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Prison de Baie Mahault : 3 suicides en 3 semaines

Prison de Baie Mahault : 3 suicides en 3 semaines

09 May 2019
Un détenu au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en Guadeloupe s’est donné la mort par pendaison le dernier week-end d’avril. Ce qui porte à 3 le nombre de suicides pour le seul mois d’avril dans les prisons guadeloupéennes.


Les conditions d’incarcération notamment à la prison de Baie Mahault sont considérées comme les pires de France. La Ministre Garde des Sceaux, Nicole Belloubet a annoncé, lors de sa visite sur les terres guadeloupéennes, des extensions pour les deux centres pénitentiaires. Entre 20 et 25% de la population carcérale de Guadeloupe est composée de détenus originaires des deux Iles du Nord. 
Trois suicides en trois semaines, dont les deux derniers se sont déroulés à la prison de Fonds Sarail à Baie Mahault et le premier à la prison de Basse-Terre. Le dernier détenu à s’être suicidé, un jeune homme d’origine guyanaise condamné à un an de prison pour trafic de stupéfiants, a été retrouvé pendu dans sa cellule de Baie Mahault le dimanche 28 avril au matin. Le lundi 15 avril dernier, jour de son anniversaire, un autre détenu a mis fin à ses jours, en se pendant également dans sa cellule de Baie-Mahault. Il était incarcéré depuis le 30 janvier suite à une comparution immédiate et avait écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis pour dégradation de matériel et détention d'une arme.Quant au premier suicide de cette macabre série, il avait eu lieu une semaine auparavant à la prison de Basse-Terre. Des chiffres qui inquiètent et ont fait réagir les syndicats Ufap-Unsa Justice qui n’ont de cesse d’alerter l’administration sur les problématiques des établissements pénitentiaires guadeloupéens. 
Les syndicats remettent en cause «  une surpopulation carcérale », évaluée à 146% et des "conditions d'hygiène déplorables». De même, « Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, qui a été conçu pour 480 détenus, héberge actuellement plus de 730 détenus et le quartier de la maison d’arrêt compte 136 matelas au sol », détaille l’Ufap-Unsa Justice. À Basse-Terre, compte encore le syndicat, « la maison d’arrêt est conçue pour 136 places » et 201 détenus y sont reclus. Les syndicats demandent qu’un suivi psychologique soit mis en place dans ces centres pénitentiaires. 
Lors de sa visite de la semaine dernière, la ministre de la justice a annoncé que le gouvernement a prévu une extension de la prison de Baie Mahault à hauteur de 340 places supplémentaires d’ici à 2023. La prison de Basse-Terre devra elle aussi faire l’objet d’un agrandissement.

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