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ARS : «Le virus ne semble pas être en circulation sur les Iles du Nord»

06 March 2020
A l’annonce dimanche dernier de trois cas avérés de personnes infectées par le Covid-19 à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, une cellule de crise s’est mise en place rassemblant les autorités locales et l'ARS. Les investigations se sont poursuivies autour des trois personnes contaminées et mercredi, la directrice générale de l’ARS Guadeloupe annonçait en conférence de presse que pour l’heure, et à sa connaissance, le virus ne semblait pas être en circulation sur les deux Iles du Nord.
 
Une enquête a été menée par l’ARS Guadeloupe sur les « cas contacts » aux trois cas positifs. Il existe les « cas contacts immédiats », les personnes proches physiquement de l’entourage des personnes révélées positives, et les « cas contacts d’opportunité », ceux qui ont été en contact à l’occasion d’une rencontre ou encore d’un rapprochement au cours des déplacements dans les jours qui ont précédé l’annonce de l’infection.
Pour mémoire, les trois cas révélés positifs, sont un quadragénaire résidant à Saint-Barthélemy, et ses parents venus lui rendre visite pendant une semaine. Le week-end dernier, le résident de Saint-Barthélemy, a présenté des symptômes suspects d’infection par le Covid-19. L’enquête menée autour de ce cas suspect a révélé que ses parents, venant du département de l’Oise, épicentre de l’épidémie en France, auraient pu le contaminer. Il a été placé en confinement à son domicile et ses parents, qui avaient déjà pris le bateau (le Great Bay) pour se rendre à Saint-Martin et prendre leur avion pour la France, ont été interceptés à l’aéroport Juliana. Pourtant asymptomatiques, ils ont été placés en isolation dans l’unité spécialement dédiée, au C.H. de Saint-Martin, et des prélèvements ont été réalisés dont les analyses se sont révélées être positives au Covid-19. Considérés comme des « cas d’opportunités », les passagers du bateau qui les a ramenés à Saint-Martin, ainsi que ceux de l’avion, ont pu être identifiés et Valérie Denux, la directrice de l’ARS, informait mercredi qu’ « à ce jour, aucun cas suspect n’aurait été constaté ». De même, pour les passagers se trouvant à bord de l’avion dans lequel les parents ont voyagé. « Tout porte à croire que les parents n’ont contaminé pour l’heure que leur fils », indique Valérie Denux, tout en mettant un bémol, eu égard à la période d’incubation de 14 jours pas encore échue.
Deux autres cas suspects étaient en cours d’analyse lundi dernier, deux personnes proches du quadragénaire résidant à Saint-Barthélemy. Les résultats d’analyse parvenus mercredi s’avéraient négatifs.
 
Passage en phase 2 de l’épidémie
 
Malgré l’absence de « clusters » sur les deux îles du Nord (3 cas avérés de Covid-19 sans aucun lien entre eux) et avec ces 3 cas avérés, l’ARS a placé ces deux territoires en phase 2, la phase qui précède celle de l’épidémie. « On peut en effet toutefois s’attendre à avoir d’autres cas, et il faut donc tout mettre en œuvre pour contenir et freiner la propagation», commente la directrice générale de l’ARS, face à la difficulté d’identifier toutes les personnes qui rentrent sur le territoire par les voies maritimes et aériennes.
Les trois personnes placées en isolement recouvreront leur liberté dès lors que deux tests réalisés successivement révèleront des résultats négatifs. Des analyses qui devraient être faites en début de semaine prochaine. Et si d’ici une dizaine de jours aucun nouveau cas positif n’est mis à jour, le retour à la phase 1 sera de mise.
 
5 cas avérés en Guyane
 
Le département de la Guyane a annoncé hier 5 cas avérés de Conoravirus, les premiers. En France, encore hier, 423 cas confirmés étaient recensés, soit 130 de plus que la veille, selon le ministère de la santé. Trois personnes supplémentaires sont mortes, portant le bilan à sept décès depuis le début de l’épidémie. La hausse de contaminations observée entre mercredi et jeudi est la plus importante en une journée depuis le début de la crise. Dans le monde, ce sont 96800 personnes qui sont désormais atteintes du virus dans 81 pays différents et on dénombre plus de 3200 décès.
 
Le SXM Festival maintenu pour l’heure
Si le virus semble ne pas encore circuler sur le territoire, l’affluence massive de personnes venues de l’extérieur lors de rassemblement tel que le SXM Festival programmé pour la période du 11 au 15 mars prochains, présente des risques de l’importer. « Soit on ferme toute l’île, soit on ne ferme pas, tout en sachant que l’on prend des risques », indique à ce sujet la préfète Sylvie Feucher. En accord avec les organisateurs du festival, les personnes extérieures à l’île qui ont acheté leur « Pass » et les billets via le site Internet du SXM Festival, seront toutes destinataires d’un mail appelant à leur responsabilisation : il sera demandé aux personnes venant en provenance d’un foyer infecté de ne pas venir sur le territoire. Il sera demandé de même pour les personnes ayant des proches contaminés. Il n’a pas été précisé si ces personnes se verraient rembourser leurs billets ou pas. Pour mémoire, le SXM Festival a accueilli près de 6000 festivaliers, dont un tiers environ provenait de la Caraïbe. Ce sont donc près de 4000 personnes venues des quatre coins du monde qui sont attendues sur la période.
Dispositifs de soins
Une unité spéciale d’isolation comportant 8 lits a été mise en place à l’hôpital de Saint-Martin. Les personnes qui seraient infectées mais ne présentant pas de symptômes graves seraient placés en confinement à leur domicile. Dans le cas de malades sévères, les personnes seraient évacuées vers la Guadeloupe. Toujours dans le cas où l’épidémie s’avèrerait sur le territoire, l’ARS et les autorités locales réfléchissent à la mise en place d’une unité ambulante de soins à domicile, notamment pour les soins à porter aux personnes les plus vulnérables, les personnes âgées et les personnes souffrant du diabète ou d’autres maladies chroniques, qui seraient positives au Covid-19. La préfète envisage également la réquisition d’un bâtiment qui permettrait de confiner l’ensemble des personnes infectées.
Rappel des « mesures barrières » au virus
Le virus pénètre par les voies respiratoires, la bouche, le nez, ou encore par les yeux. Pour l’heure, les mesures de précaution à appliquer systématiquement et le plus souvent possible pour freiner la propagation et éviter l’infection, consistent en un lavage de mains très fréquent tout au long de la journée ainsi que d’éviter d’avoir des contacts physiques avec toute personne (éviter de se serrer les mains ou les embrassades pour se saluer, se moucher dans un mouchoir à usage unique, porter un masque quand on est malade).
Stocks de gels hydro-alcooliques et de masques
Le Président Emmanuel Macron a annoncé en début de semaine la réquisition des stocks et de la production des masques et des gels hydro-alcooliques. La Guadeloupe et les Iles du Nord seront approvisionnées prochainement en masques FFP2 et masques chirurgicaux. L’hôpital de Saint-Martin sera livré de 500 masques supplémentaires et 1000 masques seront prépositionnés à l’aéroport de Saint-Barthélemy.
 

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