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"Saint-Martin doit inscrire son développement dans une économie réelle et on pas dans une économie assistée", Philippe Gustin,  Préfet délégué interministériel.
"Saint-Martin doit inscrire son développement dans une économie réelle et on pas dans une économie assistée", Philippe Gustin, Préfet délégué interministériel.

« C’est au saint-martinois de reconstruire Saint-Martin, pas à l’Etat »

20 March 2018

Le Préfet délégué Philippe Gustin convoquait lundi matin une conférence de presse pour réaffirmer l’accompagnement de l’Etat dans la reconstruction de Saint-Martin, tout en reprécisant la notion d’autonomie voulue par la population en accédant au statut de Collectivité d’Outre-mer.

« L’Etat n’est le client de personne, il agit pour le bien-être collectif ». C’est en ces termes que le Préfet Gustin a introduit ses propos liminaires, en réaction à l’analyse locale faite de la réunion du Comité Interministériel tenu lundi dernier. « Saint-Martin doit inscrire son développement dans une économie réelle et non dans une économie assistée » a-t-il continué, insistant en substance sur le choix entériné de la population « un choix respecté et respectable » de devenir une Collectivité régie par l’article 74 de la Constitution française, un statut qui, selon le Préfet Gustin, « fait sortir Saint-Martin du droit commun » et dans ce sens, « l’Etat ne doit pas se substituer à la Collectivité ». « Nous sommes engagés dans un partenariat de reconstruction, chacun dans nos compétences dévolues. Se donner des règles, c’est bien, mais il faut les faire respecter », a-t-il insisté. 

Forte diminution de l’insécurité

Dans le bilan dressé six mois après l’événement, le Préfet Gustin relevait un point capital, celui de la sécurité revenu à des taux bien supérieurs à ceux d’avant Irma : « D’une insécurité criante avant le passage de l’ouragan, les efforts réalisés par l’Etat en personnel et en organisation ont permis de revenir à des niveaux de sécurité 30% supérieurs à avant la catastrophe. « Un effort primordial dans une économie touristique, car si il y a de l’insécurité, il n’y aura pas de tourisme, ni d’investissements de l’extérieur, d’ailleurs ».  Pour autant, « l’image de l’île véhiculée à l’extérieur a été dégradée ». Dégradée dans un premier temps par les pillages puis actuellement par les déchets qui continuent de s’amonceler de toutes parts. 

Une reconstruction qui doit passer par des leviers fiscaux ?

Enfin, pour l’Etat, la Collectivité qui a la compétence fiscale doit compter sur ses ressources propres pour renflouer ses caisses, et doit également mettre en œuvre les mesures pour faire respecter ces nouvelles règles … L’Etat attend dont beaucoup de la réforme fiscale engagée par la Collectivité pour mener à bien les projets de la reconstruction, mais aussi de l’investissement. 
Le Préfet Gustin confirmait qu’une revoyure des PPI était toutefois programmée pour la fin de l’année 2018.

Du côté des assurances…
Le Préfet délégué Philippe Gustin indiquait qu’il rencontrait une nouvelle fois les compagnies d’assurances, ce mardi 20 mars, ainsi que les syndics de copropriétés, afin de faire un nouveau point sur les avancées dans ce domaine. Des avancées qui tardent à arriver, puisque selon les derniers chiffres communiqués par la Fédération Française des Assurances, à ce jour 75% des dossiers de sinistres pour Saint-Martin ont été indemnisés totalement ou partiellement, pour un montant total de 305 millions d’euros, ce qui représente seulement 34% de la charge totale des dégâts estimés (environ 900 millions d’euros pour Saint-Martin).

Du côté de la COM
Le Président Gibbs conviait lui aussi la presse locale en ce lundi 19 mars, à son retour de Paris. S’il se dit déçu des annonces faites par l’Etat pour la reconstruction de Saint-Martin, il tient à rassurer la population en affirmant « Nous allons faire avec ce que l’on a !».

«Le budget qui sera présenté en conseil territorial le 12 avril prochain dégagera une enveloppe pour aider les personnes les plus vulnérables dans l’approche de la prochaine saison cyclonique. Je promets à mes concitoyens que tout sera mis en œuvre pour aller chercher des ressources ailleurs, des sources d’investissements privés. Nous n’avons pas obtenu de l’Etat ce que nous escomptions, ceci étant, nous allons prouver notre résilience par notre capacité à nous relever. La réforme fiscale que nous avons engagée doit forcément tenir compte de notre contexte géopolitique, afin que nous restions concurrentiels par rapport à nos voisins, mais aussi pour rester un territoire attractif pour les investisseurs extérieurs ».
Et le Président Gibbs d’ajouter « que les mesures annoncées par l’Etat dans le cadre des PPI seront également traduites dans l’élaboration du prochain budget, où des refléchages seront opérés. Un président rassurant et plus que jamais déterminé à mettre en œuvre le plan Phoenix érigé par lui et son équipe, dont certaines modalités devront selon le Président, être différées dans le temps. Mais pas abandonnées. 

 

Une capacité d’endettement de la COM qui ne permet pas l’accès aux 60 M€ de prêt bonifié

Dans son enveloppe totale actée lors du Comité interministériel, l’Etat a compté sur un prêt bonifié accordé à la Collectivité par l’Agence Française de Développement (AFD) d’un montant de 60 millions d’euros. Or, après avoir pris attache avec l’AFD, les services de la Collectivité nous confirmaient que l’actuelle capacité d’endettement de la Collectivité (environ 40 M€) ne permettait pas d’accéder à ces 60 M€ complémentaires, ce qui porterait l’endettement de la COM à près de 100M€. L’AFD confirmait à la COM qu’elle pourrait donc accéder à un prêt bonifié (à taux zéro) d’une vingtaine de M€ pour des opérations de développement et non pas dans le cadre de la reconstruction.  

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