’a proposé de solutions immédiates pour y mettre fin. Le préfet Gouteyron a pourtant d’emblée donné le ton : « Ici nous sommes en démocratie et il y a un état de droit que certains s’emploient à bafouer. Avec mon autorité, je vais m’employer à faire cesser cela », reconnaissant que l’Etat a sa part de responsabilité dans la situation. « Le village de Quartier d’Orléans a un manque crucial de services publics. Pas de brigade de gendarmerie, pas de bureau postal… Sur l’ensemble de l’île, l’emploi est un problème crucial et je ne suis pas satisfait de la manière dont on travaille avec les jeunes sur ce sujet. Je vais y remédier ». Le président Gibbs, a de son côté refait l’histoire avec la défaillance de l’Etat dans de nombreux domaines et depuis de nombreuses années, notamment en termes de régulation de l’immigration, mais aussi en investissements structurels. Il a en revanche insisté sur le contrôle de l’Etat accru depuis l’ouragan Irma, qui a contraint fortement la commande publique, et donc par voie de conséquence, l’emploi. Certes des réalités prégnantes mais qui ne répondent pas immédiatement à la situation d’urgence.
 
«Reprendre en urgence le dialogue avec les Collectif »
 
C’est la sénatrice Annick Pétrus qui est d’abord entrée dans le vif du sujet, en posant les questions de savoir si les autorités étaient allées sur les barrages pour dialoguer avec les jeunes, et comprendre quelles sont leurs revendications, en faisant remarquer au préfet que « ses écarts de langage avaient envenimés la situation ». Pour l’élu Jules Charville, « si c’est le Collectif des collectifs qui mène la danse sur les blocages, il faut reprendre de toute urgence le dialogue avec ses représentants. » Le préfet a indiqué qu’il proposerait une rencontre pour mercredi matin. L’élu Steven Patrick qui assistait en visioconférence à cette réunion, s’est sans détour agacé sur l’inaction des autorités, tant de l’Etat que de la Collectivité pour mettre un terme à ces situations. Louis Mussington a quant à lui insisté sur le fait que cette jeunesse qui n’a plus rien à perdre est prête à tout aujourd’hui, et est le résultat de l’échec scolaire dû à l’inadaptation de l’Education Nationale aux spécificité de l’île, en l’occurrence le bilinguisme. L’élu Sofia Carti-Codrington, vice-présidente en charge de la délégation Solidarité et Familles a déploré ne pas avoir été conviée aux réunions qui ont eu lieu avec le Collectif : « C’est une crise sociale dont il s’agit. Le social et l’économie sont liés. Si le social explose, l’économie en pâtira fatalement… Je regrette de ne pas avoir été associée au projet de protocole avec le Collectif, ni même d’en avoir été destinataire », a-t-elle insisté avec force, tant à l’attention du président Gibbs qu’à celle du préfet Gouteyron.
En clair, à l’issue de cette réunion, hormis une visite du préfet au Conseil de Quartier d’Orléans programmée pour ce jour et une tentative de reprise du dialogue avec le Collectif des collectifs, avec une réunion qui devrait être organisée pour demain, mercredi, les mesures immédiates pour débloquer une situation dite d’urgence, n’ont pas été des plus probantes.
 

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