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Ecole privée : l’école My First Academy à la BO : une ouverture sans autorisations

30 August 2019
Les parents dont les enfants sont inscrits dans la nouvelle école My First Academy à la Baie Orientale, vont se retrouver lundi à l’heure de la rentrée devant un problème de taille : où faire garder les plus petits et comment scolariser les plus grands dans l’urgence ? En effet, sans aucune autorisation cette école n'est pas censée ouvrir ses portes le 2 septembre. Si elle le fait, c'est en toute illégalité. 

La rentrée a bien été confirmée par l’envoi d’un message aux parents cette semaine … alors que dans le même temps la directrice de l’école, Madame Chetrit, répondait hier seulement au courrier envoyé en juillet dernier par les services du Rectorat lui signifiant qu’elle n’avait pas l’autorisation d’ouvrir n’ayant fait aucune demande préalable. Dans sa réponse elle indique envoyer son dossier cette semaine … à moins d’une semaine de la rentrée !!!
 
L’école de tous les litiges !
 
L’école avait été inaugurée par la vice-présidente de la Collectivité, Annick Pétrus le 22 juillet … une inauguration (était ce bien nécessaire ?) dont certains journaux se sont fait écho, ce qui a eu pour effet d’alerter la Préfecture, les services de l’Éducation Nationale et, suite logique, le vice-procureur de la République. Du côté de la Baie Orientale, l’ASL lors de sa dernière réunion de bureau avait voté contre cette ouverture, pour des raisons évidentes de sécurité, et envoyé également des courriers d’alerte à tous les services, y compris ceux de la Collectivité.
 
Ce que dit la loi
 
Toute ouverture d’école, même privée et hors contrat, est soumise à une déclaration à l'autorité compétente de l'Etat en matière d'éducation, qui transmet la déclaration au maire de la commune dans laquelle l'établissement est situé, à la Collectivité pour le cas présent, au représentant de l'Etat dans le département et au procureur de la République (article L. 914-3). Ceci est rappelé dans la nouvelle loi du 13 avril 2018 visant à simplifier et mieux encadrer le régime d'ouverture et de contrôle des établissements privés hors contrat.
Le dossier doit donc comporter toutes les pièces nécessaires démontrant que l’école répond aux règles en matière de sécurité et de pédagogie. Si tel est le cas elle reçoit une autorisation d’ouverture administrative. Elle est ensuite soumise à un contrôle pédagogique qui détermine si l’école peut continuer son activité ou pas. Dans le cas présent, Madame Chetrit n’a déposé à ce jour aucun dossier et ne détient donc aucune autorisation d’ouverture.
 
L’appât du gain plus fort que tout !
 
Mais cette absence de dossier n’est pas juste une affaire administrative. Cela sous-entend qu’aucune commission n’a été mandatée pour s’assurer que les enfants, de la petite section de maternelle au CM1, seront en sécurité au sein de cet établissement. L’école est installée dans une maison privée, a pour cours de récréation une piscine et pour voisins proches un hôtel de naturistes …
On ne parle pas de la dépose ou de la récupération des enfants, sur la route, puisque bien évidemment rien n’a été prévu pour. Mais outre la sécurité il faudrait aussi aborder la pédagogie comme le précise la loi et surtout l’enseignement dispensé … le programme en Français (350 € par enfant pour des cours de 8h à 12h) est assuré par des professeurs de langue anglaise car c’est là la force de l’école ! Cela en devient risible quand on lit sur le site internet de l’école (sans aucun changement c’est vraiment ce qui est écrit !) : « Dans un souci d'égalité pour tous, l'uniforme est obligatoire à My First Academy. Il est composé d'un T-shirt uni de marque LOVE auquel nous demandons aux parents de l'accompagner d'un bas "jeans" ou bleu marine ». Il est vrai qu'à six cents euros le programme, en version bilingue de 8h à 15h auxquels il convient d’ajouter les frais d’inscriptions (150 €), la cantine (70 €), etc… tous les enfants sont égaux et leur apprendre la consommation commerciale dès le plus jeune âge en arborant le logo d’une marque en guise d’uniforme, on appelle ça de la pédagogie …

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