Lutte contre la violence juvénile : un plan d’action collectif

Mercredi, se sont tenues les premières assises sur la violence juvénile au lycée professionnel, initiées par la Préfecture. Un plan d’action, combinant prévention, répression et accompagnement, a été dévoilé. Ce projet, qui implique institutions, familles et acteurs sociaux, vise à élaborer des solutions pour la jeunesse.
En ouvrant la conférence, Annick Petrus a mis l’accent sur la prévention de la violence et a insisté sur la nécessité « d’aller à la racine du mal ». Elle a proposé de renforcer la coopération locale entre la gendarmerie, la police et les médiateurs sociaux, tout en impliquant les écoles et les familles. La sénatrice estime « qu'il faut de la volonté, des moyens et refuser la fatalité ».
Le procureur, Xavier Sicot, a ensuite pris la parole pour aborder l'augmentation de la violence sous diverses formes, en évoquant les « mauvais chiffres de la délinquance » et « l’image négative que cela renvoie du territoire ». Il a souligné que, bien que des mesures de répression soient nécessaires pour garantir la sécurité, une réponse judiciaire seule ne suffira pas « les familles doivent prendre conscience de leur rôle primordial dans l’éducation et la protection de leurs enfants ».
Enfin, Vincent Berton a mis en lumière la situation critique qui impacte l’image du territoire. Il a poursuivi en affirmant que « si nous devons entendre la parole des jeunes, la violence ne peut pas être un langage ». Selon lui, la solution passe également par des projets éducatifs, sportifs, culturels et d’insertion professionnelle.
Plusieurs intervenants ont ensuite partagé leurs témoignages, offrant un éclairage sur les causes profondes de la violence juvénile. Des témoignages parfois difficiles à exprimer ou à entendre, mais qui ont porté un message d’espoir : ceux qui ont réussi à surmonter leurs épreuves rappellent que des solutions existent, mais que cela nécessite un effort collectif et l’engagement des jeunes eux-mêmes.
Un processus collaboratif et structuré
Le vice-recteur Harry Christophe et Marie-Hildegarde Chauveau, sous-préfète, ont ensuite présenté les grandes lignes du projet. Dès la mi-février, un plan d’action prendra forme, avec la création de groupes de travail multidimensionnels et six thématiques essentielles pour trouver des solutions concrètes.
Le premier axe du plan se penchera sur les besoins de la jeunesse en analysant les facteurs sous-jacents à la violence et en évitant les idées reçues.
Ensuite, un examen de l’environnement social et culturel, avec l’objectif de mieux comprendre les influences extérieures qui façonnent les comportements.
Le troisième axe portera sur le rapport à l’autorité, en réinterrogeant l’autorité scolaire et légale et leur rôle dans la construction des jeunes. Il s’agira de réfléchir à une approche plus constructive avec les établissements scolaires et les forces de l’ordre.
Un autre point clé du plan sera l’insertion professionnelle des jeunes, afin de leur offrir des alternatives pour les accompagner et éviter qu’ils ne se tournent vers la violence. Le bien-être sera également au centre des discussions un focus sur la santé physique et mentale, ainsi que sur le rôle crucial des parents dans la prévention de la violence.
Enfin, les groupes de travail se concentreront sur l’école et les solutions à mettre en place pour garantir une meilleure réussite scolaire, lutter contre l’absentéisme et valoriser les parcours éducatifs.
Trois réunions sont prévues d’ici fin mars 2025. Ces rencontres seront l’occasion d’élaborer des solutions en fonction des thématiques. Un document détaillé sera présenté, récapitulant les solutions proposées qui pourrait également servir de modèle pour d’autres territoires confrontés à des défis similaires. L’objectif est de créer des trajectoires positives pour les jeunes, en leur offrant des alternatives à la violence et en les guidant vers des parcours constructifs.
