Print this page

Le syndicat UNI.T demande le départ de la D.G.S.

16 July 2021
Malaise à la Collectivité, Clientélisme, ségrégation, injustice … le mal être des agents de la Collectivité. Lancé par les agents de la police territoriale, le mouvement de contestation persiste depuis une quinzaine de jours et s’est étendu depuis à plusieurs services de la Collectivité. Hier matin, la rue de la Collectivité était toujours bloquée par les manifestants et le Conseil Territorial qui devait se tenir dans la matinée a du se délocaliser, les élus ne pouvant entrer dans les locaux.
Depuis 1986 la police territoriale disposait d’un local dans une aile de la Collectivité. Très endommagé par Irma, les policiers avaient été délocalisés, derrière la gare routière, dans un bâtiment assez rudimentaire d’où émane des odeurs d’égouts, en attendant la réhabilitation de leur ancien local. Quand ce dernier a été enfin remis à neuf, les agents de la Police Territoriale n’ont pas compris pourquoi il était investi par la Directrice Générale des Services et son équipe. Ils ont refusé l’offre d’investir les anciens locaux du Crédit Mutuel (toujours pour les mêmes raisons de relents nauséabonds) et la grogne est montée. Ils ont décidé de débrayer chaque matin pour faire part de leur mécontentement au Président de la Collectivité. Depuis, le malaise s’est étendu à d’autres agents de la Collectivité. Si de nombreuses revendications sont à l’ordre du jour, la principale est celle du départ de la Directrice Générale des Services, Christiane Ayache.
 
Qui décide ?
 
Selon les agents de la police territoriale, Daniel Gibbs se serait engagé à leur réattribuer le local avec le mobilier à l’exception des fauteuils en cuir blanc, laissés à la DGS. Leur surprise a donc été grande, quand cette dernière leur a remis les clés le 30 juin, de constater que tous les meubles avaient disparu. Un détail qui a mis le feu aux poudres et qui a généré incompréhension et colère (à noter qu’une nouvelle livraison de meubles a été faite hier). Un préavis de grève est déposé le 2 juillet, pour effet le 5, dans lequel trente points sont soulevés. Les membres du syndicat UNI.T 978 indiquent ne plus avoir confiance en la parole du Président, puisque les décisions sont prises par Christiane Ayache. « Elle est directrice des services, pas de Saint-Martin ! » estime Albert Blake, secrétaire général du syndicat UNI.T 978. Le syndicat monte au créneau et demande être reçu par le Président de la Collectivité et lui « pour une rencontre honnête et constructive, « Christiane Ayache ne pouvant être la solution puisqu’elle est le problème » indiquaient les manifestants jeudi devant la Collectivité.
 
« stop au clientélisme et à la ségrégation »
 
Au-delà d’une simple affaire de local, le malaise est plus profond et l’incompréhension vient en premier lieu du recrutement, de la Directrice elle-même mais aussi de ses équipes … des recrutement qui, aux dires des manifestants, se font non pas en fonction des compétences mais au gré des amitiés, excluant systématiquement les saint-martinois. Quant aux privilèges de ces personnes « parachutées de métropole ou venant de la Préfecture », qui ont des salaires de 7000 € mensuels auxquels il convient d’ajouter les avantages en nature (4x4 flambant neuf, dernière génération de téléphone portable, etc …), ils engendrent la colère. D’autant que la Direction des Service, outre sa directrice, compte six collaborateurs et que malgré cette équipe renforcée la Collectivité fait appel à des cabinets extérieurs pour certaines dossiers. Les manifestants se posent la question du coût pour des dossiers qui n’avancent pas pour autant.
Les mots clientélisme et ségrégation sont dans toutes les bouches mais les agents mettent un point d’honneur à ne pas dévier le débat sur le sujet noirs/blancs ou locaux/métros. Là n’est pas la question. Ils demandent juste que les fonctions soient attribuées au mérite et non pas par piston.
 
La balle est dans le camps du Président

Dès mardi celui-ci, par voir de communiqué avait fait une première réponse, expliquant avoir reçu une délégation "afin d’apporter des réponses aux préoccupations légitimes des employés pour lesquelles le Président et la direction générale des services entendaient apporter des réponses concrètes". Il affirmait aussi : "la Directrice générale, ses directions, chefs de services et agents constituent une équipe complètement intégrée de personnes investies de tous les instants, pour Saint-Martin". Il est pour lui "hors de question que le débat puisse se réduire à des problèmes de personnes". 
La sortie de crise semble pour l’instant difficile car les agents interrogés indiquent n’avoir eu aucun problème pour travailler avec les différentes personnes à ce poste, mais qu’effectivement il n’en est pas de même avec Christiane Ayache. S’il est dont un point sur lesquels ils entendent bien ne pas lâcher le départ de la DGS.
Une situation que Christiane Ayache pourra peut-être débloquer puisqu’elle avait en 2019 déjà, comme l’avait relayé nombre de médias nationaux, fait face à une grève des agents à la Mairie d’Argenteuil où elle exerçait la même fonction. La CGT lui avait d’ailleurs reproché d’imposer des « restructuration sans en parler aux services concernés » et avait jugé cela « maladroit ». Du côté du Président, laisser les rennes à sa DGS est aussi une manière d’être plus sur le terrain … à quelques encablures des élections qui s’annoncent elles aussi compliquées. A suivre !

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.