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Création d’une instance de dialogue

Création d’une instance de dialogue

26 November 2021
Une réunion de crise était organisée à Matignon en début de semaine, réunissant les élus de Guadeloupe autour des ministres Véran, Darmanin et Castex, ce dernier en visioconférence puisque détecté positif au Covid. A l’issue, le premier ministre Castex annonçait la création d’une « instance de dialogue ».
 
C’est quoi une instance de dialogue ?
 
Invité sur le plateau de France Info, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu répondait à la question posée par la journaliste : « C’est une instance individuelle de gestion au cas par cas des personnes suspendues dans leurs fonctions professionnelles ». En clair, le gouvernement entend accompagner les quelque 1400 personnels dont le contrat de travail a été suspendu pour non-respect de l’obligation vaccinale. Pour Sébastien Lecornu, il y aurait deux catégories de personnes : celles qui expriment une défiance vis-à-vis du vaccin de type ARN Messager et ceux qu refusent catégoriquement le vaccin. Pour la première catégorie, le ministre a indiqué qu’un autre type de vaccin que l’ARN Messager pourrait leur être proposé prochainement. Pour ceux qui refusent catégoriquement la vaccination, le ministre concédait que l'Etat leur doit un accompagnement pour une reconversion professionnelle.

87% des personnels soignants et 43% des sapeurs-pompiers seraient vaccinés
 
Selon le ministre, pour l’heure 87% des personnels soignants seraient vaccinés en Guadeloupe. Ce taux serait de 43% pour les sapeurs-pompiers. Le ministre a par ailleurs indiqué prévoir une visite prochaine en Guadeloupe, sans en préciser la date, et a en revanche indiqué ne pas vouloir discuter ni négocier avec les personnes qui ne condamnent pas la violence et ne respectent pas les lois de la République, pointant-là du doigt Elie Domota, leader du LKP.
Depuis le 15 novembre dernier, la Guadeloupe est en proie à d’importants mouvements sociaux en protestation à l’obligation vaccinale, mais aussi à d’autres problèmes plus anciens et récurrents, dont la vie chère, le scandale de la chlordécone, le problème de l’eau potable ou encore la grande précarité de nombreux guadeloupéens qui vivent avec une moyenne de 1000€ par mois et l’ampleur du chômage des jeunes qui atteindrait des records, près de 35%. Des débordements en marge des blocages ont créé d’importantes violences urbaines ainsi que des pillages, et ces derniers jours des tirs à balles réelles ont été constatées sur les forces de l’ordre. Le ministre Lecornu indiquait mardi l’interpellation de 95 individus et de 30 premières réponses pénales.
 
 
 
La Martinique au coude-à-coude avec la Guadeloupe
La Martinique a rejoint son île voisine, la Guadeloupe, en entamant un mouvement de grève générale dès lundi dernier.
 
Mercredi, au 3e jour de cette grève générale, la situation s’envenimait avec la multiplication des barrages sur les principaux axes routiers de l’île. Les autorités de Martinique ont ouvert mercredi la porte au dialogue avec l’intersyndicale (17 syndicats et organisations professionnelles) qui a lancé les blocages lundi. Alors que les membres de l’intersyndicale menaçaient de hausser encore le ton, face au « mépris affiché par la représentation locale de l’Etat », une rencontre était organisée hier avec le préfet et le président du conseil exécutif (de la Collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy) à la préfecture. Les leaders de organisations syndicales devaient à l’issue se réunir avec leurs bases respectives pour décider des actions à venir.
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu devait également réunir hier, jeudi, en visio-conférence « l’ensemble des élus de la Guadeloupe » pour aborder les mesures sanitaires mais aussi de la question de la jeunesse « qui se retrouve sur les barrages ».
 

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