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La Guadeloupe à l’heure de la rébellion

La Guadeloupe à l’heure de la rébellion

23 November 2021
Depuis lundi 15 novembre, date symbolique qui a marqué la fin de l’Etat d’urgence sanitaire, la Guadeloupe est secouée par un important mouvement social qui a pris son origine dans la contestation de l’obligation vaccinale pour les soignants et les sapeurs-pompiers et qui a dégénéré en crise sociale généralisée émaillée de violences urbaines et d'actes de pillages.
 
Chacun a en tête le mouvement de 2009 où la Guadeloupe a été pendant plus de 40 jours en proie à un fort mouvement social, largement mené par Elie Domota et le syndicat LKP. Voulant la jouer sécuritaire, le gouvernement a décidé en urgence l’envoi de renforts, plus de 200 forces de l’ordre, dont des membres du Raid et du GIGN. Une décision mal vécue par les chefs de file des mouvements : « On a attendu 6 semaines pour que la France nous envoie de l’oxygène quand cet été nous étions au plus fort de la 4e vague de l’épidémie, et là, en moins de 24 heures, ce sont plus de 200 forces de l’ordre qui ont débarqué sur le territoire… De qui se moque-t-on ? », s’exclamaient Elie Domota au micro de nos confrères guadeloupéens, en précisant « qu’outre le retrait de l’obligation vaccinale, les revendications portaient désormais aussi sur la réintégration immédiate des personnels suspendus suite à l’application de la loi du 5 août 2021 ».
 
Réunion de crise à Matignon
 
Malgré l’arrivée de ces renforts pendant le week-end ainsi que la mise en place d’un couvre-feu entre 18h et 5h, de fortes tensions, avec violences urbaines et autres incidents nocturnes avec des tirs de balles ont persisté tout le week-end, où des barrages ont été érigés sur la quasi-totalité de l’île. Hier matin, la préfecture annonçait la fermeture des écoles et des services préfectoraux. Une réunion de crise était attendue hier après-midi à Matignon, réunissant le premier Ministre Jean Castex, le ministre de la Santé Olivier Véran et les élus parlementaires et des assemblées de la Guadeloupe. Une réunion qui doit selon les ministres permettre de nouer "un dialogue sur les conséquences de l'obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers."
Toutefois, Jean Castex, ayant été recensé cas contact au Covid cette même journée de lundi, la réunion a été retardée et devait se dérouler en visioconférence. A l’heure où nous mettions sous presse hier, aucune information n’avait encore filtré de cette réunion de crise.
 
La Martinique entre dans la danse
 
Alors qu’hier encore, la situation ne donnait pas de signe d’apaisement en Guadeloupe, c’était au tour d’une quinzaine de syndicats et d’organisations professionnelles de la Martinique d’appeler à une grève générale reconductible.
Un préavis de grève, a été déposé la semaine dernière, et réclame notamment la fin de l'obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, une hausse des salaires et des minimas sociaux, ou encore la prise en charge intégrale des tests de dosage sanguin de la chlordécone dans le sang (chlordéconémie). Le gouvernement lâchera-t-il du lest pour ses territoires ultramarins ?
La question est sur toutes les lèvres…
V.D. (avec AFP)
 

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