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Les représentants du Collectif des collectifs  se sont hier exprimés tour à tour.
Les représentants du Collectif des collectifs se sont hier exprimés tour à tour.

Blocage des accès routiers : Le feu aux poudres

09 November 2021
Depuis la semaine dernière, le village de Quartier d’Orléans est devenu une zone de non-droit. Le passage routier y est devenu quasi-impossible du fait des épaves et autres engins qui obstruent les axes, sauf pour ceux qui sont prêts à sortir leurs dollars, afin de se voir dégager l'accès. Quant au quartier de Sandy Ground, il vit à l’heure des blocages et des déblocages, au gré des envies de ceux qui s’en sont désignés les gardiens.
 
Une situation ubuesque où gendarmes et manifestants jouent au chat et à la souris, sans que les raisons de ces colères n’aient été clairement identifiées. On le savait. La tension sociale montait crescendo depuis plusieurs semaines. Sans refaire l’histoire, rappelons ici que les différentes réunions qui ont eu lieu entre le Collectif des collectifs et le préfet ont été peu productives. Pour l’heure, des propositions ont été couchées sur papier dans le cadre d’un protocole d’accord qui devait être à la base tripartite entre l’Etat, la Collectivité et le Collectif des collectifs. Seuls le préfet Gouteyron et le président Gibbs ont apposé leur signature sur ce protocole. Le Collectif des collectifs devait, à la suite de rencontres opérées avec les habitants des quartiers, soumettre des contre-propositions qui devaient faire l’objet de nouvelles négociations. Mais entretemps, le préfet Gouteyron s’exprimant publiquement sur le contexte social, via la presse et les réseaux sociaux, a employé des termes qui ont soulevé d’indignation une partie de la population.
 
«Les tyrans sont dans la rue»
 
Hier matin, les représentants du Collectif des collectifs convoquaient une conférence de presse en lieu et place du pont de Sandy Ground, afin d’expliquer que « oui, ceux que l’on nomme les tyrans sont aujourd’hui dans la rue pour exprimer leur souffrance et leur détresse. En France, ce sont les Gilets Jaunes, à Saint-Martin, ce sont les tyrans ! ». Tour à tour, Lenny Mussington, Cédrick André, Albert Blake, Horace Whit, Marceline Dessout et Lucien Gamiette, ré-expliquaient qu’ils étaient enclins à reprendre le dialogue avec le représentant local de l’Etat, le préfet Gouteyron : « Nos contre-propositions sont prêtes. Nous étions dans l’attente que le préfet nous reçoive à nouveau pour les lui exposer, mais au lieu de cela il a usé d’une autre stratégie en criminalisant la jeunesse, en la traitant de tyrans, de trafiquants, de terroristes. Les jeunes suivent les réseaux sociaux et ces termes-là ne sont pas passés. Et cela a mis le feu aux poudres. C’est le préfet et le président de la Collectivité qui sont responsables de la situation d’aujourd’hui (…) Et au lieu d’essayer de reprendre le dialogue avec nous, le préfet a choisi de réunir les élus territoriaux et les parlementaires, cet après-midi, en préfecture (hier, NDLR). Les jeunes ont compris qu’il y a là une stratégie, une tentative pour nous écarter. Et comme nous sommes aujourd’hui les seuls à avoir un dialogue avec les jeunes qui sont désoeuvrés, ils ont décidé de mettre en place ces barrages pour nous manifester leur soutien (…). Les autorités locales sont responsables de ces blocages », ont-ils affirmé.
Les représentants du Collectif des collectifs souhaitent donc une reprise du dialogue rapide avec les autorités, et pour cela sont prêts à en découdre encore plus fort avec celles-ci. « Si nous ne sommes pas écoutés ni entendus, la situation va aller en s’empirant. Nous sommes prêts à aller encore plus loin », ont-ils conclu. Des propos qui semblent avoir été entendus par le préfet Gouteyron qui indiquait hier en fin de journée lors de la réunion avec les élus, souhaiter proposer une rencontre avec le Collectif des collectifs demain matin, mercredi 10 novembre.
 

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